Ukraine : guerre civile ?

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Le déchaînement de violences à Kiev porte un coup sérieux aux chances de compromis politique en Ukraine. Tous les espoirs reposent désormais sur une médiation internationale qui, selon des experts, a peu de chance de succès sans implication de la Russie. Avec plus de 50 morts en trois jours dans la capitale ukrainienne, la crise née de la volte-face du président Viktor Ianoukovitch, qui a préféré un rapprochement avec Moscou plutôt qu’un accord de libre-échange avec l’Union européenne, semble avoir atteint un point de non-retour. “Il y a un risque que la situation devienne incontrôlable et se transforme en guerre civile”, estime Ognian Mintchev, directeur de l’Institut d’études régionales et internationales, à Sofia. “Celle-ci ne pourra être évitée que par une démission de Ianoukovitch et une élection présidentielle anticipée”, poursuit-il.

Pour Gerhard Mangott, spécialiste de l’Europe orientale et de la Russie à l’université d’Innsbruck, en Autriche, “des deux côtés, les forces radicales ont pris le dessus”. D’un côté, vu les violences, “il est impensable que le Maïdan (place du centre de Kiev occupée par les opposants) donne son accord pour des discussions” avec un président “qui a du sang sur les mains”, explique-t-il. De l’autre, Viktor Ianoukovitch ne peut plus faire marche arrière, il a tellement attisé la violence qu’il est difficilement pensable qu’il ne soit pas poursuivi par la justice s’il quitte la présidence”, poursuit-il.

Quels sont les scénarios possibles aujourd’hui à Kiev ?

Beaucoup de choses peuvent se jouer aujourd’hui. On est rentrés maintenant dans une situation de guerre civile. Le premier scénario, c’est celui de la victoire insurrectionnelle et de la création d’un pouvoir parallèle par les insurgés à Kiev. Ceux-ci engageraient alors un processus démocratique. Cette hypothèse n’est pas à écarter : les manifestants sont nombreux, armés et déterminés. Il ne s’agit pas que de groupuscules d’extrême droite comme voudrait le faire croire la propagande russe. C’est un mouvement pluriel et solidaire. Un mouvement social et identitaire, qui se bat d’abord pour une Ukraine libre et indépendante. En face, les forces spéciales ont d’abord reculé ce matin. Mais ce peut-être pour laisser la place à l’armée, qui aura consigne de mater les contestataires. C’est le deuxième scénario, celui du pire. Que des Ukrainiens tirent sur des Ukrainiens. C’est déjà ce qui est en train de se produire. Mais jusqu’où l’armée ira-t-elle ? Une partie des recrues de l’armée fera peut-être défection.

Le troisième scénario se joue côté russe. La Russie veut à tout prix garder l’Ukraine dans son giron. Toute la question est de savoir ce que va faire Vladimir Poutine. Il peut très bien décider de lâcher Viktor Ianoukovitch pour préserver la paix en Ukraine. Il peut aussi jouer le jeu de la partition territoriale du pays de manière à récupérer l’Est et la Crimée. Mais ce sera au prix d’une forte répression car l’Est est aujourd’hui moins russifié qu’il ne l’était il y a dix ans. Une partie de la population de l’Est soutient la contestation. Poutine peut aussi envoyer en Ukraine des soldats russes sous uniforme ukrainien.

Aucune sortie politique n’est donc possible?

Au fond tout le monde est piégé : les insurgés se battent sans beaucoup de perspectives, le pouvoir est disqualifié et n’a plus le contrôle de la situation, Poutine voit les choses tourner autrement qu’il ne l’aurait voulu, et l’Ouest est relativement désarmé. Tout le monde aurait donc intérêt à se mettre autour d’une table et à organiser un scénario de transition, qui passerait par des élections dont sortirait sans doute victorieuse l’opposition. Dans l’hypothèse d’une grande conférence, manque cependant une actrice, l’ex-Première ministre Ioulia Timochenko, toujours emprisonnée alors qu’elle est la seule véritable leader côté opposition.

Que peut faire l’Europe ?

Faire pression sur Viktor Ianoukovitch. L’UE dispose d’une gamme de sanctions personnelles : blocage des comptes, refus de visa, menaces de saisine de la justice internationale… C’est la volonté affichée notamment par la Pologne et l’Allemagne. La position affichée hier par le Premier ministre polonais Donald Tusk, favorable à ces sanctions, me paraît être la plus responsable. La Pologne ne veut pas d’un condominium russe à sa frontière, elle à tout intérêt à une Ukraine stable et pacifique. De même que l’Allemagne, dont les liens économiques avec l’Ukraine sont étroits.

Mais au-delà de ces deux pays, l’ensemble de l’Union européenne se doit d’agir, en tant qu’acteur global et régional. Il s’agit de défendre la légitimité du projet européen, ses principes, ses valeurs. Chaque Etat est engagé, ne serait-ce que par le jeu des accords régionaux. La France, par exemple, dans le cadre du Triangle de Weimar qui la lie à l’Allemagne et à la Pologne. Cependant, même si ces sanctions étaient décidées, elles arrivent sans doute un peu tard.

(source : AFP, LePoint, SpiOn)

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Sakolote

I y a eu l’Irlande contre La Grande Bretagne, puis les différentes provinces de la Yougoslavie, maintenant l’Ukraine qui va vers son fractionnement;
Les risques de conflits armés en Europe n’ont pas disparus…..
Quelque soit l’issue de ce conflit, qui est loin d’être terminé, Les Ukrainiens n’ont pas fini de souffrir…. Et le rasPOUTINE est toujours à l’affût….

ankou

les Tchèques et les Slovaques . En Irlande le Nord reste à la Couronne .

Calboche

pourquoi ne pas séparer l’Ukraine en 2

ankou

A moins de CENT morts t’as plus rien !!!!

ankou

les “sanctions” de l’ UE sont dérisoires ,Saddam Hussien avait des milliards planqués dans le monde ,seuls quelques dizaines de millions ont été trouvés !!!! seule consolation ses sous au Paradis lui en terre !!!!

jack

Ben oui les banques ne donnent pas l’argent , elles le prennent …. T’inquiète que le tresor de sadam a déjà etait absorber , tout comme celui de l’ancien allie de sarko , kadafi .

Damien Tortey

on verra la même chose !!!! mais en Calédonie bientôt ….

jack

Ukraine guerre civile piloter par l’ue et la Russie , caledonie guerre civile piloter par la France ….Oui effectivement , quand les puissant veulent mettre la mains sur des ressources sans contres parties ils savent très bien comment faire !!
Faut pas s’endormir et rester vigilant , les signes sont la (dans le monde entier d’ailleur )

ankou

problème stratégique RUSSIE-U E

ankou

Pas une question de ressources ,une question de stratégie politique .RUSSIE EUROPE

jack

D’accord avec ça …Mais sa change rien aux techniques de divisions . Et comme pour les guerres du passe s’est tjs le peuple qui subit les délires criminels des dirigeants (qu’ils ONT mi au pouvoir calp calp calp , vive la démocratie ) .
Et faite gaffe la nouvelle-caledonie est aux mains des mêmes personnes . A savoir les banques .

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