Le jouet qui ne les amuse plus

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Tel un petit enfant qui se serait pincé le doigt avec son jouet, je ressens comme une volonté de nos hommes et femmes politique à casser quelque chose qu’ils ne contrôlent plus. Un jouet qui ne serait plus du goût de tous.

J’entends encore raisonner le discours de nos politiques, qu’ils soient Métropolitains ou Calédoniens, fiers de découvrir les vertus des nouvelles technologies, se prévalant d’être présents sur les réseaux sociaux, de tweeter leurs activité quotidienne, à l’image chez nous d’un Simon Loueckhote, jusqu’à en arriver à glisser vers une forme de dérive « hypersocial » qui pour certains les conduit à nous raconter tous les petit tracas de leur vie quotidienne. Fiers d’afficher des centaines de retweet ou de « j’aime » pour une prise de position, ou l’adoption d’un texte, ils pensaient comprendre, ils pensaient surfer sur la vague…

Mais voilà, le fabuleux conte de fée s’arrête là. Ils ont par mégarde oublié une règle de base qui aurait dû aiguiser leur méfiance : « tout ce qui brille n’est pas en or ».

Ils ont créé des groupe de défense, des cellules riposte, tout un arsenal de guerre (en général quelques geeks dans un bureau inoccupé), c’est sûr, ils ont créé un effet. Petit à petit c’est une nouvelle facette de la “chose” qu’ils ont découvert. Tel le savant fou qui a conçu Frankenstein, ils découvrent une facette qu’ils ne contrôlent pas, qu’ils ne maitrisent pas, et qui devient de plus en plus “gênant”. Il s’agit d’une communication qui n’est plus organisée et orchestré par une cellule de communication – la leur par exemple-, mais par les internautes eux-mêmes. Imaginez un client mécontent d’un produit, qui se retrouve en position de communiquant avec la possibilité de fabriquer une image et un slogan détourné que des milliers de personnes verront sur internet. De quoi facilement mutualiser les colères, fédérer les révoltes, bref casser une image. Pour un produit politique, c’est un problème de taille. A rappeler que l’acharnement pour la destruction d’un produit s’appelle dans le jargon le “bashing”.

Ils découvrent et subissent souvent par eux-mêmes la violence – que leur propre cellule riposte ont utilisé – autorisée par l’anonymat sur Internet. Si elle a d’un côté offert un lien direct entre le citoyen et l’élu, de l’autre, elle a apporté la démocratisation des réseaux sociaux qui s’est accompagnée d’un déchaînement de haine et d’injures dont les politiques adeptes de Twitter se sont vite fait submerger. Une des pionnières sur le réseau social, Cécile Duflot, a du coup pris ses distances après sa nomination au ministère du Logement, pour ne plus avoir à subir les insultes répétées sur son physique ou son entourage. Chez nous, pas plus tard que ce week-end, une ministre fut l’objet d’attaque sur son physique par un adversaire politique sur le réseau twitter.

D’autres font le même constat, comme Harlem Désir, pris à partie pour sa couleur de peau comme pour son bilan à la tête du PS, ou Najat Vallaud-Belkacem, partie en guerre contre l’anonymat – tout en récusant toute velléité de créer une loi spécifique aux réseaux sociaux – Combien de temps tiendra-t-elle ?

Alors aujourd’hui comment faire pour ces politiques qui ont il y a encore peu de temps vanté les mérite de la liberté de parole et de pensée sur un réseau qui contenait déjà plus de 50% d’anonymes, pour aujourd’hui abolir ce “fléau” qui érode de plus en plus chaque jour l’image que nous nous faisons de nos politiques ?

Il semblerait que nos penseurs aient fait le choix d’une réglementation de l’anonymat sur internet. Le mal serait donc anonyme sur internet ? Ou s’agit-il d’obtenir plus de souplesse dans la surveillance du tout à chacun, ou encore de faire pression sur un internaute qui forcement devra rester “politiquement correct” au risque de voir ses positions et convictions personnelles apparaitre au grand jour. Avec les risques sociaux et professionnels que cela engendrerait.

En Nouvelle-Calédonie, il y a des personnes, parfaitement respectables, des blogueurs, des internautes, des “témoins”, des “gens” honnêtes qui souhaitent s’exprimer de manière anonyme, et ça nous devons le respecter. En revanche, Il convient de remettre en place certaines idées reçues qui consistent à orchestrer de véritables escroqueries intellectuelles comme des vérités absolues, en particulier, celle du mythe de l’anonymat qui « protègerait » sur Internet. Contrairement à l’idée reçue, on est beaucoup moins anonyme sur la toile que dans la vie physique et réelle de tous les jours. L’anonymat sur Internet n’existe pas pour la très grande majorité des internautes.

Quelques explications s’imposent

Lorsque l’on souscrit un abonnement à Internet auprès d’un fournisseur d’accès quel qu’il soit, celui-ci attribue une adresse IP à ce compte. L’adresse IP devient la carte d’identité de l’utilisateur sur l’ensemble des sites qu’il visitera ensuite, où de nombreuses informations seront conservées, pour des besoins statistiques par exemple. Le fournisseur d’accès ayant lui toutes les données liées à votre identité : RIB, carte bleue, contrats pour les CGV. Vous comprendrez alors que la notion d’anonymat est à prendre avec des pincettes.

