Le centriste Jacques Barrot mort, il fallait lui trouver un successeur : ce sera Lionel Jospin, ancien Premier ministre et candidat malheureux à la présidentielle de 2002. Une place qui ne l’a pas toujours intéressé…

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, proverbe que Lionel Jospin connait bien. L’ancien Premier ministre et ex-patron du parti socialiste a accepté de succéder au centriste Jacques Barrot décédé brutalement le 3 décembre dernier, au Conseil constitutionnel.  Il a été nommé sur proposition du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui fut son ancien ministre délégué à la ville de 1998 à 2002.

Un conseil constitutionnel politisé

Outre les anciens présidents de la République membres de droit, François Hollande a tenté de réformer ce conseil des sages. Un projet mort-né faute de majorité au Congrès. Cependant, si en 2012 il n’était pas reconduit dans ses fonctions, il s’est engagé à ne pas siéger au sein du Conseil constitutionnel. Outre les monarques républicains officiant rue de Montpensier, cette institution  comprend neuf autres membres nommés pour neuf ans : trois par le président de la République, trois par le président du Sénat, et trois par le président de l’Assemblée nationale.

La droite durant dix ans avait su y  placer ses obligés, dont le très chiraquien  Jean-Louis Debré qui en est le président depuis 2007. La gauche dans un souci de rééquilibrage politique,  a depuis son arrivée au pouvoir en 2012, manœuvré pour que le PS ait une représentation égale à celle de la droite, ce qui porterait en 2016 à un équilibre parfait entre les deux sensibilités politiques.

Un retraité bien actif

Malgré son échec retentissant à la présidentielle et un exil politique totalement assumé lors d’un fameux discours au soir d’avril 2002  « j’assume pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conclusions en me retirant de la vie politique », Lionel Jospin n’a cessé de rester une figure éminentes de la gauche,  au point qu’en 2007 certains s’attendaient à son possible retour sur le devant de la scène pour les primaires du PS. Alors qu’il était encore à Matignon et que l’actuel chef de l’Etat dirigeait le parti de la rose (une sorte de vice Premier ministre) celui-ci a nommé son ancien ami politique à la tête d’une commission sur la rénovation de la vie publique une fois arrivé à l’Elysée.

« J’ai vu qu’il y avait des propositions de réforme du Conseil constitutionnel visant à ce que les anciens présidents de la République n’en soient pas membres…Alors pourquoi voulez-vous que les anciens candidats à la présidence de la République le soient ? (Lionel Jospin) »

Le fantôme de l’ile de Ré risque encore pour neuf ans de faire parler de lui et de hanter les couloirs de la rue de Solférino…

Bien pour la Calédonie ?

Lionel Jospin parmi les dix membres du Conseil constitutionnel c’est une belle opportunité pour la Nouvelle-Calédonie. Signataire au nom de l’Etat en 1998 des accords de Nouméa, l’ancien Premier ministre sera en effet un soutien pour le « caillou » au sein des sages et dans le processus de sortie de cet accord dont il fut un partenaire actif. Jean-Louis Debré partant en 2016, monsieur Jospin saura parfaitement faire entendre sa voix pour prendre la succession de ce chiraquien de toujours, mais une succession qui risque encore là aussi de créer des remous au sein du pouvoir socialiste, ou déjà Jack Lang depuis sa défaite aux législatives de 2012 cherche un beau maroquin, l’institut du monde arabe n’étant pour lui qu’une étape.

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Jeune internaute tout frais sorti d'un œuf de la discorde, Machiavel à la plume alerte des jeunes pousses. Techno-connecté, s'exprimant sur tous les réseaux sociaux, Machiavel représente cette génération 2.0 qui occupe naturellement le Net. Marqué à droite, ses premiers écrits tranchent avec le politiquement correct habituel en Calédonie. A n'en pas douter, au fil du temps, le plus jeune de nos contributeurs saura prendre sa place parmi les "grands".
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Nestor

F.  Hollande ” s’est  engagé à ne pas  siéger  …..” encore  une promesse  ! Mais  que  valent  ces  promesses .

Matteï

On parle d’économies ,en voilà un truc qui ne sert à rien si ce n’est recycler des politiques en “fin de vie”….et on demande au contribuable de se serrer la ceinture! beau foutage de gueule.Pace salute

FaF

Hier, dans les mérdias de france 2 ils en parlaient comme si il était déjà mort.C’est le poste que tu obtiens quand c’est la fin. lol

jacqdunord

j’ai envie de me faire des amis!! je pense que ces 25 dernières années et pour des raisons diverses et variées la France s’est privée des services au plus haut niveau de 4 hommes politiques majeurs : Michel Rocard,Jacques Delors,Lionel Jospin et ………..Alain Juppé (pour ce dernier tout n’est pas perdu!!).  

Max98

C’est rare de lire un texte comme le votre ! Je l’approuve encore et encore. Continuez à écrire dans ce sens, c’est rafraîchissant !

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