LETTRE OUVERTE AU COLLECTIFS DES COMMERCANTS D’ARMELLE MONNERET
A l’occasion de votre conférence de presse du 29 janvier 2009, faisant suite à l’autorisation d’exploitation accordée au centre commercial Anse-Uaré, les Calédoniens sont en droit de s’interroger sur les réelles motivations de votre combat. Si, nous trouvons légitime que vous puissiez être soucieux du rayonnement du centre ville et de ses commerces, raison pour laquelle, nous ne nous sommes jamais inscrits dans votre controverse. Nous ne comprenons pas, en revanche, que vous vous opposiez à TOUT, sans la moindre nuance. Votre position nous apparaît pour le moins excessive, comme vos propos en témoignent, et nous vous citons : « M. GOMES a piétiné ma pétition (…) le commerce de proximité est vraiment en difficulté, en péril même (…) les commerces à l’heure actuelle, ont une baisse de 30-35% » (RRB le 29/01/09) – « Face à cette concurrence, les commerces disparaîtront » (LNC du 30/01/09). Et cette opposition à TOUT, vous la clamez, indépendamment de notre propre droit à entreprendre ou à celui des autres commerçants qui ne pensent pas comme vous développer leurs activités, et surtout sans faire cas de l’avis des consommateurs, qui sont pourtant vos clients, et qui plébiscitent quant à eux, la création de ce projet commercial… Alors permettez-nous, une fois n’est pas coutume, de vous répondre.
Concernant l’équipement de la personne, la galerie et l’hypermarché.
Vous êtes contre les 12 boutiques de l’équipement de la personne et vous déclarez dans Les Nouvelles Calédoniennes du 30 janvier dernier : « C’est beaucoup, vraiment beaucoup ». Mais qu’est que c’est 12 boutiques, sur près de 300 que compte Nouméa ? Qui plus est, 12 boutiques à partager entre vêtements pour femmes, pour hommes, pour enfants, pour adolescents ; entre chaussures pour hommes et femmes ; entre horlogeries et bijouteries ; entre maroquinerie et bagageries, ou magasins de sport !
Dans la foulée, vous êtes aussi contre la galerie commerciale : « Il ne faut pas de galerie commerciale et l’hypermarché doit ouvrir ailleurs» LNC du 30/01/09. Vous êtes ensuite, soit disant favorable à un 3ème hypermarché, mais vous déclarez sur RRB le 29/01/09 : « Un hypermarché, on en a besoin, pas autour de Nouméa, pas si proche du centre-ville, pas si proches d’autres grandes surfaces » Au-delà du fait, que nous nous demandons bien, d’où vous détenez cette autorité pour dire aux entrepreneurs, là où ils doivent ou ne doivent pas s’installer, nous comprenons bien que vous ne voulez surtout pas que nous soyons « proches des autres grandes surfaces », pour ainsi éviter, sans doute, de leur faire concurrence… Ceci explique peut-être cela… Pour mémoire, en démocratie la liberté d’entreprendre et d’installation relève du choix de l’entrepreneur et pas d’un collectif, fusse-t-il de défense de quelques intérêts particuliers.
En résumé, vous n’êtes pas favorable à grand-chose, si ce n’est à « continuer le combat », et on peut se demander pour le compte de qui ? Pour justifier cette farouche opposition, vous faites, en permanence, référence à la délibération N°41-2006 de la province Sud et de son annexe, Enjeux et Orientations. Mais que dit-elle exactement ?
Dans ces principes fondamentaux, la délibération affirme que :
« La liberté et la volonté d’entreprendre sont les fondements des activités commerciales et artisanales »
Qu’en conséquence, l’autorisation de tout projet d’implantation (…) s’inscrit dans les principes suivants :
– « garantir le développement équilibré de toutes formes de commerce »
– « satisfaire les besoins des consommateurs par une offre diversifiée et des produits optimisant le rapport qualité/prix »
– « préserver et développer l’emploi »
Ainsi, le centre commercial répond totalement à ces 3 principes fondamentaux. Le projet Anse Uaré introduit en province Sud, un centre commercial moderne, comme il en existe partout dans le monde, sauf en Nouvelle-Calédonie… Il répond aux attentes des consommateurs, puisque 90% d’entre eux souhaitent sa création (étude I-scope du 8 novembre 2008 sur un échantillon de 504 personnes représentatives de 172.978 personnes)… Enfin ce projet sera créateur de 425 emplois, ce qui a été confirmé par les études de DEFE (Direction de l’Economie de la Formation et de l’Emploi).
Ensuite, dans ces critères décisionnels, la délibération expose que :
1. « de prendre en compte l’impact du projet sur l’équilibre entre les différentes formes de commerce de la zone de chalandise (…) »
Ce qui a été fait, puisque même si, selon la DEFE, le potentiel total du marché est largement supérieur à l’emprise du centre commercial, l’équipement de la personne a été réduit des 2 tiers, soit de 2.153 m², pour éviter que les boutiques du centre commercial, ne rentrent en concurrence avec celles existantes et ne leur prennent de part de marché, dérogeant ainsi à la règle de libre concurrence.
