Quand Pierre Bretegnier répond à Alain Pertinent

Depuis que je suis exilé à 18.000 Km du Caillou, un seul journal me manque, c’est l’hebdomadaire Les Infos que j’avais l’habitude de lire le week-end principalement aux chiottes, ça me détendait… Bref, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi ce canard n’est pas présent sur le net, pourtant, je m’étais proposé à maintes reprises pour lui consacrer une colonne privilégiée sur calédosphère. En effet, un PDF du journal à télécharger avec une semaine d’écart par rapport à sa sortie me semblait une très bonne initiative pour éviter le risque de ne pas pouvoir l’écouler en kiosque. Le dernier écho que j’ai eu en date avec cet hebdo est celui de Pierre Bretegnier qui répond de manière très sèche à ce cher Alain Pertinent, un des chroniqueurs acide à qui le journal réserve bien souvent quelques colonnes. Dommage que je n’ai pas l’article original sous la main, il aurait été bien utile pour illustrer ce billet. Et vous, que pensez-vous sincèrement du journal Les Infos, qui est derrière et quel avenir pour ce canard ?

Cher Alain Pertinent,

Apparemment la vérité ne vous plaît pas, parce qu’en me brocardant d’avoir osé démontrer que la pauvreté est une notion relative, vous me contestez tout simplement le droit de dire la réalité des choses.

La réalité que nous vivons dans un territoire de la République française riche, au système social avancé, est pourtant avérée : il suffirait d’ouvrir nos frontières pour voir affluer toutes les populations des îles qui nous entourent, parce qu’elles voudraient bien faire partie des pauvres de Nouvelle-Calédonie (ce qui ne veut absolument pas dire, au demeurant, qu’il ne faut pas continuer à lutter inlassablement contre la pauvreté, fût-elle relative).

Il est d’autres réalités que j’ai décrites et qui heurtent les bonnes consciences journalistiques et syndicales, par exemple que le rééquilibrage est un échec dont les élus des provinces Nord et Iles portent une part essentielle de la responsabilité, ou que le rééquilibrage doit aussi concerner les Wallisiens d’ici et de Wallis, ou que ce n’est pas l’inflation mais le chômage qui doit être la priorité des priorités de notre politique économique et sociale, ou encore que nous n’échapperons pas à la TVA et à la CSG si on veut conserver notre niveau de santé publique ou de protection sociale.

Vouloir nier ces réalités pour plaire n’empêchera pas qu’elles existent mais risque de masquer les vrais problèmes et, en conséquence, de retarder leur solution. Pour paraphraser André Gide, « c’est avec de bons sentiments qu’on fait de la mauvaise politique ».

Permettez-moi d’émettre le vœu qu’en 2012 les Infos ne hurlent pas avec la meute des bobos bien-pensants.

C’est sans rancune que je vous prie d’agréer, cher Alain Pertinent, l’expression de mes salutations distinguées.

Pierre Bretegnier