Bon nombre d’observateurs ont les yeux rivés sur le prochain rendez-vous politique qui aura lieu ce mercredi 29 août : l’élection pour le renouvellement du Bureau du Congrès et de son Président. Et pour cause, l’enjeu est de taille. Calédonie Ensemble aura-t-il gain de cause, s’appuyant sur la légitimité qu’il prétend détenir du résultat des élections législatives de juin dernier ? Va-t-il se coucher au profit d’un candidat plus consensuel, à savoir Simon Loueckhote, qui se veut le candidat de l’unité de la famille loyaliste ? Ou chacun va-t-il camper sur ses positions et ainsi permettre à Roch Wamytan de retrouver son siège au bénéfice de la division du camp loyaliste, division dont la faute sera immanquablement imputée au parti arrivé en seconde position chez les loyalistes au premier tour ?
Le mépris de la démocratie, acte II
Simon Loueckhote se présente comme le candidat consensuel, qui pourrait accorder les frères ennemis, le Rassemblement-UMP et Calédonie Ensemble, sur un choix unique dans l’intérêt de la famille loyaliste. Soutenu par le RUMP, l’Avenir Ensemble et Le Mouvement de la Diversité (LMD) dont il est issu, il se fait fort d’un potentiel de 18 voix au Congrès, et d’arriver à coup sûr devant l’autre candidat loyaliste, Gérard Poadja de Calédonie Ensemble. La tradition républicaine commande en pareil cas le désistement du deuxième en faveur du premier, dans le but d’éviter la division qui mènerait inévitablement à la défaite mercredi dans l’hémicycle du boulevard Vauban.
Mais Gomès et Calédonie Ensemble ne l’entendent pas de cette oreille. Le parti vainqueur des élections législatives (dont la campagne rappelons-le a pris des accents particuliers, notamment autour d’un sujet dont on n’entend plus guère parler : le drapeau du pays) se fait fort de ces résultats pour revendiquer la Présidence du Congrès, exigeant le ralliement sans condition des voix loyalistes au nom de la « volonté du peuple issue des urnes ». La lecture de Philippe Gomès et de ses acolytes est pour le moins déconcertante : une élection gagnée jouerait d’avance toutes les autres, selon la « volonté du peuple ». Peu importe le type de suffrage, le corps électoral consulté, et encore moins la responsabilité qui est en jeu. Celle-ci lui revient de droit de par l’interprétation qu’il fait lui-même du verdict des urnes de l’élection précédente. Encore une fois, et de la même façon qu’en 2010 lorsqu’il exigeait un retour aux urnes immédiat après le renversement de son Gouvernement par l’UC, jugé contraire au « verdict des urnes des élections provinciales de 2009 » ; de la même façon qu’en 2010, Philippe Gomès méprise ouvertement les principes démocratiques et les règles fondamentales de la République, qui veulent qu’une élection ait lieu à échéance fixe et désigne un majoritaire et un minoritaire ; de la même façon, et toujours pour une raison d’intérêt éminemment supérieur, il invoque la nécessité absolue d’accomplir ses desiderata électoraux, au plus grand mépris des règles basiques d’une élection démocratique.
Poadja ou le retour au blocage institutionnel
En imaginant que Poadja soit élu Président du Congrès le 29 août, que cela changerait-il ? Quel intérêt au fond pour CE d’obtenir la Présidence du Congrès ? Retrouver une place de choix sur l’échiquier politique, certes, plus conforme à sa représentativité électorale, mais dans quel but ? Pourquoi ne pas avoir saisi la balle au bond lorsque Harold Martin a déclaré sur le plateau d’RFO être disposé à céder sa place de Président du Gouvernement à Philippe Gomès ? Poadja présidant le Congrès serait alors et selon l’expression consacrée « maître de l’agenda ». En cette période que l’on appelle « intersession », c’est-à-dire entre la session administrative achevée et la session budgétaire à ne débuter qu’en novembre, le Président du Congrès est totalement maître de l’agenda, en ce sens qu’il décide unilatéralement des textes à traiter en commission ou encore à soumettre au vote des élus. On devine aisément le calcul de Philippe Gomès : Poadja au Congrès sera un énième maillon de la machine à bloquer mise au point par lui-même depuis 2010. Il aura ainsi le loisir de faire toute l’obstruction qu’il souhaite dans l’avancement des dossiers, que ce soit aux textes émanant du Gouvernement ou aux travaux des commissions. On imagine que chaque prétexte sera bon pour bloquer la bonne marche du Gouvernement en cette période sensible de réformes importantes et de transferts de compétences. Le Congrès risque donc bien d’être utilisé par CE comme un levier de blocage, comme la plupart des leviers précédemment acquis par la formation de Philippe Gomès, pour contrer l’action du Gouvernement et de la coalition. Beaux esclandres en perspective et mauvais présages pour les dossiers du pays…
Charybde ou Scylla : Wamytan ou Poadja même combat
Voyons enfin le scénario qui a le plus de chance de se produire : l’impossible dialogue entre le RUMP et CE, chacun refusant de se désister au profit de l’autre, et le maintien de Roch Wamytan au perchoir. Une guerre de la communication s’engagera alors entre les deux formations, conscientes de rendre des comptes à une population de plus en plus exaspérée par les escarmouches politiciennes, et qui redoubleront d’efforts pour faire valoir leur légitimité et dénoncer l’irresponsabilité de la partie adverse. Le RUMP accusera CE de ne pas respecter la tradition républicaine, tandis que CE invoquera la « volonté du peuple exprimée aux législatives » malgré son score inférieur au premier tour.
