5 mn avec Dominique Pierre Mariotti (2)

Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages: Je n’ai pas pour habitude de mâcher mes mots. On est dans la merde pour 2OO9. Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage, n’est-ce pas Harold ? Ce n’est pas parce qu’on a été victime d’une injustice que tout ce que l’on fait est forcément juste, n’est-ce pas Didier ? Qui sème la discorde, la récolte, n’est-ce pas Philippe ? Le temps n’est plus aux reproches des erreurs d’un passé récent et douloureux.

Si le parti  avenir ensemble sans Gomès, sans Leroux ou sans Martin est possible, voire souhaitable. Le mouvement possédant suffisamment de jeunes cadres crédibles comme Frédéric Degreslan parfaitement capables de prendre la relève, ce qui ne serait pas pour déplaire à beaucoup d’adhérents et d’électeurs déçus ou dégoûtés du spectacle affligeant des chicaneries entre les Montaigut et les Capulet ou si l’on préfère entre les clans de la mer et ceux de la montagne. En revanche un avenir ensemble sans Christiane Gambey est voué à l’échec. Car qui mieux que Christiane Gambey symbolise l’esprit d’ouverture et de tolérance de 2004 ? Mais attention, sa participation a un prix, et c’est le même pour tous, on arrête de faire semblant, on construit le pays ! Ou comme disait Jean Gabin dans le cave se rebiffe « on arrête les gamineries, je reçois pour affaires politiques, je ne donne pas des matinées enfantines ! ». Sans l’ouverture, prônée sous d’autres cieux, qu’elle représente, l’avenir ensemble ou ce qu’il en reste est une coquille vide quelle qu’en soient les grands timoniers à la barre. La légitimité qu’elle a acquise auprès des citoyens par son courage politique lui donne des devoirs envers tous ceux qui croient encore qu’un destin commun partagé est possible. Elle est consciente de l’attente des électeurs, l’enjeu est de taille et le choix, comme en 2004 n’est pas facile pour cette femme qui fait passer l’intérêt général avant son intérêt particulier.

C’est pourquoi son choix se portera sur un projet politique clair de destin commun partagé avec des objectifs négociés et acceptés. Sa nomination à la tête du GIE tourisme qui devrait intervenir comme prévu au mois de juin montrera en tout cas que Philippe Gomès est désormais contraint et forcé d’honorer ses promesses politiques. Un aspect positif de la crise née des législatives. Christiane Gambey est de nouveau de facto au centre du dispositif. L’électeur doit aussi être vigilant et faire attention aux manipulations. La naïveté en politique fait les électeurs cocus. Gomès n’est pas un enfant de choeur, c’est entendu, mais ce n’est pas le mal absolu non plus ! Il porte une grande part de responsabilité dans la crise actuelle, mais il n’est pas seul coupable. Harold et Didier ne sont pas, comme par enchantement, devenus des anges non plus ! Didier Leroux est maintenant rallié à l’accord-cadre voulu par Harold, ils espèrent ainsi s’assurer de participer au pouvoir au coté du rassemblement. Pour eux l’élection est perdue. Il faut sauver les meubles et négocier en donnant des gages au rassemblement avant l’élection. Mais attention, il y a un risque, ce petit plat mijoté dans une arrière cuisine par des apprentis marmitons, ne marchera que si le parti de Pierre Frogier n’a pas la majorité absolue à la province ou au congrès. Je suis comme beaucoup d’électeurs, je refuse de sacrifier l’esprit de 2004 sur l’autel d’une compromission politique avec le RUMP ou de tenter l’aventure avec Philipe Gomès dans le rôle du capitaine du radeau de la méduse. On a déjà donné ! La question essentielle est plutôt de savoir ce que l’on veut. Soit, on vote pour une coalition de gouvernement rassemblement-avenir ensemble pour laquelle Didier et Harold sont déjà tombés d’accord comme ils l’ont déclaré publiquement dans une interview aux nouvelles.

