De A à Z, du début à la fin, de Tontouta à Nouméa, ce Haut-commissaire aura marqué son passage calédonien de son empreinte. L’on en retiendra que pour une fois depuis bien longtemps, l’État en Nouvelle-Calédonie avait des choses à dire, des murs à redresser, des actions à mener. Cela tranchait singulièrement avec notre ordinaire, car convenons en effet que depuis belle lurette, de Marie-Luce Panchard au moins, jusqu’à George Pau-Langevin, l’État nous avait habitués à ne plus rien connaître de la Calédonie, à ne plus savoir comment l’aborder ni quoi lui proposer.
Nous avons donc vécu une visite ministérielle pas ordinaire que Jean-Jacques Brot a pimentée en démissionnant pour des divergences de fond sur la manière de gérer les affaires de la Calédonie. Et c’est bien là tout le problème. Il a suffi d’écouter la ministre des Outremer invitée du journal télévisé de samedi soir pour comprendre que nous n’étions pas sortis de l’auberge : un tsunami de lieux communs, des banalités mille fois entendues et cette impression parfois gênante que si elle n’avait rien à dire, elle ne nous faisait pas comprendre non plus qu’elle appréhendait de manière substantielle les choses de la Calédonie.
L’État ne sachant plus trop quoi faire à ce moment précis de notre histoire où nous avons besoin d’un pisteur plutôt que d’un suiveur, fait donc appel à de vieilles marmites pour y cuisiner sa soupe. Alain Chrisnacht, Jean-François Merle jusqu’à Vincent Bouvier pressenti pour s’installer à la résidence, semblent être les derniers socialistes à comprendre quelque chose à la Calédonie et à avoir envie de s’y intéresser. On se dit que pendant qu’il y était, l’État aurait pu extirper Bernard Grasset de sa mairie de Rochefort pour lui donner la main ! Dans ces conditions, on comprend qu’un haut fonctionnaire blanchi sous le harnais comme le haussaire, a depuis longtemps tiré les conclusions qui s’imposaient et souhaité partir pour ne rien cautionner. Il l’a fait à sa manière, pas comme un soliveau, mais sabre au clair.
Nonobstant ce qui vient d’être dit plus haut, la démission du Haut-commissaire officialise la reprise en main du dossier calédonien par une vieille garde rocardienne qui considère qui lui revient d’achever l’œuvre engagée en 1988. Dans ces conditions, la présence dans le paysage d’un haussaire « chiraco-chrétien » faisait tache, il convenait donc de le pousser vers la sortie, Jean-Jacques Brot a pris les devants.
Ce qu’il y a d’inquiétant finalement, c’est que l’on ne sait pas très bien où nous allons et ça n’est pas les tirades convenues de la ministre qui ont pu nous rassurer sur les intentions de l’État à notre égard. C’est pourquoi la démission d’un haussaire un peu hussard, suscite tant de commentaires. Il y a longtemps qu’un représentant de l’État en Calédonie n’avait produit un tel effet sur les Calédoniens, sans doute parce que nous savons ce que nous perdons, sans bien savoir ce que l’on va y gagner.
Caton
Hier, on ne savait pas où on allait; ben, aujourd’hui non plus…..Je deviens bon: s’avez vu? j’ai rien dit !!!
🙂
Pourquoi as-t’on besoin de deux vieux missionnaires pour nous guider ?On t’ils besoins de vacances ? ( D’une prime de déplacement ?)Nos politiques ne sont pas à la hauteur ?
Bientôt l’arrivée des “fossoyeurs” de la N-C (l’avenir nous le confirmera…) ;il n’y a qu’à voir comment Flamby et son staff gèrent la Frônce!!! Pace salute
non mais dis donc, quel est le con-con qui va croire une seconde ce que dit la Castafiore au sujet de JJB ! Elle est allée rencontrer Christnacht à Paris pour lui dire tout le bien qu’elle pensait de sa nomination et elle nous joue ici le soutient à JJB alors qu’ils ne pouvaient pas se sentir !!!! Allo, non mais allo quoi.
A part CE qui s’est exprimé par la voix de son président sur le JT de NC1°, les autres formations non-indépendantistes n’ont fait aucune déclaration publique. Sur FB on a lu S. Backès s’exprimant en son propre nom, par contre l’UCF n’a fait aucune déclaration officielle et le Rump encore moins, comme tétanisés toute la bande, pourquoi?
Je l’aurais bien vu, pourtant, dans le dernier carré des légionnaires à Camerone ou en James Bowie à Fort Alamo, défendre l’honneur de la France face à racaille socialiste…. attendant desesperement les prochaines élections… mais il a préféré se rendre.
…face à la racaille socialiste d’hier, à la mafia sarkosiste d’aujourd’hui et à l’escroquerie frontiste de demain…
Alors que faire ?…
[…et pendant ce temps-là, elle tourne et se réchauffe !]
Se rendre ou faire comme si…. Histoire de mettre les uns et les autres au pied du mur…???
Effectivement, bon article !
La question demeure de savoir ce qui est finalement prioritaire :
1) Ess’ la volonté démocratique et majoritaire des calédoniens ?
2) Ess’ les intérêts financiers de grosses sociétés internationales qui se foutent bien de la Calédonie française ou de la Kanaky canaque ?
Le problème dépent-il (encore) des calédoniens ?…
[Y’a pleins d’antécédents mémorables] !
Bonjour à toutes et à tous, Bel article Caton, bien écrit, pas de prospectives de voyantes, mais un constat simple et tout en élégance.Merci.
Depuis Eriau on n’avait pas eu de Haut Commissaire comme ça. On a apprécié sa franchise et son honneur.
Bien sur et Dassonville sinon ? T’as pas l’impression que les grèves bloquant toutes la Calédonie se sont terminés avec son action ?
Non, j’ai pas l’impression, pourquoi toi oui ???
Tu peux développer ???