Et maintenant, qu’est-ce qu’on fout ?

Ben oui, maintenant que tout le monde a bien tapé sur le Rump, il va quand même falloir songer passer à autre chose.

Ma dernière livraison a suscité nombre de commentaires libres et acharnés au sujet de notre avenir, liberté de ton et d’avis dont nous ne pouvons que nous féliciter. Nous avons même parlé des Cook, et même si personne ne sait vraiment où elles se situent ni quel est leur système politique ni comment l’on y vit, cela a permis aux uns et aux autres d’élaborer plans et perspectives.

Cela étant, l’avenir institutionnel intéresse-t-il les Calédoniens ? Maintenant que nous ne sommes plus qu’à un an des élections municipales, j’ai tendance à penser que non.

Les résultats du fameux sondage qui a alimenté l’actualité de façon tragi-comique montrent clairement que l’avenir institutionnel n’est pas, dans l’immédiat, la préoccupation majeure des Calédoniens. La Vie chère, oui ! Le social, oui ! La sécurité, oui ! Tout ce qui pose problème dans nos vies, et contribue à assombrir notre quotidien. Il devient plus sombre en effet, d’autant que les élus ne se montrent guère imaginatifs pour réduire la fracture sociale, préférant donc se passionner pour la recherche d’une solution d’avenir, une quête du Graal qui mobilise toute leur attention et pompe leur énergie.

Certes ce n’est pas qu’il faille se désintéresser de ce qu’il adviendra de la Nouvelle-Calédonie dans cinq ou dix ans, mais convenons que pour nous, le vulgum pecus, l’important est ailleurs. Il s’agit de répondre à une question simple : comment allons-nous vivre aujourd’hui ? Il est donc légitime que nous sollicitions nos élus pour qu’ils nous fassent des propositions, s’ils veulent conserver ou acquérir le pouvoir. Sur quels programmes allons-nous nous déterminer pour les municipales de mars 2014, puis deux mois plus tard pour les provinciales ? Sans doute est-il encore un peu tôt, j’en conviens, toutefois notre impatience grandit, notre inquiétude aussi. Lorsque l’on constate que pour contrer cette fichue vie chère dont on meurt, le gouvernement pinaille et tergiverse, les groupes politiques se chamaillent la paternité de la meilleure proposition, l’intersyndicale hésite, l’USTKE s’en moque, on se dit que l’on n’est pas sorti de l’auberge. Ce qui n’est pas sans m’interroger, car si la France se désespère, je ne crois pas que les Calédoniens se résignent. Les retrouverons-nous dans la rue ?

J’estime que sur un problème crucial et vital comme celui de la vie chère, si nos élus manquent d’imagination, de courage et de détermination, il en va du crédit de la politique.

Alors je veux bien que l’on se passionne pour le statut du Groenland, que l’on se demande si Yanno va quitter le Rump, ou s’il faut que les deux drapeaux figurent sur tous les sites Internet de Calédonie ou s’il faut déplorer le rachat des Nouvelles par Bruel et Jeandot… mais est-on certain que cela va faire bouger les choses ?

CATON