Un repas en Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie (NC) possède une richesse gastronomique très diversifiée. Les plats traditionnels Kanak sont délicieux, exotiques et emprunts d’un savoir-faire unique au monde.
La culture gastronomique calédonienne est fortement influencée par les saveurs asiatiques, principalement pour les plats chauds (porc au sucre, crevettes impériales, ou encore du poulet à la crème). Ces plats sont bien souvent accompagnés d’une large portion de riz blanc, le féculent de référence pour tous les calédoniens, d’une sauce généreuse et d’un morceau de pain (bien souvent, une baguette de pain blanc).
(http://www.dur-a-avaler.com/10-raisons-pour-bannir-le-pain-blanc/)
Les desserts en Nouvelle-Calédonie sont classiques, c’est-à-dire « occidentaux ». Les pâtisseries, délices sucrés, glaces, sorbets et milk-shake sont le lot quotidien des fin de repas. Par contre, on remarque une influence australienne de poids pour les pauses sucrées et salées, avec les fameux biscuits qui satisferont l’envie de n’importe quel calédonien.
Au niveau des boissons, le local pointe en pole position avec des jus de fruits sucrés très attractifs, et des boissons gazeuses aux couleurs et aux gouts extravagants.
Sans entrer dans les détails, la Nouvelle-Calédonie est incontestablement un pays où la bière et le whisky coulent à flot dans toutes les soirées, les apéritifs ou les campings entre amis.
Vous l’avez compris, le calédonien pioche ses menus dans une large gamme de culture, de plats et de saveurs différentes. Ce sont bien souvent les plats les plus riches en sucre, en gras et en protéines.
Au vu des menus, et des quantités absorbées, on peut se poser la question :
Est-ce que les calédoniens mangent mal ? Au point de se rendre malade ?
Au jour d’aujourd’hui des réponses existent. L’état de santé actuel n’est pas le plus exemplaire qui soit.
La santé calédonienne en chiffres
Plusieurs études existent sur les relations entre l’alimentation et la santé des calédoniens. Des études sur les habitudes alimentaires ont été menées sur les indices de masse corporelle (IMC), mais également sur les budgets alimentaires des ménages calédoniens. De surcroit, des études épidémiologiques pour recenser les diabétiques sont disponibles à tout un chacun sur internet.
Autant se le dire, le constat en Calédonie est effroyable.
Plus de 10 % de la population est atteinte de diabète (1). Ce chiffre est 3 fois plus élevé que les statistiques nationales en France. Toutes les ethnies ne sont pas égales, on remarquera que les ethnies européennes et mélanésiennes affichent un taux de diabète 3 fois supérieur à la moyenne nationale, alors que les ethnies wallisiennes et tahitiennes affichent un taux 5 fois supérieur.
Sans rentrer dans la caricature, même les européens (calédoniens d’origine et métropolitains) affichent ensemble une prévalence du diabète 3 fois supérieure à la métropole.
Cette étude datant de 1993 annonce près de 8000 diabétiques diagnostiqués mais 8000 autres qui s’ignorent.
L’ancienneté de l’étude (10 ans environ) ne la disqualifie absolument pas, mais nous indique que la situation actuelle doit très probablement être pire que celle de 1993.
Malgré le fait que certaines ethnies possèdent des cultures particulières, avec des habitudes alimentaires spécifiques, l’environnement calédonien peut être qualifié « d’obésogène » et de « diabétogène ».
Nous allons voir qu’un environnement peu propice à l’équilibre alimentaire couplé avec des mauvaises habitudes alimentaires peut favoriser l’apparition de l’obésité (adulte et infantile), des troubles de l’hygiène dentaire, des maladies cardiovasculaires et du diabète.
Etude CALDIA 1993, Nouvelle-Calédonie
Un environnement hostile
Les calédoniens sont des cuisiniers à n’en point douter. Toutes les cuisines sont équipées et n’importe qui sait préparer des recettes pour satisfaire le plus difficile des invités.
Cette dernière remarque s’applique particulièrement bien pour les diners, où le temps pour cuisiner est suffisant, notamment durant les vacances et pendant certains week-end de fête.
Sauf que durant tout le reste du temps, le calédonien se débrouille avec ce qu’il trouve sous la main. Il suffit d’errer dans les rues à midi pour sentir les effluves des plats préparés, des barquettes de viande, ou des cheminées des fast-foods les plus populaires de la planète.
Les snacks, les roulottes (cuisines mobiles), les alimentations (ou les « chinois »), les fast-foods et les restaurants en tout genre affichent complets et ne désemplissent pas le midi et le soir, et à moindre mesure le matin.
C’est à croire que tout est fait en Nouvelle-Calédonie pour faire consommer le plus rapidement possible, les plats les plus bourratifs et presque en déboursant le plus d’argent.
Dans le grand nouméa, c’est plus de la moitié de la population du territoire qui vit sur 1/10 de la surface totale. Cette délimitation comprend les grandes communes de Nouméa, Mont-Dore, Dumbéa et Païta, et ce sont plus de 160.000 personnes qui doivent vivre au quotidien avec 5 fast-foods (qui font partie des plus grandes chaînes de la restauration rapide au monde), plus d’une centaine de pizzerias, une vingtaine de roulottes (snacks ambulants), quelques dizaines de snacks très populaires et autant de restaurants à proximité.
L’environnement calédonien est d’une part très riche en alimentation peu équilibrée, potentiellement dangereuse pour la santé. D’autre part, ces vendeurs se placent aux endroits les plus stratégiques du grand Nouméa : proches des collèges, des lycées, et des écoles.
