Un air de début de campagne !

Bloc nationaliste, top 2014, corps électoral glissant, drapeau commun… tels sont les premiers slogans lancés par certains partis politiques à un an des municipales et des provinciales. D’autres mouvements ont déjà commencé à sillonner le terrain pour « faire campagne » dans le cadre des rencontres de proximité, sans compter l’utilisation des techniques modernes de communication (tracts, mails, réseaux sociaux, blog, sites, etc.) pour appâter la clientèle électorale.

Manifestement, l’idée de « bloc nationaliste » lancée par l’UC n’est pas tout à fait bien comprise par les partenaires du front. Ainsi, l’Union Progressiste en Mélanésie (UPM) souhaite que l’UC précise son concept car il n’est aucunement question d’inclure ceux qui, avec l’UC, se sont constitués une majorité au congrès et au gouvernement, pour la bonne et simple raison qu’ils n’ont pas le même projet de société que le FLNKS. D’autant plus que les nationalistes de droite n’ont pas pour objectif l’obtention de la pleine souveraineté.

Cela en dit long des débats qui alimenteront le congrès du front fixé au 23 mars à Païta. Un partenaire UC qui essaie plus ou moins bien de contenir le cohésion groupale quelque peu ébranlée par des tendances et des conflits internes dont témoigne la mise à l’écart d’un vice-président en la personne de P. Naouna.

Bien mal en point au nord, et tout autant aux îles avec les premiers tirs de salve venant de l’intérieur par l’UC Kaloi R qui n’hésite pas à critiquer la politique de son parti durant la présente mandature et qui a amené le comité local UC de Lifou à réagir pour défendre le président Hnépéune.

Cela arrive au moment où d’éminentes personnalités de l’UC des îles sont déclarées inéligibles pour fraudes électorales. Ce qui semble déjà beaucoup pour un parti qui a pris la décision de s’engager dans la démarche politique de la « double légitimité » avec le RUMP tout en acceptant le partage du pouvoir (congrès et gouvernement) et des postes (chargés de mission, etc.) contre d’une part la levée des 2 drapeaux et d’autre part l’acceptation de la solution consensuelle proposée par Frogier dans le cadre d’un statut qui place définitivement la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française.

Comme si le bilan n’est pas assez terni, malgré le simulacre de vote du groupe UC-DUS-PT contre la motion de censure, l’actualité montre qu’il y a péril en la demeure. Un gouvernement aux abois avec un président qui devient porte-parole contre toutes les règles de fonctionnement démocratique et collégial de l’institution. La dictature n’est pas loin.

Et pour cacher les imperfections si ce n’est pas les incompétences, on va sortir des voitures de police municipale peintes aux couleurs des deux drapeaux. C’est vrai que les élections approchent et qu’il faut bien trouver des idées pour amuser la galerie. Pour ça, le PT actionne déjà son syndicat satellite alors que la DUS essaie, après plusieurs mois d’absences et de « pratique petite bourgeoise privilégiant un peu trop l’axe institutionnel et oubliant le terrain », de renouer les contacts avec les squats et les quartiers.

Après tout, le mot d’ordre « d’indépendance en 2014 » du PT en 2009 n’est plus d’actualité. Même l’UC revoit sa copie et rejoint le PALIKA quant à la bonne interprétation de l’ADN. Car 2014, c’est l’année des élections provinciales et de la nomination des membres du congrès, lesquels fixeront à la majorité des 3/5ème la date du référendum. Mais, il n’y pas le feu puisque de toute façon, sans les 3/5ème, c’est l’Etat qui fixera obligatoirement cette date courant 2018/2019.

Journal du Palika

Source : https://www.facebook.com/notes/journal-kanak-palika/un-air-de-d%C3%A9but-de-campagne-/148481055315587