Après plus d’une semaine de mobilisation, c’est l’heure d’un pré-bilan. Pour les politiques, il est plus que mitigé, mais pour l’intersyndicale, il est plus que positif. Sans parler du haussaire qui apparaît tel le sauveur.
En dépit de ce que pensent certains, le mouvement de protestation orchestré par les organisations de l’intersyndicale est un succès. La mobilisation n’a jamais faibli malgré l’inhabituelle longueur du conflit et certains épisodes de cette semaine ont marqué les esprits, comme la manifestation de Koné aux images impressionnantes. Non seulement la mobilisation n’a pas faibli, mais elle est efficace. En bloquant le port, les grandes surfaces et les carburants, l’intersyndicale a porté des coups très durs à l’économie calédonienne et cela sans le moindre heurt. Une sérénité qui s’explique par le fait que ce mouvement, n’en déplaise à quelques partis politiques et organisations patronales, reçoit le soutien implicite d’une grande partie de la population.
Une fin de conflit ?
Voilà pourquoi l’initiative du Haut-commissaire arrive au bon moment. Alors que le président du gouvernement s’apprêtait à quitter la Calédonie pour Papeete, que les parlementaires ne sont pas là, Jean-Jacques Brot prend la main. Certes pour un pays qui cherche à s’émanciper, l’image de marque en prend un coup puisque l’on se croirait revenu à l’ancien temps de l’administration directe, mais au moins cela a le mérite d’ouvrir une perspective de fin de conflit. Sur le plan économique demain, rien ne sera définitivement réglé, on s’en doute, mais l’intersyndicale a au moins gagné sur ce plan-là, en montrant que la mobilisation a réveillé les consciences. La réunion de demain samedi au Haussariat entre toutes les parties concernées par ce dossier, est à mettre au seul crédit de l’intersyndicale. Quant au gouvernement, il risque de sortir en charpie de cette affaire, s’étant montré incapable à la fois de maîtriser la situation et d’apporter des solutions efficaces.
