Par la reconnaissance du drapeau FLNKS comme drapeau du pays en 2010, par le vote en faveur de l’indépendantiste Rock Wamytan comme maître du congrès en 2011, par la reconnaissance de l’invasion et de l’occupation des sols de Nouméa et du Grand-Nouméa par des squatters extérieurs, le RUMP a fait fonctionner la roue crantée avec cliquet anti retour vers l’indépendance.
Cet engrenage est non débrayable et tout retour en arrière est impossible en raison, d’une part, de la logique politique interne du Rump qui se renierait et s’anéantirait en admettant la moindre erreur, la moindre illusion ou la moindre imprudence de sa part, en raison, d’autre part, de la psychologie populaire et constitutive mélanésienne et de la stratégie structurelle indépendantiste kanak , qui assimilent toute concession et toute rétrocession des acquis à une expression et un aveu de faiblesse, à une menace pour la cohésion identitaire et communautaire, à une dégradation de la dynamique politique des stratèges du FLN et de la continuité des avancées sans rupture, sans lâchage ni ralentissement. Le choix politique du RUMP, en un mot, a été élaboré et construit pour que tout retour en arrière, tout débrayage de la roue crantée et du cliquet, soient considérés comme une déclaration de guerre.
À deux semaines du renouvellement du bureau du congrès, à deux ans du renouvellement des élus des provinces, à quelques encablures d’une sortie des accords qu’on nous affirme indépendance programmée, nous en sommes donc là, et la direction du RUMP n’a pas le choix et ne se pose d’ailleurs aucune question sur ses choix, réaffirmant régulièrement son option pour la coalition indépendantiste Rump-AE-UC-PT, imputant ses revers électoraux aux législatives à quelques petits défauts d’explication de sa part, aux mensonges de Philippe Gomes et à la naïveté des Calédoniens, s’apprêtant à refaire élire Rock Wamytan à la tête du congrès, que ce soit par une abstention de ses élus ou par une candidature fantoche, rideau de fumée, et parasitage opportuns (comme la poudre aux yeux de ce simulacre de contestation de la clé de répartition en ce jour) et aptes à maquiller encore un peu son adhésion foncière et réfléchie à Kanaky, dont l’expression explicite est encore prématurée face à une population encore insuffisamment préparée à cette solution.
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En août 2012, quelles sont donc les forces indépendantistes en présence sur ce terrain de la sortie imminente des accords, déclarée inexorablement indépendantiste?
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Du côté FLNKS, de l’activisme indépendantiste et de l’électorat mélanésien indépendantiste, les données sont les suivantes :
1) un électorat régulièrement déterminé et homogène lors des consultations électorales ;
2) quelques partis puissants, unis sur l’essentiel, dont la rivalité et les fractions internes ne menacent pas l’efficacité (rivalité dont l’enjeu est la prise du pouvoir définitive par tel ou tel leader, par telle ou telle mouvance, à l’heure de la sécession, lors de l’indépendance du pays, répétition des luttes internes et fratricides entre les mouvements indépendantistes algériens FLN (ALN) et MNA, dont le FLN est sorti vainqueur et tout puissant, parti unique totalitaire et régime autoritaire régnant sur l’Algérie de 62 à aujourd’hui) ;
3) des luttes régionales tribales et claniques (Maré, Yaté…), résurgences chroniques et culturelles, de type africain dont le Rwanda fut un exemple extrême et tragique, mais qui impactent peu le champ politique indépendantiste calédonien et l’impassibilité des leaders ;
4) une population mélanésienne globalement sereine et peu sensible aux appels à manifester dans la rue de la part des partis classiques, du syndicat indépendantiste et du comité « 150 ans après » etc… (échecs répétés de la marche du 14 juillet, de la manifestation anti raciste des Baies le 4 août) ;
5) la multiplication exponentielle d’une délinquance et d’une criminalité souvent mais pas exclusivement juvéniles (agressions, violences, viols, injures raciales, menaces, vols, destructions, caillassages… dont le saccage du lycée de Touho est le dernier exemple médiatisé en date), constamment accompagnées de slogans politiques frustes mais violents et menaçants, faits dont la récurrence et la gravité croissantes et l’impact sur la psychologie et la confiance des Calédoniens ne sont pas sans rappeler les événements, les blocages et le vandalisme de Nouméa en juillet-août 2009, où la maigreur et l’apparente anarchie des jeunes troupes recouvraient en fait une efficacité et une organisation redoutables, une répétition générale et un test concluant, même si l’incarcération du bouc émissaire Jodar, l’apparente temporisation des organisateurs et, après coup, la consécutive et soulageante « marche des 26 000 » d’une population terrifiée, ont pu faire un temps illusion.