Pourtant, ce même alinéa prévoit :
« Si un déséquilibre résultant du projet est constaté, sont examinés les éventuels effets positifs susceptibles de compenser celui-ci, tels que les conditions de concurrence effective, la satisfaction des consommateurs, la modernisation des équipements commerciaux, l’emploi et l’aménagement du territoire »
Le projet Anse Uaré aurait donc pu prétendre à être autorisé sans restriction puisqu’il satisfait totalement aux effets compensatoires prévus ci-dessus. Cette limitation a donc été faite au détriment du consommateur pour vous protéger, il est donc étonnant que vous n’en soyez pas satisfaits.
2. « Les conditions d’une concurrence effective au sein du commerce dans la zone de chalandise, (…) en prenant en compte l’existence éventuelle d’une position dominante d’un groupe ou d’une enseigne »
Cet alinéa permet sans aucune ambigüité d’autoriser l’implantation du 3ème hypermarché, dans la zone choisie. Il n’y a donc aucune raison objective que vous vous y opposiez, puisque vous vous référez à la délibération provinciale, pour faire valoir vos propres droits.
3.« L’impact du projet en termes d’emplois salariés ou non salariés »
Le projet va créer 425 emplois. Il satisfait donc à ce critère.
4. « L’impact du projet sur les conditions de circulation, de stationnement et de livraisons »
L’impact du projet sur la circulation a été pris en compte et différents aménagements ont été prévus à cet effet, à savoir, la création de bretelles d’accès, de ronds-points, et l’aménagement des échangeurs, afin de répondre aux exigences des règles en la matière et afin de minimiser les impacts de ce projet économique sur la circulation. Des études vont également être réalisées avec la Mairie de Nouméa et la Province pour desservir cette zone par les transports en commun, notre projet ayant prévue les zones d’accès à cet effet. Ce point difficile ne joue peut-être particulièrement pas en notre faveur, toutefois, il convient de rappeler que les problèmes de circulation, qui existent déjà, sont le résultat de l’activité économique en générale. Charge à nous d’y apporter des solutions, ce que nous efforçons de faire.
Enfin, il est précisé :
– « est également pris en compte le document d’orientation, annexé à la présente délibération »
Ce document, comme son nom l’indique, est annexé à la délibération pour éclairer, au cas par cas, la Commission Provinciale d’Urbanisme Commercial, des enjeux et des orientations que l’exécutif s’est fixé. En aucun cas, cette annexe, comme vous aimez à l’interpréter, ne doit se substituer aux principes fondamentaux ou aux critères décisionnels de la loi, elle-même. Elle doit simplement permettre à ceux qui sont consultés et ensuite au décideur, d’apprécier l’intérêt économique et social de chaque demande au regard de la loi, en prenant en compte des recommandations. A ce titre, si, il n’y avait pas d’appréciation à faire au cas par cas, il n’y aurait pas de CPUC, ni de recommandations, mais une loi qui s’appliquerai, dans laquelle il est peu probable, que de telles recommandations trouvent leurs places.
Et pour ce qui concerne, précisément le commerce du centre ville et plus particulièrement celui de l’équipement de la personne, il est dit dans l’annexe :
– Enjeu n°1 :
« Favoriser le rayonnement et la qualité des commerces du Centre Ville de Nouméa »
– Orientation n°1 :
« Favoriser l’implantation de commerces d’équipement de la personne au centre ville de Nouméa et limiter leur implantation dans les centres commerciaux ou les galeries commerciales en périphérie »
Vous constaterez donc, que si l’enjeu et l’orientation ci-dessus, préconise de favoriser le commerce du centre-ville, il ne l’interdit pas pour autant en périphérie. Favoriser le rayonnement, c’est aussi mettre en place une stratégie, un plan permettant au centre ville de gagner en attractivité commerciale, ce n’est pas uniquement s’opposer à tout ce qui n’est pas au centre-ville.
Au même titre, cette annexe pose d’autres orientations qui valent autant que celle concernant le commerce du centre-ville, à savoir :
– Enjeu n°3 :
« Satisfaire le consommateur en termes de concurrence et de qualité de l’équipement commercial»
En conclusion, notre projet est en parfaite conformité avec les règles d’urbanisme commercial de la Province Sud, et vous ne pouvez en aucun cas le contester, en picorant dans la loi, pour servir votre « combat ».
Mais en fait de quel combat parlons-nous ? De la défense du commerce du centre-ville ? Si, tel était le cas, ne serait-il pas plus judicieux, pour tout le monde, de se mobiliser pour porter un vrai projet de rénovation du centre ville, à l’instar de ce qui s’est fait en métropole ? De la défense de la grande distribution actuelle ? Faire cause commune avec ceux qui maitrisent la grande distribution, et qui n’ont jamais fait cas du petit commerce, comme vous le faites, c’est s’opposer aux consommateurs et à la baisse des prix de l’alimentaire en Nouvelle-Calédonie. C’est donc s’opposer à l’intérêt général ! De la défense d’intérêts politiques, peut-être ? Nous espérons que non, car ce mélange des genres à suffisamment fait de torts au Territoire, et les calédoniens n’en veulent plus !