En soumettant cet article à Calédosphère, je viens de signer numériquement d’une manière beaucoup plus forte que lorsque j’achète une baguette à la boulangerie du coin, où la dame a peu de chances de savoir qui je suis, sauf si elle me le demande. Un juge, ou un policier lors d’une enquête pourrait tout à fait demander à un FAI de lier une IP à un nom ou à une adresse, ce que le FAI pourrait faire sans aucun problème, vu que ces données sont intrinsèquement liées à la connexion Internet elle-même gérée par ce FAI. Vous voyez donc bien qu’on n’a guère besoin de rajouter une couche législative à une surveillance qui existe techniquement de fait.

Certains vous diront qu’il est possible de surfer anonymement avec des proxy. Là encore, ce surf anonyme est plus une illusion qu’une vérité technique. Un proxy n’est qu’une machine qui surfe à votre place. Vous contactez la machine qui va aller chercher à votre place une copie du site que vous voulez visiter et va vous le restituer. En d’autres termes, il existe un intermédiaire entre vous, avec votre navigateur, et le site Web que vous visitez. Le site que vous visitez ne voit donc en théorie que la machine et son adresse IP à elle. Cet intermédiaire peut modifier ou masquer votre identité numérique, à savoir votre IP, mais la plupart des proxy sont dits transparents, c’est-à-dire qu’avec une ligne de programmation en plus sur le site distant, on peut voir votre adresse IP réelle et beaucoup d’autres choses…

En conclusion, nous pourrions dire à nos élus, comme l’a rappelé très justement Jean-Marc Manach dans son livre La vie privée, un problème de vieux cons, le vrai danger est l’inverse de celui que vous pointez !

On a déjà la NSA qui cherche à savoir jusqu’à la couleur de nos sous-vêtements, on aimerait bien que la Nouvelle-Calédonie qui se veut une démocratie, qui se targue du droit à la vie privée, ne se transforme pas en ersatz de République Populaire de Chine. Avec les intentions métropolitaines, il pourrait y avoir des vocations chez les nous’zote, surtout lorsque l’on voit que certains à coup de procès à tout va nous démontrent qu’ils ne sont que très peu tolérants à notre droit à l’anonymat. Il va falloir surveiller nos élus de près car “Toute médaille, même la plus brillante, possède un revers.”

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Jeune internaute tout frais sorti d'un œuf de la discorde, Machiavel à la plume alerte des jeunes pousses. Techno-connecté, s'exprimant sur tous les réseaux sociaux, Machiavel représente cette génération 2.0 qui occupe naturellement le Net. Marqué à droite, ses premiers écrits tranchent avec le politiquement correct habituel en Calédonie. A n'en pas douter, au fil du temps, le plus jeune de nos contributeurs saura prendre sa place parmi les "grands".
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Laurent de Coudenhove

En tout cas Machiavel, tu as tout à fait raison sur le titre :
“Si z’avais su, z’aurais pas inventé”

Laurent de Coudenhove

Pourquoi, tu as peur d’aller sur certains sites maintenant papynet ?
oh ah ah ah
Si on veux que quelque chose reste secret, on ne le met pas sur son ordi. C’est aussi simple que cela.

papynet

si ça te plait que n’importe quel fonctionnaire pourra écouter ton tel , tes mails te géolocaliser , ..A chacun ses préférences

Laurent de Coudenhove

Ben, en fait, je n’ai jamais cru à une quelconque politique de confidentialité des sites, des logiciels ou quoi que ce soit.
Donc…

Sagamore

(Rire) Bien sûr que l’anonymat n’existe pas sur le web.
mais, hormis des grossièretés ou des obscénités énormes,
seuls quelques fragilisés du scrotum ou des chatouilleux du point G
engageront des recherches & des poursuites légales contre un blog
(avec un risque de retour plein pot par la communauté…)

Est-ce que nous, on entreprend des procédures judiciaires
pour chaque mensonge grossier, pour les promesses pipeaux
et pour le cynisme médiatique des campagnes électorales* ??
Ex : la lutte contre la vie chère, l’aérodrome, la fiscalité, les quartiers,…

(*A quand des poursuites pour sourire faux-cul sur les affiches ? )))

CatWomen

le piège c’est qu’on ne gagne pas une élection sur le net, en revanche on peut perdre une élection à cause du net

Floyd

Morano veut interdire tweeter?

Hein ???

Mwarf, c’est débile.

Floyd

Quelle référence, pffffff.

“Nadine Morano se fâche sur son compte Twitter et assure que Les Guignols “sont cachés pour mieux distiller leur médiocrité” et que c’était mieux “du temps de Bruno Gaccio”

http://www.programme-tv.net/news/tv/20541-nadine-morano-deteste-guignols-depart-bruno-gaccio/

Et il se trouve NM est une des femmes politiques les plus détesté de France, suffit de faire un tour sur internet pour le verifier.

CatWomen

si Nadine avait été entendu, nous n’en serions pas là

Floyd

Oui des lâches comme Catwoman et Victor, etc…

CatWomen

J’insulte pas moi. Tu feras moins le malin quand la loi sera passé.

Floyd

Moi, non plus.

Floyd

Hors sujet.
La loi ne changera rien sur les opinions de chacun et des lois sur la diffamation et les insultent existent déjà.
La critique et le dénigrement ne sont pas un délit. Donc anonyme ou pas, ça ne change rien.

Floyd

Oh et puis……

Marc

Si nos politiques sont des produits, les notre sont périmés…

Joe Dalton

Eco prix sur nos hommes politiques….

Papynet
Floyd

Sans diffamation et sans insultes, un internaute anonyme qui critique un politicien est comme un bulletin de vote qui s’exprime en dehors des urnes.

machiavel

Les Bernard Kouchner se font rare……

bayonne

Ben comme ça à le merite d’etre claire!

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