Le dégoût

Le Rump, via la province Sud, nous fait le coup de la commémo.

Éreinté dans l’opinion publique, le Rump moribond, pour durer un petit peu, a une nouvelle fois besoin du vieux Lafleur dont il affiche le souvenir en géant au fronton de la province.
Ne sois pas dupe jeunesse calédonienne, ça n’est pas du devoir de mémoire qu’ils te fourguent là, mais bien de la récup politique glauque et indécente.

Sous couvert de fêter les 25 ans des Accords de Matignon et la poignée de main, le Rump veut justifier le qualificatif « historique » dont il s’affuble, comme un trav le ferait de sa jupe.

À entendre Cynthia Ligeard, cette ado politique qui ne sait des accords que ce qu’on a bien voulu lui en dire, le Rump va faire monter au créneau ses barbons. Ces vieillards chenus expliqueront doctement à la jeunesse calédonienne qu’ils ont offert aux Calédoniens la paix, le développement économique, social, humain !

Jeunesse calédonienne, ne crois pas en ces radotages d’envieux qui refont l’histoire à leur tambouille. Sache que dans ces moments uniques, parce qu’historiques et dramatiques, Lafleur et Tjibaou furent des hommes immensément seuls. Dans le retour de la paix, la décision de mettre fin à la guerre civile, personne n’a pris part à quoi que ce soit sinon ces deux-là, qui des heures durant négocièrent la paix et l’avenir face à face, sous le kiosque à musique des jardins de Matignon, en ce beau mai de France.

Tous ceux que l’on va voir dans les jours à venir, se hausser et se parer de vertus et d’honneurs, n’auront jamais été à Paris que des faire-valoir, des clowns blancs. Qui peut croire que ces gens qui pendant 25 ans ont courbé l’échine, tendu leur sébile et obéi aux ordres, ont pu peser réellement sur les volontés et les décisions de Jacques Lafleur, et encore moins sur ce pari sur l’intelligence qu’ils auraient bien été en mal eux-mêmes de se lancer ?

Cette vérité leur fut si douloureuse à tous, que le 2 juillet 2005 à Rivière Salée, tels des Brutus dans des ides de mars à la calédonienne, ils tuèrent sans vergogne l’imperator qu’ils font mine aujourd’hui d’honorer.

Cette vérité leur est si douloureuse à tous que depuis la disparition de Jacquot, ils n’ont de cesse, c’est ce qu’ils nous disent, de vouloir réécrire l’accord, ne s’en sentant plus ni les dépositaires ni les héritiers. Et ce sont donc les mêmes qui aujourd’hui le cœur en bandoulière vont nous faire le coup de la mémoire !

Franchement j’ai le dégout !

Captain Cap