Portrait robot d'une personne infidèle

Parce qu’elle vient de la personne qui est censée vous être la plus proche et qu’elle vous fait douter de tout, de tous et en premier lieu de vous-même, l’infidélité dans un couple est non seulement la plus universelle, mais aussi la plus cruelle et la plus humiliante des trahisons. C’est aussi la plus fascinante, l’une des seules o๠les rôles de victime et de bourreau sont rarement attribués une fois pour toutes. Certains couples traversent les épreuves et les années sans la subir ou en tout cas, sans y succomber, pourtant personne ne connaît la recette miracle, celle qui vous permet d’en être définitivement préservé. L’infidélité dans le couple est-elle pour autant une fatalité qui, comme la foudre, frappe au hasard ? Quitte à  tenter de trouver des réponses rationnelles à  une question vieille comme le monde, à  laquelle nos grands parents comme nos enfants, à  titre d’acteur ou de témoin, ont été ou seront un jour ou l’autre confrontés, autant le faire avec méthode. Existe-t-il un portrait robot du conjoint infidèle ?

Mettons nous tout de suite d’accord sur une évidence, l’infidélité n’est pas le privilège du sexe fort ou du sexe faible. N’en déplaise à  certaines, les bourreaux comme les victimes se comptent autant du côté des fiers mâles que des frêles jeunes femmes. Quand on parle de l’infidélité, on peut aussi bien le faire au féminin qu’au masculin. Attention aux “serial trompeurs ” ! On peut distinguer trois catégories de conjoints infidèles. La première catégorie regroupe les infidèles chroniques, qui sont, il est vrai (en tout cas sous nos latitudes), en majorité des hommes. Les individus de cette catégorie ont un comportement comparable à  ceux d’un drogué, voire d’un boulimique et, à  ce titre, finissent toujours par se faire prendre la main dans … le sac. Ils ressentent un véritable besoin de vérifier à  chaque instant leur capacité de séduction, mais à  la différence des charmeurs ou charmeuses, ont besoin de passer à  l’acte. Ils entrent dans une sorte de cercle vicieux o๠chaque aventure les renforce dans leurs appétits de conquêtes. Les sentiments qu’ils éprouvent à  l’égard de leurs conjoints ne sont pas en cause. Ils peuvent même en être totalement amoureux et conscients des dangers qu’ils font courir à  leurs couples, cela ne fera jamais le poids face à  l’adrénaline que leur procure une situation d’adultère.

Comme pour un drogué, la variété de partenaires devient vite une nécessité pour l’infidèle chronique. Il a besoin de découvrir (on a envie de dire ” de collectionner “) de nouveaux corps, de sentir de nouvelles peaux. Selon certains psychologues, seraient prédisposées à  ce type de comportement les personnes qui n’ont jamais réussi durant leur enfance et leur adolescence à  se plaire à  eux même, tout en parvenant, occasionnellement, à  plaire aux autres. Ils ne sont pas complexés car fondamentalement ils sentent qu’ils ont une capacité de séduction (qui d’ailleurs se renforce avec l’expérience et l’évolution de leur statut social), ils sont juste insatisfaits de l’image qu’ils se renvoient et trouvent plus de satisfaction dans l’image d’eux que le regard des autres leur renvoie. Avec ce type de personne, quelque soit l’investissement que vous êtes disposé(e)s à  mettre dans votre couple, vous serez tôt ou tard trompé(e) et il ne servira à  rien de culpabiliser. L’occasion fait le larron La seconde catégorie, qui comprend autant de femmes que d’hommes, regroupe ceux pour qui l’infidélité n’est pas un besoin constant, au mieux l’exutoire d’un quotidien qui ne les satisfait pas (ou plus), au pire un plaisir bon à  prendre quand il se présente. Cette catégorie est la moins homogène car on y trouve de la même façon, le mari peu entreprenant qui profite d’un voyage d’affaires à  l’autre bout du pays pour réaliser un fantasme avec une “professionnelle” et, l’épouse résignée après plusieurs années de vie conjugale qui lui ont fait perdre toutes ses illusions et qui, tous les deux ou trois ans, s’offre un “extra” avec le voisin de palier ou son médecin.

Tous les infidèles occasionnels ont néanmoins un point commun, l’infidélité est pour eux un choix conscient et assumé. Ils ne sont pas poussés par leurs pulsions de chasseur comme le ” serial trompeur “, ni victime du destin ou des circonstances comme l’infidèle par accident, chaque fois qu’ils trompent, ils le font parce que l’occasion se présente et que les risques sont minimes. Leur devise pourrait être ” pas vu pas pris “. L’infidèle occasionnel est le plus difficile à  démasquer car, pour lui, l’acte n’est jamais systématique ni automatique. Il a souvent envie de faire une incartade, mais il ne va que rarement au bout de son idée, seulement quand les conditions pour qu’il puisse jouir tranquillement de son méfait sont réunies. L’infidèle par accident Personne n’est jamais à  l’abri d’un accident. Ni vous, ni votre conjoint.