A titre d’exemple, le lycée du grand nouméa possède son fast-food personnel. Ce fast-food est construit à moins de 200 mètres de 1700 élèves, et à moins de 50 mètres du plus grand centre commercial du pays.
Dans la commune du Mont-Dore, le collège de Boulari s’est vu doté d’un nouveau service de restauration pour quelques 800 élèves : un fast-food (un très célèbre concurrent) à moins de 500 mètres. Avant l’implantation du restaurant, un très grand nombre de résidences en immeuble a été construit dans la zone (toujours en cours). Dorénavant, les résidents ont comme voisin immédiat (moins de 10 mètres pour certains) ce célèbre fast-food.
Malheureusement, ces deux exemples ne sont pas isolés et reflètent la triste réalité de l’environnement « diabétogène » et « obésogène » du pays.
L’environnement le plus hostile n’influencerait pas autant la santé des calédoniens si des comportements à risques n’y étaient pas associés.
Des comportements à risques
Une étude datant de 2008 réalisée par l’Institut de la Statistique et des Etudes Economiques (ISEE) nous informe sur le budget alimentaire des calédoniens au quotidien.
Selon cette étude, plus de 20 % du régime alimentaire est composé de pain, de pâtes, de riz, de sodas et de sucreries (bonbons, biscuits, chocolat, pâtisseries). Pire encore, le trio diabolique « pain, biscuit, soda » représente près de 12 % des achats alimentaires.
L’ensemble des légumes (frais et en conserve) et des fruits ne représente que 10,5 % des achats (2).
Globalement, plus d’un tiers des apports quotidiens (31,8 %) sont essentiellement composés de sucre (simple et complexe), et d’acide gras saturé (les moins recommandables). Les calédoniens font exploser les compteurs de sucre.
Mais où les calédoniens font-ils leurs courses ?
Les résultats de l’étude indiquent que plus d’un quart des achats alimentaires sont fait dans des alimentations générales, dans le « chinois » du coin. Ces commerçants offrent un faible choix en matière de légumes et de fruits, et les prix sont bien souvent élevés. Par contre, ils tablent toute leur stratégie de vente sur les sandwichs, les plats préparés, le pain frais, et les encas asiatiques.
Pour finir, les calédoniens dépensent tous les ans plus de 3,5 milliards de francs en sucreries, pâtisseries et biscuits. Mais également plus de 2 milliards pour la seule baguette de pain, et près d’un milliard pour la plus célèbre des boissons gazeuses.
Budget consommation des ménages 2008, ISEE.
Des conseils nutritionnels peu fiables
Pour couronner le tout, les conseils nutritionnels accessibles à tous par le biais des magazines de consommation, des programmes de fidélité des grandes surfaces, et des programmes de télévision sont médiocres. Ils n’affichent aucune source scientifique, et propagent pour la plupart des messages erronés favorisant la consommation de (leurs) produits peu recommandables quotidiennement.
Même si je ne critique pas la totalité des articles santé de ces magazines, tout le monde est libre d’en trouver un et de vérifier mes propos.
J’ai pu retrouver dans l’un d’entre eux, un article qui réhabilite la consommation de riz blanc à hauteur d’un tiers de l’assiette tous les jours. Cette consommation serait sans danger pour les diabétiques.
Or, la consommation excessive de riz blanc est associée avec des prévalences de diabète car étant constitué principalement de glucides, qui favorisent l’élévation de la glycémie. Cette élévation du taux de sucre sanguin peut entrainer une désensibilisation des cellules à l’insuline, nous devenons diabétiques, et entrainer un stockage massif des sucres sous forme de gras, nous devenons obèses.
Sans aller jusqu’à énumérer tous les articles faux ou litigieux, il est crucial de ne pas se fier aux articles pour les consommateurs, des articles qui sont motivés par le bénéfice et l’augmentation du chiffre d’affaire, par tous les moyens.
Voici des conseils simples et efficaces pour valider vos choix nutritionnels :
Exigez des sources, des preuves
Vérifiez vous-même sur internet
Croisez plusieurs sources différentes
Interrogez vos amis sur le sujet
Conclusion de l’article
Malgré l’environnement alimentaire très hostile à l’équilibre alimentaire (lien), les calédoniens bénéficient d’une bonne culture du sport, et ont la chance de pouvoir s’approvisionner en viande maigre d’excellente qualité (cerf, etc.) et en produits de la mer idéaux pour un régime alimentaire.
Les mentalités et les habitudes alimentaires sont fortement ancrées dans les esprits des habitants de la Nouvelle-Calédonie. La nouveauté et le changement sont perçus de manière générale très négativement. Tout régime alimentaire alternatif qui sort des carcans culturels n’est soit pas compris, soit totalement rejeté.
JEREMY
Alors comme cela j’effraie Tardy – Bertrand?! C’est toi le nain posteur…
Ici: http://xn--kuisinekaldonienne-kwb.com/
Merci Gil
vous n’avez pas d’autres recettes locale s;?c’est le sujet non?
Le meilleur
attendre la période de Noel quand c’est grand calme plat et que la barrière casse à peine ,plongez quelques” popinées” ou langoustes et simplement les faire griller et arroser d’un beurre fondu . Avec rouge d’otrott d’Alsace trés frais…. awa c’est fin bon
Chouette ! La prochaine étape, ma marionnette aux Guignols de l’Info !…
Tiens ! Un imposteur ! 🙂
Les nutritionnistes: desespoir des Caledoniens…