Pour marquer la fin de l’année scolaire, le membre du gouvernement en charge de l’enseignement a envoyé une lettre aux personnels de l’éducation. André-Jean Léopold y écrit de jolis mots et annonce l’élaboration d’une nouvelle charte pour améliorer le système éducatif. Youpi, l’école est finie.
Malgré les relatifs bons résultats du baccalauréat 2014, avec un Calédonien sur cinq en situation d’illettrisme, 10% des élèves qui quittent l’Ecole sans qualification, une augmentation de la population scolaire dans le Grand Nouméa et les phénomènes de décrochage et de violences qui font parfois la une de l’actualité, l’Ecole calédonienne se retrouve face à d’importants défis. Depuis le transfert de la compétence, le gouvernement détient la responsabilité de l’enseignement primaire et secondaire du territoire et pour la première fois un seul “ministre” gère l’ensemble du secteur. Novice en politique, l’ancien dirigeant de la DDEC, André-Jean Léopold, a donc décidé de marquer la fin de l’année en envoyant une lettre à « toute la communauté éducative » pour y faire part de ses intentions. Or, du côté du Vice-rectorat et de la DENC (Direction de l’Enseignement de la Nouvelle-Calédonie) c’est, semble-t-il, avec circonspection que cette lettre a été reçue. Ainsi, une conseillère pédagogique nous explique par mail :
Voilà trois pages de bons sentiments indigestes et inutiles (…) avec trois couches d’épaisseur
Et de citer quelques exemples savoureux parmi lesquels:
La réussite que nous cherchons à promouvoir (…) doit toujours se fonder sur l’importance de la relation éducative qui s’y instaure, sur le respect de la personne qui grandit et s’y affirme, sur le sens de l’équipe et l’attention la plus humaine accordée aux femmes et aux hommes qui sont chargés de la faire vivre au quotidien (Lettre aux enseignants)
En effet, au-delà d’un texte pétris de bonnes intentions, à l’exception d’un hypothétique service citoyen, aucune mesure ou dispositif nouveau n’est annoncé, si ce n’est que « l’année 2015 s’inscrira dans la continuité du transfert de compétences opéré depuis 2000 » et qu’un projet éducatif calédonien devrait (bientôt) voir le jour…
Projet éducatif : en attente depuis 2001
Depuis plus de quinze ans et l’organisation des « journées de l’école » la Nouvelle-Calédonie a connu une succession presque ininterrompue de colloques, de débats, de rapports et de conférences touchant à l’éducation ou à la formation. Chacun d’entre eux devait aider à construire le fameux projet éducatif calédonien « adapté à la Calédonie et à ses élèves ». Un constat que le membre du gouvernement rappelle de façon légèrement alambiquée dans sa lettre :
Les diverses analyses et constats effectués ces dernières années convergent vers une série d’orientations qui structureront fortement l’action du secteur de l’enseignement du gouvernement (Lettre aux enseignants)
Une manière comme une autre de dire que le gouvernement va se servir de ce qui a été fait précédemment pour faire ce que les autres n’ont pas vraiment fait précédemment. Mais pour en faire quoi ? Et bien une charte pardi !
Nous allons construire pour notre pays un projet éducatif calédonien porté par une charte scellant nos engagements (Lettre aux enseignants)
Mais que contiendra donc cette charte tant attendue dans les salles de classe ? Selon cette conseillère pédagogique : « Des mots, beaucoup de mots et… c’est tout » et parmi ceux-ci, la missive du gouvernement en liste déjà quelques-uns et ils sont très jolis :
Accueil sécurisant et bienveillant des élèves (…) développement harmonieux de la petite enfance (…) approches différenciées (…) mise en synergie des autres apprentissages (…) pratiques pédagogiques diversifiées (…) personnalisation des parcours (…) innovations pédagogiques liées aux expérimentations (…) professionnalisation des personnels (…) révolution numérique (Lettre aux enseignants)
Ayant réussi à inscrire dans une lettre de trois pages tout le glossaire du pédagogisme qui a tant réussi à l’école de la République depuis ces 30 dernières années, André-Jean Leopold propose évidemment la création d’un « observatoire dédié à la réussite éducative ». Il faut savoir que celui-ci n’existait pas en Nouvelle-Calédonie et certains, notamment du côté des inspecteurs du Vice-rectorat, se sont benoîtement demandés à la lecture de sa lettre « Mais comment l’école a-t-elle pu vivre jusque-là sans une telle structure? Merci André-Jean ! »
Pour consulter la lettre cliquez-ici
“Que la langue maternelle de la plupart des élèves n’est pas le français”
Combien d’heures/jour de télé en français et combien d’heures/jour de conversation en une des langues kanaks ?
On n’est plus en 1950, Max98.
Pleine de bons sentiments cette lettre, dans le fond, on pourrait faire confiance… Mais on sait très bien que passés ces vœux “pieux”, les établissements scolaires n’auront jamais les moyens tant financiers qu’en personnels pour aller plus loin.
Il est regrettable que la conseillère pédagogique qui donne son point de vue ne donne… que le sien !!! Qui ne représente en aucun cas la majorité des partenaires de l’éducation en NC. Et si on essayait de faire avancer les choses pour une fois au lieu de critiquer sans rien apporter de concret ?
Moi ça ne me pose pas de problème qu’un toujours laïc mais ex_patron de la Dec gère tout cela.Je me demande juste le sort qu’il réserve à l’enseignement catho, disparition, absortion ou mise en valeur de ces spécificitésaprès les mots, les actes, nous verrons bien là sa cohérence d’homme de conviction ou si la politique l’a corrompu
“Je me demande juste le sort qu’il réserve à l’enseignement catho, disparition, absortion ou mise en valeur”
Disparition, sans aucun doute, mon cher NoComment…
Entre vous et le fossile vivant Nautile, on est pas gâtés : Marx, reviens, ils sont devenus fous en Calédonie !
LE DESERTIFICATEUR En tant que président je vous fais une lettre
Que vous lirez peut être
Si il fait mauvais temps
Je viens de m’apercevoir
Qu’on ne peut pas être fier
Instruire on n’sait pas faire
Mais bon y’a qu’a l’faire croire
Je suis le président
J’mérite mon gros salaire
Je suis sur cette terre
Pour détruire vos enfants
Pas besoin d’éduquer
Toute façon c’est la crise
La décision est prise
2015 faut recommencer
C’est quand même pas courant qu’un directeur de l’enseignement catho devienne “ministre” de tout l’enseignement. Encore une spécificité lokale ce mélange des genres, sans doute.
Sinon bouffer autant de papier pour exprimer sa volonté de promouvoir la révolution numérique, c’est sacrément paradoxal et pas du pain béni pour la forêt; heureusement que son collègue Lecren compense en reboisant comme un forcené, 24 heures/24 et bénévolement, en plusse.
En quoi cela vous dérage qu’un ancien directeur de l’enseignement privé soit membre du gouvernement ? Du moment qu’il a la compétence pour tenir ce poste, où est le problème ? Vos critiques sont stériles.Nautile
bien résumé ! un élève sur cinq est impliqué pour étudier le reste glande ou déserte , c’est visible en seconde . exemple le PLMC de PAITA