Les infidèles par accident sont ceux que rien ne prédisposait à  l’infidélité, ceux dont le couple présentait des ” signes extérieurs d’affection ” tels, qu’on pouvait les croire protégés. Quand ceux-là  deviennent infidèles, c’est que l’infidélité les a cueillis par surprise, qu’une conjonction de facteurs s’est formée qui les a amenés à  trahir leur conjoint en même temps qu’un peu de leur propre idéal. Un coup de foudre (réciproque) pour un(e) inconnu(e) croisé(e) dans un avion, une soirée un peu trop arrosée, une période particulière dans sa vie intime, bref, tout et n’importe quoi ou qui, mis en place par le hasard donne l’impression que le destin vous a pris en main. Contrairement aux personnes infidèles à  l’occasion, les infidèles par accident n’assument pas leurs actes et préfèrent se convaincre qu’ils ont été entraînés par quelque chose qui les dépasse. Les infidèles par accident agissant souvent sous l’emprise de sentiments réels, profonds, intenses, irrépressibles et irréfléchis, cette catégorie compte plus de femmes que d’hommes, qui eux agissent plus souvent en mettant leur conscience ” en veilleuse “, à  froid…

Réduire les risques à  zéro, est-ce possible ? La première et la meilleure façon de ne pas être certain(e) d’être trompé(e) un jour, si vous n’êtes pas encore engagé(e), c’est de fuir comme la peste les infidèles chroniques, contre lesquels aucune précaution n’est efficace. Pour les autres, même si l’antidote absolu n’existe pas, voici quelques conseils qui ont déjà  fait la preuve de leur utilité. Donner à  l’autre ce qu’il espère Le maître mot dans un couple doit toujours être la “communication”. Communiquer avec son conjoint permet de rester en prise avec ses préoccupations, ses attentes, ses doutes et ses envies. Pour cela, on ne saurait trop conseiller à  chacune de cultiver et renforcer la complicité qu’elle partage avec son conjoint en lui démontrant tous les jours qu’elle est la personne la plus à  même de partager ses rêves, ses angoisses, ses interrogations et même ses vices. Tant qu’un homme sait qu’il pourra trouver chez sa femme une partenaire bienveillante sur qui il peut compter pour l’aider à  réaliser ses aspirations profondes, le risque qu’il aille chercher son bonheur ailleurs est limité. Tant qu’une femme sent que ses objectifs (familiaux, professionnels) sont partagés par son mari, elle hésitera à  tout mettre en péril pour une folie passagère. Pour appeler un chat un chat, et sans réduire ce beau principe à  son seul aspect sexuel, il est évident qu’un homme qui sait pouvoir partager (et réaliser) avec sa femme ses fantasmes, mêmes les plus insolites, aura moins tendance à  céder aux sirènes de l’infidélité.

Autre exemple concret, alors qu’après la naissance du premier enfant, l’homme a tendance à  percevoir sa femme comme une mère, celle-ci doit absolument lui montrer qu’elle reste avant tout sa maîtresse. Au delà , l’image que l’on renvoie à  l’autre de lui-même est déterminante. Quand un homme est infidèle, c’est souvent parce qu’il ne se sent pas assez admiré et “épaulé” par sa femme. Quand une femme est infidèle, c’est souvent qu’elle se sent tenue par son mari à  l’écart des principaux centres d’intérêts de ce dernier. Ne jamais rien considérer comme acquis On a pu observer que l’infidélité était parfois la conséquence de la lassitude. Il a le gâteau (vous), il cherche à  s’offrir la cerise (elle). Pourtant, une chose est sûre, un homme dont a toute l’attention est captée par sa femme aura toujours moins tendance à  s’interroger sur la couleur de la lingerie de la voisine. Dans un couple, il faudrait idéalement toujours avoir envie de s’accorder un instant (même furtif) dans la journée pour penser à  la façon de prouver à  l’autre qu’on est ce qu’il peut espérer de mieux. Lutter contre sa propre paresse, c’est aussi réfréner ses tendances naturelles (qui poussent souvent l’homme à  l’égoïsme et la femme à  des réactions passionnelles donc irrationnelles). Ne pas tenter le diable On peut aimer jouer avec le feu mais, si vous demandez à  votre meilleure amie d’étaler l’huile solaire sur le dos musculeux de votre tendre moitié, il ne faut pas vous étonner des éventuelles brûlures… à  votre amour propre. Cela implique de ne pas se mettre (et surtout le mettre) dans des situations oà¹, en un instant d’égarement, il pourrait être tenté de goûter au fruit défendu. Apprivoiser ses complexes Last but not least, en s’inspirant du guide qui connaissant bien sa ville, la rend plus séduisante aux yeux des visiteurs, apprenez à  vous connaître. Vous pourrez ainsi tenter d’apprivoiser vos éventuelles névroses ou complexes (on en a tous et toutes). Votre conjoint n’en est souvent pas à  l’origine et pourtant il les subit tout comme vous.