France Télévision en Nouvelle-Calédonie

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COMMENT LE SERVICE AUDIO-VISUEL PUBLIC CAJOLE LA DROITE LOCALE

Nous avons fait la campagne électorale de François HOLLANDE en Nouvelle-Calédonie. TVNC la 1ère nous a constamment mesuré le temps de parole en fonction des règles d’égalité du temps de parole voulu par le CSA. Nous comprenons la nécessité de respecter des règles communes.

Néanmoins, avant le début de la campagne officielle et pendant celle du premier tour, nous avons pu observer que le parti du président sortant, avaient droit à un temps de passage à l’antenne plus fréquent, au motif qu’il s’agissait des candidats aux législatives. Au soir du premier tour de scrutin, nous avons été privés de soirée électorale et celle-ci a été renvoyée au lendemain.

Une demi-heure de journal télévisé à midi et une heure de soirée électorale le soir, entrelardée de micro-trottoirs, d’extraits de reportages métropolitains et d’un plateau local.

Sur le plateau : nous avons eu une place parmi les représentants de Sarkozy, de Bayrou, Le Pen et Mélenchon. C’est convenable.

Mais nous avons eu la surprise d’y voir apparaître aussi le leader de Calédonie Ensemble qui n’avait pas fait campagne pour un candidat, sauf qu’il est venu pour dire qu’il voterait Sarkozy. Justification de sa présence : il faut donner la parole à tout le monde. Le critère de « tout le monde » appartient à la rédaction. Première imposture d’une démocratie dénaturée.

Pour le second tour, nous avons demandé au directeur local de la chaîne publique et à la directrice de la rédaction, d’organiser un débat frontal entre les représentants des deux candidats pour améliorer la participation électorale. Il y a eu une débat radio, sans prise d’image, et peu frontal puisque dirigé triangulairement par un journaliste de l’antenne. Rien en télévision.

La soirée électorale a été reportée au lundi suivant le 2° tour.

A midi : journal télévisé avec 8 minutes de plateau. Présents : la représentante du Sarkozy et le directeur de campagne de Hollande. Chacun a eu droit à environ 4 minutes de parole pour analyser les résultats dans l’Hexagone et locaux.

Le soir, une heure de soirée électorale selon le même schéma qu’au premier tour : mixage de reportages de terrain locaux, métropolitains et de plateau.

Composition du plateau : le représentant de Hollande, celui de Sarkozy et ceux de Bayrou et Le Pen, donc 3 qui ont localement appelé à voter Sarkozy et 1 pour Hollande. Le représentant de Mélenchon : pas invité. A la place deux partis locaux qui n’ont pas fait campagne mais dont les leaders Gomès (CE) et Lafleur (RPC), ont appelé à voter Sarkozy. Conséquence, le représentant de Hollande (37% des votes et candidat vainqueur au national) a disposé de 16% de temps de parole (environ 4mn), les représentants de Sarko ont disposé du reste, soit 84% du temps de parole. Sans compter l’absence de chrono pour vérifier les temps de parole, puisqu’on est « hors temps de parole CSA » donc à la totale merci du bon vouloir de la rédaction.

Nous dénonçons ce scandale auprès du directeur local et de sa directrice de rédaction TV : ils trouvent la composition du plateau normale au nom du démocratique principe du droit à l’expression. Mais étrangement, ce droit n’est reconnu qu’aux partis de Droite et non à tous les représentants de la Gauche (Mélenchon) et pour ceux qui sont admis à s’y exprimer, le temps de parole est réduit et noyé par la multiplication des partis de Droite sortis du chapeau.

Vous vous demandez pourquoi la Nouvelle-Calédonie vote si généreusement pour la Droite ? Même le service public se donne pour mission de la conforter. Et l’Université n’a pas fait mieux, qui a ouvert son amphithéâtre aux seuls candidats de l’UMP.

Parti Socialiste
Section de Nouvelle-Calédonie

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Créateur le 18 octobre 2006 du blog Calédosphère, Franck Thériaux est papa à temps plein d'une petite fille née le 1er Juin 2012. Selon son entourage, il passe beaucoup trop de temps sur internet… Membre émérite de la rédaction, il vit aujourd'hui en métropole après 23 belles années passées sur le Caillou. Il est en contact quotidien avec l’équipe et continue à participer à la vie de son « bébé numérique »