Enfin et pour conclure, vos différentes allusions, qui sous entendent que quand on est entrepreneur, on « berne les gens » qu’on les prend « pour des idiots », que l’on est uniquement animé par « gagner de l’argent (…), faire des bénéfices », sinon on serait « des philanthropes »… n’est pas à votre honneur, en tant que vous-mêmes entrepreneurs, et relève du procès d’intention.
Si, certains ont oublié la règle fondamentale du commerce, de l’industrie et du service, à savoir la satisfaction du client, nous, nous nous l’a conservons, et rien ne vous autorise à le mettre en doute. Ces règles, voir ces valeurs, sont d’autant plus fondamentales que nous avons un pays à construire, tous ensemble.
Et que veulent les consommateurs aujourd’hui ? Ils veulent que les prix baissent, ils souhaitent une galerie commerciale moderne avec de la diversité, du choix et de la concurrence, ils demandent un emploi pour tout le monde, et enfin ils attendent que l’on se souci de l’environnement et plus généralement des valeurs qui fondent notre société. C’est pourquoi en tant qu’entrepreneurs nous avons bâti notre projet sur leurs attentes… Rien de plus normal !
Et, pour prouver notre bonne foi et nos intentions, nous nous sommes engagés, en conditionnant notre autorisation d’exploitation, à travers une convention signée entre la Province et les promoteurs, au respect de nos engagements, qui sont :
– Lutter contre la vie chère,
– Soutenir de développement de l’agriculture, de l’artisanat, et de l’industrie de transformation,
– Moraliser les pratiques commerciales,
– Préserver l’environnement.
En attendant, nous vous prions de vous abstenir de mettre en doute notre intégrité et notre honnêteté. Au contraire, nos estimons que, la Nouvelle Calédonie aurait tout à gagner, en soutenant des projets qui allient développement économique et intérêt général, car un jour il sera peut-être top tard pour regretter le temps perdu et les erreurs passées.
Cordialement, Philippe GERMAIN.
Si le complexe de l’Anse Uaré fait baisser les prix ce sera pour quelques temps, histoire de … Ensuite, au lieu d’être 2 grands ils seront trois à se partager le magot. Faut pas rêver.
Trop compliqué pour un vendredi soir en position du lotus un one à la main. Je te promets que je te réponds dès que je peux. Et aux autres commentaires aussi. On peut avoir chacun nos opinions sans pour autant tenir des propos insultants voir racistes, je parle ici de toi Tardy. Tu es comme çà, que veux tu que je te dises. Tu es intelligent, mais parfois grossier… je préfère de loin avoir affaire à des gens beaucoup plus nobles d’esprits qu’un virus de ton espèce. A bientôt !
ils sont tellement heureux là bas ? Alors pourquoi qu’ils rappliquent tous en Calédonie ? AH bien sur ils ont regardé M6 avec leurs radio cocotier il faudra surveiller nos passes au récifs des fois qu’une flopée de pirogues arrivent vu la réclame de M6 de l’eldorado calédonien. Bien d’accord avec ton commentaire shoubi .HELP Franck quand est ce que tu passe à poil à RFO (HUMOUR!!!!!)
La crise économique qui va frapper la Nouvelle-Calédonie en 2009 avec une montée inéluctable du chômage va sans doute ramener bien des utopistes à la réalité.
C’est triste mais je crois que de nombreux jeunes calédoniens qui n’ont connu que la prospérité ont besoin de cela pour comprendre les limites de l’île en matière économique.
Franck, tu te la joues mégalo sur ce coup là, tu te vois vivre nu et sans les bienfaits de la civilisation (dont internet), je ne le pense pas.
Et que dire du fait que le Vanuatu doit compter sur la charité (je sais c’est dur à lire) des autres pays comme la Chine, le Japon ou la France pour avoir des infrastructures hospitalières et éducatives ??
Bien sur qu’on peut vivre pauvre nu et heureux, mais je ne pense pas que tous les Vanuatais soient heureux de vivre comme ça.
Plutôt d’accord avec toi Franck, la vie ce n’est pas que l’économie…et certains peuples vivent en marge de ce système et sont heureux, dans l’harmonie et le respect…
@Roxane, pour info,et de mémoire, sur les livres de “culture”, s’il n’y a pas de pub à l’intérieur, il n’y a pas de Douane…à méditer…
rectificatif !
Seuls bémols : t’aimes pas RRB (pas RFO!), et t’es Calédonienne. Bon, pour l’deuxième défaut c’est pas rédhibitoire ! 😉
PS : Sorry
PS2 : Pour les jaloux-racistes anti-fontionnaires qui feraient monter les prix : Allez faire un tour dans ce pays de misère qu’est le Vanuatu (merci l’indépendance !). Les fonctionnaires sont payés une misère, 10 ou 20000 balles par mois, et pourtant tous les prix sont monstrueusement hauts, encore plus qu’en NC.
T.