Mais des deux formations, c’est CE qui s’accommodera le mieux de cette situation. Outre d’accuser le RUMP d’avoir fait – de nouveau – élire un indépendantiste à la tête du Congrès, et par là même de ne pas respecter la volonté des électeurs, Philippe Gomès restera en dehors des responsabilités et aura ainsi tout le loisir de continuer de taper de toutes ses forces sur les formations en poste, et notamment sur le RUMP qui traverse déjà une situation de crise : remous et contestation internes, stratégie peinant à se réajuster, cafouillage dans la communication… Le leader de CE pourra ainsi conserver la confortable position de chef de l’opposition jusqu’aux prochaines échéances électorales.
Wamytan ou Poadja, deux scénarii à la Charybde et Scylla que propose Gomès à la famille loyaliste, garanti de tirer parti de la situation quelle que soit l’issue de la séance de mercredi au Congrès. Une stratégie purement politicienne qu’il compte mener à bien jusqu’en 2014, en espérant y retrouver un RUMP affaibli dans l’exercice des responsabilités par le méthodique et continu travail de sape des élus de Calédonie Ensemble ; une usure par l’obstruction, la polémique et la critique systématique qui pèsera lors de l’affrontement final des élections provinciales au chevet de la dernière mandature de l’Accord de Nouméa.
SYLVIE
Kanaky, non merci
Calédonie ça oui
Franck, tu cherches de l’audience ou tu penses vraiment que c’est le moment de réveiller les rancœurs, alors que l’affaire du drapeau n’est ni terminé ni digéré…????
KANAKY sans conditions
“Knky 2014”
No Pasaran
Si vous croisez un ado boutonneux avec la tronche du Che tatouée sur le bras droit, c’est Jean Muslim, alias “Jean Moulin”, celui que se copains talibans afghans décapiteraient sans état d’âme au vu de son mode de vie dépravée à l’occidentale.
Oui, Islandman le néanderthalien de service, nous gratifie de sa prose.
Ben de toute façon, c’est comme ça que vous nous voyez, vous les colonialistes fachos, alors autant aller au bout de la caricature, car quoi qu’on fasse, quoiqu’on dise, on sera toujours des mal finis, des incapables, des inférieurs quoi…
Oh là copain, faut pas prendre ton cas pour une généralité…!!!
Des individus dans ton genre y en a pas des milliers, tout juste quelques dizaines et encore je suis sans doute un peu trop optimiste…
Faut pas croire que tous les indépendantistes sont aussi mal barrés que toi… Non, tu fais vraiment parti de cette toute petite minorité d’extrémistes qui nuit autant aux loyalistes qu’aux indépendantistes…
Varennes, va sucer Gomés et arrête de nous faire chier…
Tu resteras à conduire ce Pays ???
Hé ben toi tu te prends pas pour n’importe qui…!!!
Si je schématise un peu, tu fous les loyalistes dehors et c’est toi le chef !!!???
Quel projet les amis…!!! Le top niveau quoi…
Ah! Ah! Ah! Ah! T’en fais pas pour mon avenir Varennes, je resterai avec quelques dizaines de milliers de militants indépendantistes pour conduire ce pays à sa complète émancipation et empêcher de nuire les réactionnaires, colonisateurs et autres racistes comme toi… Rassure-toi…
Décidément la Com au Congrès c’est plus ce que c’était….
Et Barak Obama, il en pense quoi ?
Gomes doit s’entretenir longuement avec lui ce soir au téléphone, Floyd nous diras demain.
C’est l’UMP de Fillon et Sarko qui a fait élire Wamytan à la tête du Congrès, pourtant il n’avait pas la carte UMP.
L’UMP et le PS sont d’accord à Paris Wamytan doit repasser pour la paix civile dans le pays, c’est le chou chou de l’UMP et du PS, Gomès s’est couché après avoir obtenu son poste, si vous ne comprenez pas cela, c’est que vous êtes vraiment des caves.
Le résultat de cette tragicomédie intitulée “Diviser pour mieux régner” est que les Calédoniens perdent toute confiance en leurs élus loyalistes, qu’ils voient le débat politique se réduire à une peau de chagrin, qu’au niveau économique les entreprises accusent le coup, avec un cours du nickel en baisse et une fuite des capitaux.