Le retour du rassemblement aux affaires aura des conséquences non négligeables. La dernière déclaration de Pierre Frogier sur l’histoire récente est une preuve indéniable que ce parti n’a pas évolué sur le fond. Confirons nous donc le pouvoir à un parti politique qui refuse toujours de regarder l’histoire en face 20 ans après les événements ? Un parti dont le chef n’a cessé depuis deux ans de renier sa signature et de prôner une renégociation de l’accord de Nouméa. Soit nous voterons pour un ticket Gomès avec Hélène Yékawé qui refuse l’accord-cadre et qui veut l’application de l’accord de Nouméa, donc le dialogue avec les autres composantes politiques. Dans l’autre camp, le parti travailliste progresse chaque jour davantage en cassant le vote ethnique et la langue de bois. Le palika envisage d’ailleurs l’éventualité d’un accord électoral avec le parti de Louis Kotra Uregei pour les provinciales de l’année prochaine.

Simon Louekote de son coté en fin politique surfe lui aussi sur cette vague et tente d’occuper le terrain laissé en friche par l’avenir ensemble. En 2004 , il était vital de se débarrasser d’un système de parti unique avec « un homme providentiel » omniprésent et omnissient, ne laissant aucune place aux autres courants de pensée. La victoire de l’avenir ensemble a cassé ce monopole politique,  ce qui a permis une libéralisation du marché, donc l’arrivée de nouveaux produits tel que le parti travailliste. Les provinciales de 2009, sont un grand cru électoral, car il y en aura pour tous les goûts. Chacun veut se compter, avec en ligne de mire 2014 – 2018 . Ne me reconnaissant comme beaucoup dans aucune  des offres qui me sont proposées, n’étant d’aucune chapelle, n‘ayant aucun ennemi, considérant que le pays existe depuis toujours mais que ce qui nous manque c’est un Etat. En citoyen consient de ses devoirs , J’ai décidé  de créer un parti  Politique « Le Pays »  pour avoir une image réelle du poids que pèse dans la population cette vision.  C’est ce même devoir envers mon pays qui m’avait conduit en 2002 à créer  avec d’autres un journal permettant au simple citoyen comme au plus haut responsable des affaires de la cité de s’exprimer librement. Notre slogan qui est aussi notre philosophie est : FAGA WEHARII. Faga est un mot polynésien qui signifie terre, weharii peut se traduire en adjie par préserver. Nous voulons susciter et participer au débat sur les interdépendances.

Notre parti a tranché pour un Etat fédéral associé à la France. Mais, nous mettons une condition non négociable à cette association : au bout de dix ans nous voulons être associé à l’Europe pour transmettre un cadre stable et durable aux générations futures. Cette piste ne peut être écartée. Nous voulons en débattre avec la population et tous les partis politiques. Toutes les options se valent, mais c’est au peuple de se prononcer par voie électorale. J’appelle donc tous ceux qui ne veulent plus jamais revoir le sang couler encore et encore et qui croient envers et contre tout en notre avenir commun partagé, à venir nous écouter, mais surtout à échanger avec nous.  Nous, on fait simple, pas de carte du parti. L’adhésion se fera dans les urnes. Mais on accepte toutes formes de soutient, de dons, d’aides, même les plus petites. Le Pays  vous répond au 78 89 19. L’adresse mail de notre mouvement est :[email protected]. Un site Internet est en cours de création. Si les jeux sont faits au niveau des états-majors, c’est aux électeurs maintenant de se faire entendre. La balle est dans le camp des citoyens. Après les élections, il ne faudra pas venir se plaindre, ce sera trop tard. En tout cas, je ne ferai pas partie des cocus.  Hé ! On le fait ce petit pays où il fait bon vivre ? Chiche !

Dominique Pierre Mariotti
Citoyen Kalédonien
Citoyen du monde

* « Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages »  est le titre d’un film écrit et réalisé par Michel Audiard