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Du côté RUMP, les données sont les suivantes :
1) un parti dont la nature, la puissance et la force décisionnelle ignorent et débordent largement la simple composition des adhérents, des militants et des élus classiques d’un parti et résident davantage dans des réseaux annexes non strictement politiques : réseaux économiques de l’argent et des très grandes entreprises, des monopoles ou duopoles ; réseaux familiaux, associatifs, de camaraderie ancienne de condisciples ; réseaux de cercles fermés et de fraternelles secrètes ; réseaux d’acteurs politiques et économiques de métropole et des états voisins. La masse des adhérents, des militants et des élus classiques étant historiquement soumis ou dévoués ou confiants ou flattés ou redevables ou apeurés, ou tout à la fois, n’ayant pas accès aux réflexions ni aux choix, cantonnés aux rôles techniques et aux plébiscites.
2) une prise de conscience du RUMP, au moment des événements et des vandalismes de Nouméa et Gd-Nouméa en juillet-août 2009, que le pouvoir politique et économique échappait au Rump, débordé, marginalisé et disqualifié par la puissance des organisateurs de ces événements kanaky, par le sursaut populaire de la « marche des 26 000 » où les drapeaux et les politiques avaient été exclus par une sorte de démocratie directe et inédite en Calédonie et par la résistance et la vitalité d’un Philippe Gomes, trop social, démocrate, libéral et hostile aux féodalités monopolistiques, trop doué, apte et prêt à récupérer cette indignation et ces dizaines de milliers « d’indignés », en voie de lucidité et de libération.
3) la prise de conscience par le RUMP que désormais Paris et le parti majoritaire national, quel qu’il soit, laisseraient le RUMP choisir ses options et sa solution, quelles qu’elles soient, du moment qu’il y aurait économie d’argent métropolitain et économie de violences et de mauvaise image de la France sur la scène internationale, et, donc, la décision fondatrice par le RUMP, en février 2010 (sous couvert de reconnaissance d’un drapeau FLN, de main tendue, de paix, de destin commun etc…), de faire le choix d’adhésion aux thèses indépendantistes et de faire jonction avec les partis indépendantistes UC et PT, solution permettant de reprendre la main, les rênes et un rôle politique, de ré-exister face à une population désemparée, inquiète et indignée, de participer à une majorité bétonnée, de court-circuiter et éliminer Gomes, de se libérer des règles républicaines et d’une France dont les apports financiers pourraient être compensés, pour les tenants de l’économie, du patrimoine et de l’argent, par un libéralisme sauvage et une libération de tous les droits sociaux et de toutes les contraintes légales démocratiques et républicaines.
4) un plan extrêmement pensé, réfléchi, élaboré, prévoyant, de la part du RUMP et des puissances économiques et financières associées au RUMP, et mille fois davantage associées à ses décisions que le tout venant militant, vers la solution indépendantiste, pas du tout « fou », pas du tout rêveur, pas du tout illusionné, pas du tout auto-sacrificiel, pas du tout suicidaire, pas du tout « abandon des privilèges de la nuit du 4 août 1789 » : en effet, les rentes et bénéfices des puissances économiques et financières ne seront pas menacées dans la future Kanaky RUMP-FLNKS :
a) grâce aux soutiens financiers que la France continuera d’apporter longtemps encore à la Kanaky, après négociations (argent contre « tranquillité »), pour financer un peu les « compétences » et « l’image », même en diminution constante et progressive, comme elle l’a fait pour les ex colonies africaines, avec l’avantage que les dirigeants locaux du moment pourront en user librement et à discrétion, comme les roitelets africains.
b) grâce aux connivences et aux complicités avec les partenaires kanak de Kanaky rompus à leur tour aux joies du capitalisme sauvage, la répartition des rôles, entre premiers et seconds occupants de Kanaky équivalant à celle de Fidji et de Vanuatu : aux mélanésiens le pouvoir politique, les royalties, la rente et l’arrosage financier, aux Indiens, Chinois et Australiens le business, l’économie et la thune, aux « petits », aux faibles, aux « sujets », aux « autres », peu ou rien.
c) grâce à l’éradication des lois et droits sociaux laminant progressivement le smic, les retraites, les assurances maladies, les indemnités chômages, les protections du travailleur, les règles des prix et des loyers, les « parts patronales » saignant le patronat pour des fariboles « pas d’ici », à cause de leaders « pas d’ici », cette stratégie « anti pas d’ici » exploitant pour Kanaky un ressentiment populaire épisodique mais compréhensible à l’égard d’une France de la déportation et de quelques métropolitains trop « omniscients ».
d) grâces aux ententes économiques et aux monopoles, libérés des limites républicaines.
e) grâce aux baux et royalties espérés des investisseurs étrangers dont le chiffre d’affaire annuel dépassera le budget du pays et qui ne feront qu’imposer facilement aux dirigeants et au peuple dirigé leur loi du veau d’or.
f) grâce à la sage prudence des très gros entrepreneurs et financiers du pays , ayant déjà vendu la moitié de leurs affaires en imminente Kanaky et ayant investi ailleurs plus sûrement, dans l’attente que le léger flottement des premières heures de l’indépendance Kanaky se tasse et que la moitié restante de leurs affaires locales reprennent du poil de la bête.
