Briault et Yanno reforment le RPCR !

A Nouméa, du côté des états-majors politiques les tractations ont finalement abouti entre Gaël Yanno et Jean-Claude Briault. Résultat : une fusion entre la liste Rassemblement-UMP de Pierre Frogier et l’Union pour la Calédonie dans la France de Gaël Yanno pour battre Sonia Lagarde.

Réunis ce matin, les deux candidats arrivés second et troisième lors du premier tour des élections municipales de Nouméa ont annoncé à leurs proches qu’ils avaient décidé de s’unir afin d’augmenter leur chance de l’emporter au second tour. Gaël Yanno qui avait déjà dès dimanche soir appelé à « faire barrage à Sonia Lagarde » a donc pu compter sur le soutien du 4ème adjoint Gaby Briault. Celui-ci a obtenu en échange des places éligibles sur la liste menée par l’UCF de Gaël Yanno. On évoque également des promesses de postes d’adjoints au maire si cette nouvelle liste l’emportait dimanche pour Jean-Claude Briault, Virginie Ruffenach et peut-être Tiaré Le Goff et Pascale Certa, membres du Rassemblement-UMP.

Une alliance contre-nature ?

Cette fusion absorption amène de notre part un commentaire. Créée à l’origine pour s’opposer à la politique menée par le Rassemblement-UMP de Pierre Frogier, le parti de Gaël Yanno revient donc à la maison afin de conserver le bastion de Nouméa que sa famille politique détient depuis maintenant plus de trente ans. Ainsi, avec deux Lafleur, un Briault, un Yanno, un Leguere, un Blaise, une Ruffenach c’est tout le vieux clan du RPCR qui se reforme sous les yeux des électeurs afin de sauvegarder leurs intérêts politiques mais surtout, dit-on, économiques.

Si les Calédoniens avaient cru un moment à la sincérité de l’engagement de Gaël Yanno, aujourd’hui les faits démontrent qu’il n’en est rien. Le premier adjoint au maire qui appelle depuis plus d’un an à l’union contre les indépendantistes, se sert désormais de son capital acquis pour combattre une autre candidate loyaliste avec l’aide du RUMP. Les observateurs de la vie politique et médiatique cherchent encore les valeurs qui se cachent derrière ces compromissions.

Nul doute que chez les militants de l’UCF qui croyaient en un « renouveau politique » et à une totale cassure avec le clan Frogier, c’est la douche froide. Pour Isabelle Lafleur qui a depuis son arrivée en politique toujours combattu le Rassemblement-UMP, la voici sur une liste soutenue par les deux hommes qui ont trahi son père pour ensuite lui subtiliser le parti qu’il avait créé. Pour Philippe Blaise, celui qui s’est fait connaitre pour avoir défendu l’idée d’un drapeau commun, le voilà soutenu par Pierre Frogier, celui qui a eu l’idée de monter le drapeau du FLNKS et par Gaël Yanno, celui qui l’a hissé sur sa mairie. La boucle est bouclée mais quoi qu’il en soit, les électeurs jugeront.