Le "Fragile Equilibre" de la Nouvelle-Caledonie

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Source: Le Monde: Le climat politique se tend en Nouvelle-Calédonie, au moment o๠cette collectivité du Pacifique sud s’apprête à  célébrer les vingt ans des accords de Matignon et les dix ans de l’accord de Nouméa, deux textes qui organisent l’évolution institutionnelle de l’archipel et prévoient la tenue d’un référendum d’autodétermination à  partir de 2014.
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Les indépendantistes du FLNKS se trouvent débordés sur leur gauche par le principal syndicat, l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE). Cette organisation a créé en novembre 2007 une formation politique, le Parti travailliste, qui a obtenu de bons résultats aux municipales dans la province Nord, à  majorité kanak, arrivant même en tête à  Pouébo, au nord de Hienghène. L’USTKE rencontre un certain succès auprès des jeunes Kanaks, qui trouvent le FLNKS trop consensuel et vieillissant.
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Le 17 janvier, des échauffourées ont opposé pendant douze heures les forces de l’ordre et 500 militants de l’USTKE. Depuis cette date, le syndicat s’estime victime de harcèlement de la part des autorités de l’Etat, représentées par le haut-commissaire de la République. “On n’a plus le droit de manifester aux abords des entreprises, on condamne nos militants !, proteste son président, Gérard Jodar. Si cela continue, dans dix ans, il n’y aura plus de syndicats dans ce pays.” L’avocat de l’USTKE, Me Laurent Aguila, accuse le haut-commissaire, Yves Dassonville, de “chercher l’affrontement avec le syndicat afin de l’affaiblir”.
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Le représentant de l’Etat reconnaît vouloir faire preuve de fermeté à  l’égard de l’USTKE. Ce qu’il reproche au syndicat, outre ses méthodes violentes, c’est de ne pas soutenir l’accord de Nouméa, signé en 1998. Ce texte essentiel, qui sert de base à  la vie politique calédonienne, organise les transferts de plusieurs compétences de l’Etat vers la collectivité, et cimente le consensus entre Kanaks et Calédoniens d’origine européenne (Caldoches) autour de la notion de “destin commun”. “Nous ne sommes pas opposés à  l’accord de Nouméa, rectifie Gérard Jodar. Mais nous constatons que les choses n’avancent pas en matière de transferts de compétences, parce que le système du consensus bloque tout.”
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Au même moment, le camp non indépendantiste se trouve confronté à  une surenchère à  droite, de la part du président du Rassemblement-UMP, le député (UMP) Pierre Frogier. Celui-ci s’oppose au transfert de la compétence sur l’enseignement secondaire, pourtant prévu par l’accord de Nouméa au bas duquel il a apposé sa signature. François Fillon a réaffirmé à  Paris, le 20 décembre 2007, que “les transferts de compétences sont le véritable moteur du processus de l’accord de Nouméa”. Nicolas Sarkozy, dans une lettre qu’il a adressée en janvier aux signataires de l’accord, a affirmé que ces transferts n’étaient qu’une question de calendrier. M. Frogier est donc en rupture avec la position gouvernementale.
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Cette radicalisation, à  gauche comme à  droite, s’explique par la proximité des élections provinciales de 2009. Elles désigneront les assemblées de trois provinces (Sud, Nord et Iles Loyauté) et le Congrès, c’est-à -dire l’assemblée territoriale, qui aura à  se prononcer sur l’opportunité d’organiser un référendum d’autodétermination en 2014. A priori, l’issue de ce référendum paraît acquise, puisque les Kanaks, qui ne sont pas tous indépendantistes, ne constituent, selon les derniers recensements, que 44 % de la population. Mais personne ne prend le risque d’évoquer ce sujet, pour ne pas rompre le fameux “consensus” entre indépendantistes et non-indépendantistes, et éviter une explosion. M. Frogier a lancé le 28 mars son slogan pour les provinciales : “Pleinement français et calédonien en 2030”. Il souhaite imposer sa “lecture” de l’accord de Nouméa, c’est-à -dire “le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France”. Cette attitude va-t-en-guerre inquiète l’historien calédonien Louis-José Barbançon, qui rappelle que “la situation politique calédonienne repose sur un fragile équilibre”.
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Créateur le 18 octobre 2006 du blog Calédosphère, Franck Thériaux est papa à temps plein d'une petite fille née le 1er Juin 2012. Selon son entourage, il passe beaucoup trop de temps sur internet… Membre émérite de la rédaction, il vit aujourd'hui en métropole après 23 belles années passées sur le Caillou. Il est en contact quotidien avec l’équipe et continue à participer à la vie de son « bébé numérique »
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serpentar

Il y aura une reconduite des accords de nouméa^pour au moins vingt ans encpore.
Les kanaks évaluent enfin le prix de leur émancipation,ils ont pesé et réalisé combien il était difficile d’exercer une gouvernance (nord et iles)
Le temps que leur “nuzine” du nord soit construite et tourne à  plein régime, et engrange enfin des “bénefs” pour etre en position de force.
Is pourront peut etre meme se permettre à  ce moment là  de lancer une OPA contre la SLN,pour controler économiquement le pays, et enfin accéder à  l’indépendance.
Sénario possible ma foi mais ça reste une hypothèse.

BoZo

Autonomie ou indépendance, gouffre ou pas, la seule chose qui intéresse nos élus c’est que la Nouvelle Calédonie devienne une république bananière à  l’instar de certains pays d’Afrique ou d’ailleurs.
Ainsi, et sans avoir à  subir le moindre contrôle (cours de comptes etc etc), ils pourront vendre notre pays et leurs âmes…
Je dis non, mon pays, son âme et la mienne ne sont pas à  vendre. Que ce soit en dollars canadiens, américains, australiens ou encore en yens.
Signé : un citoyen français, patriote calédonien.

olive
Indépendance ou Autonomie, il y a un gouffre entre les deux. L’indépendance on se “démerde” , on paye et on coule sauf quelques uns (ceux qui crient le plus fort), l’Autonomie c’est la France qui paye . Jodard ne roule que pour lui et José Barbançon, avec tout le respect que je lui dois , reste trés obscure , on ne sais pas quel est sa position sur l’avenir de la Nouvelle Calédonie . C’est un “anti zoreille” viscéral, et je serai heureux qu’il se situe clairemement politiquement . Est-il indépendantiste ?,Autonomiste? José n’a jamais perçé en politique , son… Read more »
Unicornis

L’indépendance est une solution que pour les affairistes. Regarder le Vanuatu, encore quelques années et toutes les terres de ce pays auront été rachetées pour une bouchée de pain par des étrangers.
Alors je dis oui à  l’indépendance et je repasserais plusieurs années après pour m’en mettre plein les poches, employer des locaux de souche ancestrale pour les payer une misère qui n’auront ni couverture social ni retraite ni système éducatif ni de quoi se nourrir.
Voter pour l’indépendance pour bien comprendre la signification du mot exploiter !
A votre avis, est ce de l’humour noir, de la dérision ou la réalité ?

Akhenn

Les 44% en question sont les chiffres du recensement de 1996. 12 ans faut voir ce qu’ils valent…

La source est probablement l’ISEE : http://www.isee.nc/tec/popsociete/popucommunaut.html

Astride

Mais comment tu gagnes ta vie ?
Tu passes beaucoup de temps sur le web, tu survis ?

Comprend pas moi…

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