Jean-Marc Ayrault et sa délégation ont quitté la Nouvelle-Calédonie ce dimanche. Que reste-t-il de ces trois jours ? Des images et des mots, que tout le monde n’a pas entendus, mais qui sont rapportés.
De l’avis de tous, la visite du premier ministre ne restera pas dans les mémoires. Certes, il a réaffirmé le soutien de l’État au processus en cours, mais c’est bien le moins qu’il pouvait faire. Tout le monde a compris que l’État, par défaut d’imagination et d’audace peut-être, se contentait de ce referendum pour ou contre l’indépendance, programmé par l‘accord. Pourtant les appels du pied des uns et des autres ont été marqués et parfois sans ménagement. Ainsi au déjeuner offert aux membres du comité des signataires au cours duquel le 1er ministre a invité chacun à prendre la parole. Certains ont tenu des discours convenus et d’autres ont exprimé le fond de leur pensée, ainsi Roch Wamytan qui a annoncé que les négociations à venir ne pourraient s’établir que sur « pas moins que l’indépendance- association » !
Étapes kanak
Pour le reste cette visite aura été celle d’un chef de gouvernement de gauche et beaucoup ont regretté qu’elle laisse une trop large place à la part kanak de la Nouvelle-Calédonie. Province Nord et îles, sénat coutumier déjeuner en tribu, cadres-avenir, centre Tjibaou… Autant d’étapes d’un même programme ! Les observateurs déplorent alors que le premier ministre et sa suite n’aient rien vu de la Calédonie de la ville ou de la brousse, et se demandent bien quel genre d’images ils vont alors retirer de leur voyage.
