Nouméa : racisme anti-blanc dans la police

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La police municipale de Nouméa est dirigée depuis 2009 par un lieutenant-colonel de gendarmerie, expérimenté et ayant déjà exercé ses fonctions en Nouvelle-Calédonie. Choisi par le maire pour réformer une police municipale en fort mauvais état (indiscipline notoire, manque de professionnalisme, bavures, structures obsolètes…), il s’est attaché à tenter de rétablir la discipline et à rendre plus efficiente l’organisation d’un service pléthorique de 150 agents (le 7e de France).

À cet effet, il a cherché à transformer une troupe militarisée, intervenant en maintien de l’ordre (ce qui lui est interdit) et fortement marquée par un recrutement politico-clientéliste (UMP locale), en une police municipale de proximité attachée à la prévention et proche des habitants.

Comme ses prédécesseurs, il s’est vite heurté à un noyau dur d’une vingtaine d’agents, dont certains gradés, qui avaient pris l’habitude de décider par eux-mêmes de leurs patrouilles en ville, s’attribuaient indûment des primes et des jours de congé, choisissaient les nominations et promotions selon des critères d’appartenance politique ou syndicale, bref « autogérant » leurs brigades au gré de leurs amitiés ou inimitiés personnelles.

Voulant échapper à tout contrôle hiérarchique, ces agents ont développé une hostilité active vis-à-vis de leur directeur, tant en raison de ses origines métropolitaines que de ses velléités de changement : grèves avec défilé et banderoles, refus d’exécuter ses ordres, mauvaise volonté évidente.

La mairie de Nouméa s’est finalement décidée en 2010 à sanctionner les agents les plus exaltés, mais des recours administratifs se sont mis à pleuvoir, annulant les sanctions, avant qu’une nouvelle tactique ne soit adoptée : dépôt de multiples plaintes au pénal pour « harcèlement moral » sur les motifs les plus extravagants. L’une de ces plaintes vient pourtant d’aboutir à la mise en examen du directeur de la police municipale. Dès la mesure judiciaire connue, le syndicat le plus acharné à obtenir son départ a exigé son remplacement immédiat par un « directeur calédonien ». Comprendre : un non-métropolitain.

Le maire, Jean Lèques (UMP), soutient son directeur mais le parquet de Nouméa n’a pas réagi à une mise en cause ouvertement xénophobe. Imaginons qu’en France un mouvement similaire de contestation se manifeste pour se débarrasser d’un chef de police noir, par exemple d’origine antillaise, au profit d’un Français de souche. Le parquet resterait-il inerte ? La presse muette ?

En Nouvelle-Calédonie, de telles réactions d’hostilité aux « métropolitains » ne sont pas rares. Elles visent généralement des cadres du privé comme de l’administratif, mais pas seulement. Il y a quelques années, un syndicat local aux méthodes extrémistes et aux propos racistes mettait impunément en cause les ouvriers philippins travaillant dans le nickel : des soudeurs très expérimentés dont on ne trouvait pas l’équivalent sur place. Le syndicat exigeait leur retour au pays !

La grande majorité des Calédoniens déplore cet ostracisme avec fatalisme : « Que voulez-vous faire ? C’est cela, la Calédonie ! » La nouvelle devise de ce territoire (encore français) est pourtant « Terre de réconciliation et de partage ». Un vœu pieux ?

Yves Daram

(Source de l’article : B.Voltaire)

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katoon

Je suis calédonien et trés heureux de son élection

Matteï

C’est çà le rééquilibrage!!! quand on demande à certains “cow-boys” de faire le boulot pour lequel la mairie les paye grassement (il suffit de voir certains qui vont aller plus vite à “rouler” après les délinquants que de courir!), pour certains syndicats :c’est du harcèlement…
Pace salute

Olivier Testemalle

Le commissaire Daram fait quelques raccourcis mais il est bien placé pour connaître cette police puisqu’il en a été le directeur. Cependant son titre accrocheur est faux. Il n’y a pas de racisme anti-blanc à la police municipale de Nouméa, il y a une opposition à un homme et à sa politique. Je ne crois pas qu’un lieutenant -colonel de gendarmerie soit le plus compétent pour diriger une police municipale. Un ancien policier, comme Yves Daram, est surement plus compétent. mais ce n’est jamais que mon point de vue.

vavouto

….. ça fait vraiment courte-échelle !

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