DJEUNISME ET COMMUNAUTARISME

Un peu étrange comême Franck ton “Que vous soyez jeunes et sympas ou vieux et cons”. Des jeunes cons et des vieux sympas, ça n’existe pas ?…

Sinon, perso, j’ai toujours été, je suis toujours et je serai toujours contre tous les communautarismes. La Nouvelle-Calédonie est un joli bijou certes, mais c’est un bijou cloisonné, terriblement cloisonné, et c’est certainement là la source de tous ses maux.

Alors dès que je vois et que je sens ces communautarismes et ces cloisonnements, ça me fout des boutons, ça me fait gerber et ça donne des allergies graves à mon humanisme foncier et viscéral.

Communautarisme de l’âge, où la djeunesse serait un monde à part, dotée de toutes les qualités à priori et les perdrait forcément au fil des années. Où les partis doivent obligatoirement se faire des “sections djeun’s” et promouvoir des leaders djeun’s pour attirer le chaland, un peu comme les lessives et les eaux minérales bombardent leurs spots publicitaires d’éphèbes niais et de nymphes godiches, vêtus de blanc et de probité candide of course, pour vendre leur camelote. Les idées et les convictions politiques sont peut-être autre chose que du Bonux et du Perrier non ?

Communautarisme sexiste d’une terre encore hyper macho, où l’on met les femmes à un bout de la table et les hommes à l’autre bout au cours des repas, où les « problèmes d’hommes » ne sont pas les « problèmes de femmes » et où les maltraitances envers les femmes sont la conséquence directe de cette distinction imbécile.

Communautarisme ethnique et culturel, si peu résorbé et même entretenu par ces manifestations ethnocentrée et ces sections et réunions ethniques au sein même des partis, qui dérive bien souvent en confrontations, injures et violences raciales.

Communautarisme social, entretenu par les promoteurs et l’immobilier, par la restauration et les loisirs de la nuit, et même par le système éducatif qui tolère ou perpétue, dans les faits, dans nombre de quartiers, des établissements scolaires sans mixité sociale, qui sépare et isole les membres d’une population et même écartèle le corps social.

Communautarisme “historique” et “géographique”, le plus absurde certainement, où les gens “d’ici” brandissent constamment leur pedigree multigénérationnel et leur légitimité exclusive aux “pas d’ici”, aux arrivants plus récents, où les valeurs ne sont pas les mêmes dans des aires différentes, à la ville ou en brousse, à Koumac ou à Nouméa…

Oui le communautarisme est LA plaie. Non la jeunesse et les jeunes ne présentent absolument pas à priori de garanties de sincérité, de créativité, de lucidité, de probité, de conviction. Oui il y a des jeunes déjà vieux et des vieux encore jeunes. Non, si l’on est humaniste et si l’on croit en ce qui constitue le cœur de l’Homme et non en ce qui est sa surface et son enveloppe, il n’y a pas plus d’altérité entre les générations, qu’entre les sexes et qu’entres les origines ethniques, géographiques ou historiques. Oui l’interface entre tous les gens est mille fois plus grande et importante que les différences de surface. Oui ces distinctions sont sciemment entretenues et exploitées par des manipulateurs de population qui redoutent plus que tout la cohésion du peuple.

Oui le djeunisme politique est le dernier avatar de la manipe des illusionnistes et marionnettistes démagogues.

Jeffrey Tardy