J’avais publié il y a quelques semaines l’enquête édifiante à propos du Projet Anse Uaré qui continue à faire parler dans les chaumières. J’ai quelques questions à vous poser à propos de ce projet. En effet, il y a eu un débat public ce matin à la province Sud sur le projet du centre commercial de 33 000 m2 à l’anse Uaré, dont plus de la moitié en boutiques et petits commerces de détail. Un débat passionné et passionnant, tant la polémique est vive à propos de cette méga-implantation. Mais qui recèle aussi quelques zones d’ombres voir de mystères.
Au départ, il faut bien le dire, tout le monde est pour l’ouverture d’un troisième hypermarché. Surtout dans un contexte d’inflation importé et de vie chère, la concurrence entre les enseignes ne peut profiter qu’aux consommateurs. Donc zéro problème sur le fond.
On pourrait cependant rappeler qu’en 2006 le président de province Sud comme celui de Promosud demandaient une pause dans les implantations d’hyper et de supermarchés en périphérie de la ville pour ne pas tuer les petits commerces et « favoriser le rayonnement et la qualité des petites boutiques du centre ville ». Bon, on n’est pas à une volte-face près…
Ce qui coince davantage c’est le flou artistique – pour ne pas dire autre-chose – qui entoure ce projet. Cinq questions se posent alors à tous les Calédoniens.
1. Faut-il implanter une nouvelle enseigne à cet endroit ? Tout le monde a bien en tête les problèmes d’embouteillages que connaît Ducos… Déjà avec le Quick on ne circulait plus, pensez avec un centre commercial à l’Australienne ! Le premier avis du commissaire enquêteur sur le projet était d’ailleurs « réservé », puis il est devenu « favorable », quelques semaines plus tard, sans que rien n’ait changé sur le papier. Avant de penser à implanter quoi que ce soit à Ducos, il faudrait peut être songer à densifier le réseau routier pour y accéder, et fluidifier un peu le traffic.
2. Pourquoi attribuer un terrain comme celui-là maintenant ? Sous-entendu, à moins de cinq mois des élections provinciales… Car enfin, quand Philippe Gomès décide d’attribuer un terrain de cette superficie aux portes de la ville, il le fait sans mise en concurrence. Pourtant, un tel emplacement vaut de l’or et les projets ne devraient pas manquer. Alors pourquoi les squeezer par avance, comme si l’on ne voulait entendre parler que de Ce projet ?
3. Que va devenir le centre-ville ? Outre l’hyper, surtout alimentaire promet-on, ce qui est bien, l’anse Uaré abritterait 20 000 m2 de petits commerces. Pas une génération spontanée de boutiques, mais les enseignes les plus chanceuses du centre-ville qui trouveront ou pourront se payer une place dans la nouvelle galerie commerciale. En clair, les commerçants qui s’installeront à l’anse Uaré fermeront au centre-ville. Bonjour l’ambiance place des Cocotiers ! Déjà que les restos et les bars manquent… Et comme si le nouveau plan de circulation ne suffisait pas à déboussoler n’importe quel client potentiel ! 20 000 m2, c’est cumullée la surface des boutiques rue de l’Alma et de Sébastopol. Ça ou un centre-ville mort, abandonné à la délinquance, c’est du pareil au même.
4. L’anse Uaré, bon pour l’emploi ou pas ? Outre le risque de désertification du centre-ville qui entraînera nombre de pertes d’emplois (dans les snacks, les boutiques restantes et les services) l’anse Uaré aura un effet néfaste à la fois sur la qualité du service et sur l’emploi. En effet, chacun sait qu’à chiffre d’affaire égal, les grandes surfaces emploient moins de personnes que les commerces de proximité : l’argument a été développé ce matin en assemblée de province Sud par l’Avenir Ensemble, mais aussi par d’autres groupes politiques. La plupart des commerçants présents dans l’hémicycle l’ont également souligné.
5. A qui appartiendra ce centre commercial ? Là aussi c’est plutôt flou. A côté de Pascal Jacques, que tout le monde connaît en Calédonie, quel est le nom des actionnaires de la société que dirige Philippe Germain, ex-directeur et salarié de Biscochoc, qui détiendra 40% du capital ? Aujourd’hui ce sont les « shadow 40% » du projet. Chaque fois que la question est posée, la réponse est évasive, comme si l’on voulait cacher quelque chose. Et, faute de réponse claire – après tout, on a le droit de savoir – les rumeurs vont bon train.
En attendant des réponses, cette affaire est à suivre…
Bonne idée, faire ça à Koné…
Pourquoi un projet de cette importance ne serait pas plutôt implanté en province nord vu le développement qui se passe. Cela ferait des emplois pour le nord et éviterait la surpopulation et les squats à Nouméa. Et pour une fois ce serait peut-être les Nouméens qui iraient faire leur course en Brousse ????
Tout se construit toujours à Nouméa et dans la province Nord ils n’ont rien.
Moi ce que je trouve étrange dans cette affaire c’est qu’on entend beaucoup parler de l’avis des autres commerçants mais pas de celui des consommateurs!Etrange…non?!Aurait-on peur que l’on dise ce que l’on pense des commerçants locaux?!
tu as raison maniako, ces petits commerçants qui pleurent et roulant avec des bmw derniers modèles alors qu’ils pratiquent des prix extremement élevés, c’est pourquoi, ce qui m’importe ce sont les populations les plus défavorisées, elles sont plus intéressées si le nouveau centre va permettre par le jeu de la concurrence à faire baissé les prix???
Moi je sais a qui appartient les 40%
…via le net!
Protéger les commerçants du centre ville contre quoi? la concurrence?! Et le consommateur, quand est-ce qu’on le protège? Parce que si le centre ville va mal, c’est simplement car les prix sont indécents et que la circulation y est impossible! Moi je dis oui à l’anse Uaré! Vive la concurence! Car pour le moment : vivent les courses vi