5) Un petit regret du RUMP, que les partenaires indépendantistes kanak n’aient pas fait un petit geste ou deux en échange du drapeau FLN, comme ça, juste pour la vitrine, histoire de faire semblant, d’être gentils, histoire de rassurer un peu la population, histoire de faire passer les deux députés RUMP à l’Assemblée nationale. Le RUMP y aurait gagné, le FLNKS n’y aurait rien perdu, l’indépendance y aurait gagné en rapidité. Mais bon… les indépendantistes du FLN ne sont pas des stratèges aguerris, et les indépendantistes du RUMP ne font pas grand cas du petit caillou Gomes dans la chaussure ni du peuple calédonien des législatives du 17 juin… déterminé plus que jamais à reconduire Rock Wamytan à la tête du congrès, au pouvoir, et à se reconduire aux affaires, en résistance et en opposition à son peuple. Déterminé à accuser Philippe Gomes de radicalisation et à donc à lui faire endosser les éventuels et plus ou moins spontanés dérapages à venir. Et c’est très jouable… le plan du candidat fantoche à la tête du congrès en étant un exemple édifiant, l’incurie face aux violences, infractions et crimes quotidiens en étant un autre.
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Le peuple calédonien et la Calédonie Ensemble, qui a fait pleurer, grincer, hurler de haine les perdants impatients lors de la belle nuit bleue démocratique et sans explosion du 17 juin 2012, pas la Calédonie du pouvoir kanaky et des affaires rumpies partagés, sacrifiant de concert la démocratie et la République sur l’autel du pouvoir et des affaires, sauront-ils, pourront-ils s’opposer, résister, au-delà des râleries, des coteries, des clubs, des frustrations personnelles, des ambitions contrariées, des ivresses d’une victoire d’étape, sauront-ils, pourront-ils s’opposer, résister à la fascisation de Nouvelle-Calédonie, à ce projet fascisant dont les armes et les munitions sont encore puissantes et cohérentes ?
Jeffrey Tardy
euuuuuuuuuuuh je disais quoi deja, ? ah oui que les “Rigo” n’ont pas assez de neurones pour répondre à un sujet simple, la preuve :
le sujet de ce post est : pourquoi le RUMP a choisi Kanaky….
et l’autre andouille de jean des moulins a vents répond que le président de je-ne-sais-d’ou était un bon président..; savais pas moa, que ce mec était au RUMP, depuis quand?
si jean des moulins a vents répondait comme cela a l’école, j’aimerais bien ses bulletins scolaires…..d’ou le cerveau a 2 neurones pré-cité !!!!!
Marine
Des contradicteurs motivés ???
Si encore c’était le cas, mais là non, ont est vraiment pas…
On échange rien Islandman, c’est juste des inepties les unes après les autres…
Aucun véritable échange…!!!
Echanger pour quoi ? Vous êtes tellement pétris de vos certitudes dominatrices, sans compter les raisonnements débiles à la Tardy, comment veux-tu qu’on puisse échanger…
C’est ça dégage Oméga. C’est marrant, depuis que les machos ne sont plus seuls à squatter ce blog et qu’ils rencontrent des contradicteurs motivés, ils n’aiment pas et se barrent… Pas solides, ces mecs…
merci Omega. non, vous n’etes pas le seul a deserter…. vraiement dommage en effet….
“je n’ai pas été élevé dans la fange” Dans la boue, peut être ?
Après le râteau que t’as pris avec CE qui va présenter Dunoyer au Mt Dore, il ne te reste plus que Didou pour espérer être tête de liste avec l’argent du milliardaire, accroche toi Jeannot….la lèche à Didou trop fort, après ce que tu as vomi sur lui ces derniers temps…
Jean Moulin
15 août 2012 – 16 h 32 min
(…)
“Ton peuple est avide de sang, de richesse et de pouvoir
Regarde la poutre dans ton oeil avant de regardrer la paille dans celui de ton voisin.”
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Quel peuple est avide de sang et de pouvoir ?
Celui de Unia ? De Maré ? De Coula ?
Ceci dit …
http://www.youtube.com/watch?v=jULvpMu8tnA
Cela ne nous… regarde pas !!!
Indigène J’moul1:
Un mort est un mort de trop.
“partant du postulat de l’existence de races humaines”
“Les BLANCS” c’est quoi, dans ton esprit, Jean Mou-gabe? C’est quoi, ton “postulat”?
TU ES RACISTE.: C’EST SIMPLE. L’excuse du colonisé ne suffit pas. c’est un pretexte, un alibi. TU ES RACISTE.
Tu exploites le colonialisme pour assouvir ta haine raciste.
Tu usurpes, tu salis le nom de Jean Moulin.
Le “colon” Clark te pisse au cul, usurpateur raciste et prosélyte . …
Jean Moulin, le Résistant, était préfet du Peuple (celui des atrocités: le même)… D’un coup, ça ne te dérange plus…
Bien sûr que c’est un gros raciste de base.