Ma vision de l’Université de la Nouvelle-Calédonie

L’Université de la Nouvelle-Calédonie qui a fêté ces dix ans en 2009 et qui est la plus petite Université Française reste pour bon nombre de post-bacheliers une sorte de voie de secours ou voie de « garage ».

Bon nombre de nouveaux bacheliers viennent s’inscrire à l’Université et ne viennent presque jamais en cours. Les premiers jours de la rentrée, en première année, les amphis sont bandés d’étudiants perdus qui ne savent pas trop pourquoi ils sont ici. L’Université de la Nouvelle-Calédonie est la dernière des Universités de la République en terme de réussite.

J’ai lu le rapport POIGOUNE, quelques idées mais il reste encore des choses à aborder. Ce rapport n’est que l’arbre qui cache la forêt. Notre Université accepte n’importe qui ; presque la moitié des 45 % des bacheliers issus de la filière technologique se retrouvent au sein de l’Etablissement Supérieur. On sait tous que ce bac n’est pas vraiment adapté à un cursus d’études longues Iil faut développer les études courtes : BTS, et surtout créer un I.U.T. sur le Territoire. Au final, en l’état actuel des choses, les résultats de l’université sont tirés vers le bas.

Un autre problème est notre calendrier austral qui est à l’inverse du calendrier français. Bon nombre d’étudiants viennent s’inscrire à l’université en attendant la rentrée universitaire qui a lieu début octobre en France et ne font ainsi qu’un semestre ici. Ces étudiants qui partent en cours d’année sont considérés comme des étudiants en échec.

Les mauvais résultats en première année sont à chercher du côté de l’origine du bac. Nos petites copies sont corrigées dans une académie française. Pour des considérations politiques, il a été décidé qu’un gros quota de calédoniens auraient leur bac. Le bac qui fut longtemps considéré comme une belle épreuve, le sésame pour entrer dans la vie active et avoir un bon niveau. Ce diplôme a été “abaissé” au niveau des élèves, donc le bac général est largement surcoté. Chaque année arrive une nuée de petits étudiants qui ne savent pas trop quoi en faire et qui se demandent ce qui font ici, l’Université devenant alors pour certains étudiants un camps de vacances.

Il y a quelques années le prestigieux, Président de l’Université de la Sorbonne avait émis l’idée d’une sélection à l’entrée de la première année d’université. Cela se fait déjà dans les grandes écoles du type .I.E.P. La sélection des élèves (qui est ici un mot tabou), à l’université serait peut-être une bonne idée car cela permettrait une diminution des coûts, des professeurs peut-être, qui seraient plus motivés à enseigner et donc éviteraient de partir en voyages soit à Tahiti ou en Europe. La présidence de l’université avec les directions des lycées devraient se réunir travailler ensemble, pour se coordonner au niveau d’une sélection avec la mise en place par exemple d’une hiérarchisation des notes.

L’école et dans ce cas l’Université doit être un moteur d’ascenseur social, mais aussi le lieu de l’égalité des chances. Après tout, il y a bien sur tous les frontons des bâtiments publics «Liberté, Egalité, Fraternité », Egalité, bof, je ne la vois pas vraiment cette notion à l’Université.Ces dernières années l’université s’est doté de nouveaux équipements, tel un bâtiment pour les L L S H, un nouveau campus tous ça grâce aux jeux du pacifique. Il faut reconnaître que grâce à l’organisation de ces jeux, l’Université à pu s’agrandir et ainsi améliorer son matériel qui datait un peu. Comme l’ancien campus de Magenta qui d’ailleurs est à l’abandon, laissé aux squatteurs, quel dommage, cela aurait pû être le siège d’une administration.

Les architectes ne se sont pas vraiment foulés pour le nouveau bâtiment du cursus L LS H…. du béton et pour envelopper le tout des bout de bois. On ’a l’impression d’être des bagnards, on est dans une prison. D’ailleurs, c’est étrange, l’Université est située sur l’ancien lieu du bagne et dans l’allée qui mène aux bâtiments du département de droit, cette allée était durant le bagne l’allée qui menait à la guillotine.

Le matériel “dit neuf” est déjà usé. Pour exemple, les tableaux blancs sont déjà presque tous bien sales avec des traces de marqueurs. Il y a aussi le problème des vidéoprojecteurs qui ne fonctionnent pas toujours, peut-être que les techniciens de l’Université devraient aller prendre les beaux superbes projecteurs de la salle du Conseil Municipal de la ville de Nouméa….

L’année dernière les étudiants qui sont dans les bâtiments se sont plains de fuites. Certains étudiants recevaient même de l’eau, pas très sain comme environnement et de plus il y a même eu le cas d’un élève qui dans une salle de cours a failli avoir une plaque de faux plafond sur la tête, les étudiants feront une petite grève au passage.Depuis quelques années l’U N C a mis en place une aide à la réussite pour les étudiants qui souhaitent réussir dans leurs études. Des dispositifs qui restent encore à consolider. L’offre de formation de notre Université est assez restrictive, on parle de former des cadres …. Nos futurs dirigeants. Il serait plus judicieux de créer au sein de l’Université un cursus en science politique, voir d’implanter une I E P locale. La plupart des cursus s’arrête à la licence Il faut motiver les étudiants à rester sur le caillou et donc ouvrir des master tels en histoire, en droit. Avec le programme Erasmus qui peut-être voit ces derniers jousr pour cause de manque de financement, les étudiants étrangers sont peu enclins à venir ici, car il y a un manque de maîtrise de l’anglais de la part du corps enseignant. L’activité scientifique de l’Université est assez inégale voire fragmentée L’équipe de direction est encore trop centralisée, avec malgré tout des conseils qui sont assez présents mais qui on au final qu’un but de validation.

Notre Université, par son manque de personnel, doit chaque année faire appel à des vacataires ou du personnel enseignant du secondaire. Des vacataires qui ont un coût pour l’Université, ce qui a pour effet une rotation importante du personnel et surtout une absence de qualité pédagogique. Malgré la création de la maison de l’étudiant qui permet de centraliser les demandes et les aides pour l’étudiant calédonien, une participation accrue de la part des collectivités locales serait une bonne chose pour l’établissement supérieur. Mais il y a aussi depuis peu une amélioration du programme culturel de l’université, avec surtout une montée significative du monde associatif au sein de l’U N C, mais associations qui ne sont pas véritablement en symbiose. L’U N C doit s’intégrer parfaitement dans son environnement régionale et donc intégrer l’importance de l’environnement anglophone dans les diverses formations afin de développer les partenariats et les échanges.

Avec sa petite taille et son éloignement géographique, l’université de la Nouvelle-Calédonie essaie bien de former la jeunesse calédonienne. L’étudiant calédonien à vu ces dernières années une amélioration de sa vie étudiante, avec la mise en place de bon nombre de structures qui ont vu le jour grâce à une participation de la « cité » dans le monde universitaire, participation qui doit pourtant se développer. L’Université Calédonienne doit bien informer le futur étudiant, montrer les côtés positifs et négatifs de la vie d’étudiant. Il faut mettre en place une véritable politique éducative qui pourra être une force attractive pour les post bacheliers et ouvrir la voie à de nouvelles perspectives en matière de cursus d’enseignements.