Un budget 2015 guidé par la raison

Baisse de 8,5 % du budget réel propre de la Nouvelle-Calédonie. Le budget 2015 qui se veut de « réalité » s’élève à 180 milliards de francs avant répartition a été voté ce mercredi par les élus du boulevard Vauban. Efforts.

En cette fin d’année, les 54 élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie doivent s’armer de patience face à ce pavé que représente le rapport du budget primitif 2015. En effet ce copieux budget qui a vu la notion de rigueur être au cœur de tous les débats, a été défendu par un gouvernement démissionnaire, mais Thierry Cornailles, le membre en charge du budget surnommé dans le microcosme « Monsieur ya pas, ya pas » a une fois de plus harangué les conseillers sur la nécessité de se serrer la ceinture.

Avec une activité économique morose et la fin des grands chantiers c’est dans un soucis de soutien à l’économie que le ministre a indiqué que de « nombreux équipements publics » représentant un niveau d’investissement de 11,6 milliards, tel le centre hospitalier du nord, seront financés grâce à l’emprunt (10,6 milliards), qui reste, toujours selon Thierry Cornailles, à « des taux favorables ».

Elle courre, elle courre, la rigueur

La rigueur était au cœur de toutes les conversations lors des réunions de la commission des finances et du budget. C’est dans cet esprit que l’ensemble des institutions de la Nouvelle-Calédonie jouent la solidarité, comme le Congrès qui voit son budget en baisse de 25 millions, ou encore le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, dont le budget de fonctionnement diminue de 47 millions. Mais lors de ces discussions, certains élus ont noté que les efforts budgétaires n’étaient pas partagés par l’ensemble des institutions néo-calédoniennes : le Sénat coutumier et les conseils coutumiers du territoire ont vu ainsi leur budget augmenter de 59 millions. La coutume a d’ailleurs été hier matin au cœur d’un vif débat, surtout avec l’épineux dossier de la clinique de Nouville, chantier au cœur d’un conflit coutumier. Une clinique qui a trouvé son avocat en la personne d’Harold Martin.

Incohérence, quand tu nous tiens

Au final, ce budget 2015 qualifié par le gouvernement Ligeard de « réalité, de sincérité, volontaire et d’anticipation » a été voté par une large majorité d’élus mais tout de même vertement critiqué par le groupe FPU/R-UMP qui l’a estimé insincère et irrégulier. Ce qui n’a pourtant pas empêché ses 8 élus de le voter. Une petite incohérence entre le discours et les actes que n’a pas manqué de relever le président du congrès Gaël Yanno, d’autant plus que Cynthia Ligeard, élue FPU, l’avait, elle, âprement défendu. Quant à l’UC-FLNKS, par la voix de Roch Wamytan, il s’est félicité des prochaines rentrées budgétaires liées aux réformes fiscales que son groupe a pourtant refusé de voter cette semaine. Une autre incohérence que l’élu du MRC Philippe Blaise n’a pas non plus manqué de souligner sur les réseaux sociaux. Enfin, s’agissant de Basile Citré, l’élu de Maré a salué un budget qui allait « dans le bon sens ». Un argument qui ne l’aura finalement pas convaincu lui-même puisqu’il s’est finalement abstenu de voter la délibération. Mais à part ça, tout s’est bien passé.