Calédosphère est gangrené par l’anonymat

A mesure que les usages sociaux grandissent sur Internet, la question sensible de l’anonymat de l’internaute frôle la schizophrénie. Entre ceux qui sont en croisade contre les pseudos et ceux qui défendent farouchement une identité postiche, le débat semble tourner en rond. Pour les professionnels de la communication, le sujet est pourtant loin d’être neutre. Bref, c'est un éternel sujet. Pourtant, les commentateurs des blogs sont bien content d'en jouir de cet anonymat qui hante nos esprits depuis une petite semaine sur le site. Il ne faut pas nier que c’est un aspect fantastique d’internet, surtout dans le cadre de calédosphère. Pour des personnes qui ne s’assument pas où qui ne souhaitent pas être reconnues pour diverses raisons, l’anonymat est surement ce qui les pousse à se confier à nous. Chaque blogueur aura des propres raisons d'être anonyme et on ne peut pas nécessairement les connaître.

Personnellement, je comprends très bien l’anonymat dans les blogs parce que chacun pourra se trouver des bonnes raisons. Mais parmi ces bonnes raisons, il n’y a pas celle d’échapper à une baffe dans la gueule ou à une procédure en justice. Seul le fait d’être parfaitement identifié, comme je le suis, contrairement à beaucoup, autorise certains propos. Et encore… Ca me choque fortement que l’on puisse penser que le web puisse être un territoire de non-droit sous prétexte que l’on puisse y rester anonyme. Surtout quand on fait de la politique et qu’on est censés définir ce qu’est le droit… A sa façon, chacun déballe et règle ses petits comptes avec ses adversaires ou les gens qu’il exècre en répandant sous pseudo des commentaires et des informations plus ou moins avérés.

Moi-même qui écrit ce billet, j'ai déjà péter un câble avec des internautes têtus comme des mules, agressifs, voire à la limite de l’insulte sordide ou de la mauvaise foi caractérisée. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler quelques commentaires déposés par moi même sur calédosphère. A chaque fois, j’ai essayé de discuter et d’en savoir plus sur ces hiératiques pseudos pour comprendre leurs motivations et cerner d’où ils parlaient. Impossible sauf à être un as du flicage informatique ! Toujours est-il qu’il est assez agaçant de vainement « discuter » avec des personnes qui se dissimulent pour mieux vous assassiner verbalement et dans certains cas vous « troller » jusqu’à l’overdose. Si on ajoute à ca que cela affecte grandement notre moral au bout d'un moment on se dit: "Mais qu'est-ce que je fou ici merde !!!"

L'anonymat peut parfois me faire peur. Pourquoi peur, c’est un mot peut être fort pour juste décrire l’anonymat. Cependant, j’admets avoir peur parce que j’ai tendance (et c’est malheureux) à parfois trop m’investir moralement dans des discussions, y réfléchir vraiment à fond pour aider au maximum les personnes qui argumentent leurs points de vues derrière leurs écrans, quitte à y penser plus que de raison. Et surtout, les doutes quand au bien fondé des histoires postées sur calédosphère n’étant pas vérifiables, il plane toujours la crainte de supprimer quelqu’un qui, en fait, nous raconte la vérité. Cette réflexion n’est de toute façon pas utile, puisque l’anonymat n’est pas vraiment une option. C’est une qualité (ou défaut…) imputable à internet. L’important est peut être de se dire qu’il faut garder foi en l’Homme…?

D’évidence, il n’existe pas de réponse standardisée ou de solution miracle. L’anonymat continuera à s’exercer sur calédopshère en dépit des législations qui souhaiteraient l’encadrer. De plus, souvenons-nous que dans les cas abusifs les plus extrêmes, la technologie permet parfaitement de tracer les comportements délictuels et identifier les auteurs. Je sais que les élections approchent, que l'ambiance sur calédosphère va se durcir, Il y a même des bruits courent comme quoi il se pourrait que des gens soient embauchés et payés pour troller le site dans le but précis de nous nuire et de décrédibiliser notre travail. On n'en a pas fini donc…

Au début des forums, sur Usenet, il était convenu que chacun s'exprime sous sa véritable identité. Et puis est arrivé l'anonymat, qui s'est abattu sur Internet comme une onzième plaie d'Egypte. Certains ont largement dépassé le stade du troll et ont inventé le crypto-anarchisme. Je me goure si j'appelle ça du foutage de gueule hyper coordonné ? En attendant cette révolution cybernétique, je m'appelle Franck THERIAUX et j'emmerde les anonymes au delà du respect que j'ai pour eux !