Elections à l’UMP : le vote électronique impossible

Décidément, il semble que ce ne soit jamais simple d’organiser les élections pour la présidence de l’UMP. 260 000 électeurs sont concernés, mais la voie du vote électronique leur a été interdite pendant plusieurs heures.

Les électeurs de l’UMP, c’est-à-dire tous les militants à jour de cotisation, ont la possibilité de voter soit en se rendant dans des bureaux de vote soit par Internet, et c’est cette seconde possibilité qui va mobiliser la grande majorité des électeurs. Les militants RUMP et UCF, adhérents à l’UMP sont concernés. Encore faut-il que cela fonctionne, or ça n’a pas marché ! Le site UMP dédié à cette élection est tombé en panne. Il a été impossible ce samedi matin pendant plusieurs heures de voter électroniquement, les clés informatiques remises à chacun des adhérents du parti ne permettaient pas de procéder aux opérations de vote. La haute autorité de l’UMP a publié un communiqué pour spécifier que le site du parti « avait été victime d’une attaque informatique extérieure ».

Malaise ?

Si le site a été réparé, le bug risque fort d’être préjudiciable au parti. En Métropole, les réseaux sociaux se sont enflammés pour dénoncer cette situation. Et pour cause, on se souvient des problèmes qu’avait rencontrés l’élection du président de l’UMP il y a deux ans, qui avaient failli provoquer l’implosion du mouvement. Cette élection 2014, du fait notamment de la personnalité de Nicolas Sarkozy et des discours qu’il a tenus, réclame la plus grande transparence. Un souci informatique empêchant des adhérents de voter, outre qu’il va susciter le débat, mais présage peut-être déjà une contestation possible des résultats. S’il ne fait aucun doute que Nicolas Sarkozy sera élu à la présidence de l’UMP, l’ampleur ou non de son score sera déterminante pour la suite. Et rien ne dit que problème informatique ne provoquera pas le doute sur ses résultats.

Couacs à répétition

Le plus grave dans cette élection est sans nul doute l’accès public aux répertoires du serveur de Paragon, société en charge d’assurer le vote électronique. En effet le site reflet.info publie des copies d’écrans des répertoires privés des serveurs de Paragon. Une faille de sécurité grave qui aura sans nul doute des conséquences sur la sincérité su scrutin :

“Ça devient lassant… Dans 40 minutes, l’un de ces répertoires publics contiendra les votes des militants UMP… fear” déclare l’un des admin de reflet.info

“On retrouvera sans doute ça dans quelques jours dans les journaux. C’est vrai que, niveau transparence, difficile de faire mieux. TOUT LE MONDE peut contrôler”

Pour ne rien arranger au problème, l’équipe en charge de l’organisation du vote à malencontreusement oublié de réserver le nom de domaine www.presidentump2014.com, ce qui a eu pour conséquence immédiate que se sont retrouvés en ligne deux sites sur lesquels il était possible de voter ! Voilà pourquoi, sur le .com on constate que Mr Patate arrive en tête devant Casimir et ce site a déjà comptabilisé plusieurs milliers de vote !

Normalement,un scrutin électronique, ça se passe comme ça :

Mais dans la vraie vie, ça se passe comme ça :

Le vote des primaires de l’UMP a débuté. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes :

• Le frontal est tombé sous la charge, il est vrai que passer d’un scrutin de syndic d’immeuble à celui d’un parti national n’est pas simple ;
• Le backoffice, c’est à dire les petits dessous de la princesse, est un exercice de transparence rare. A ce niveau on ne peut même plus parler de faille, c’est une journée portes ouvertes ;
• Même des vulnérabilités dont absolument tous les médias grand public ont parlé en criant à la fin du Net n’ont pas été patchées.
• Et pan le site est re-down…