St-Louis : Wamytan accuse l’État et Calédosphère de le mettre en « danger de mort »

Alors qu’a eu lieu hier la 1ère réunion du comité de pilotage de St-Louis réactivé par la province Sud, Roch Wamytan a accusé l’État et le site Calédosphère d’avoir « jeté en pâture » les noms des Wamytan récemment arrêtés à St-Louis par les forces de l’ordre. Le responsable de l’Union Calédonienne se dit en « danger de mort » et envisage de se plaindre devant l’ONU.

Le Commissaire Délégué de la République ne s’attendait certainement pas à ce que ses propos fassent autant polémiques. Apostrophé par Roch Wamytan de l’UC-FLNKS et Grégoire Bernut du R-UMP le 11 septembre dernier lors de l’assemblée de la province Sud, Régis Elbez avait dû subir des attaques en règle concernant « l’inaction supposée de l’Etat » dans les troubles et les exactions commises aux abords de la tribu de Saint-Louis. Le « sous-prefet » avait alors – fait rarissime – pris la parole en pleine assemblée pour expliquer la position de l’Etat et surtout donner des exemples des interpellations effectuées par les forces de gendarmeries. Or, parmi elles, deux jeunes Wamytan, qu’il a nommément cité, expliquant avec force détail les raisons pour lesquels ils étaient recherchés. Si les médias traditionnels ont choisi de ne pas transmettre ces informations, Calédosphère a en revanche publié le lendemain les propos du Commissaire Délégué ainsi que des extraits audio de son intervention. Un choix qui n’a semble-t-il pas du tout plu à l’ancien président du FLNKS.

Ainsi, hier, lors de l’ouverture des travaux du comité de pilotage de Saint-Louis – jusqu’alors en sommeil – le Grand Chef Roch Wamytan est longuement revenu sur cette sortie et ce qu’il estime être un « scandale » :

Certains des responsables coutumiers voulaient tout simplement boycotter cette réunion pour marquer notre désapprobation et notre colère face aux propos du commissaire délégué de la république française pour la province sud (…) ce que nous avons entendu et qui a été relayé dans les médias et les réseaux sociaux et que nous considérons comme déplacées et irrespectueux tendant à jeter l’opprobre sur la chefferie WAMYTAN (Roch Wamytan)

En cause, selon Roch Wamytan, non pas l’analyse de l’Etat quant aux évènements liés à Saint-Louis mais uniquement la citation de Théophile et de Victorin Wamytan, tous deux arrêtés très récemment, le premier ayant été condamné à cinq années de prison ferme pour avoir – entre autre – tiré sur un gendarme :

Ma chefferie a été, interloquée, choquée, et scandalisée par les propos du représentant de l’Etat lorsqu’il s’est autorisé à citer en pleine assemblée de province le nom de famille WAMYTAN que portent deux jeunes qui venaient pour l’un d’être condamné à 5 ans de prison et pour l’autre venant de faire l’objet d’une interpellation le matin même (Roch Wamytan)

Si l’élu de l’UC reconnait que le « représentant de l’Etat répondait aux critiques d’un groupe politique qui se plaignait de l’inaction de l’Etat face aux actes de délinquance » et ne souhaite pas défendre des individus « dans ce qu’ils ont commis comme répréhensible au regard de la loi » Roch Wamytan s’érige cependant contre le fait d’avoir prononcé les noms incriminés en public et que Calédosphère et les réseaux sociaux s’en soient emparés :

Le représentant de l’Etat a sciemment jeté en pâture à l’opinion publique la chefferie WAMYTAN, la désignant comme responsable de tous les actes de délinquance et d’incivilités qui se passent sur la tribu de St Louis et sa région(…) La réaction ne s’est pas fait attendre lorsque dès la fin du week-end le site CALEDOSPHERE titrait : L’Etat recadre WAMYTAN sans le citer (RW)

Car, pour Roch Wamytan, l’affaire est très grave et le représentant de l’Etat et l’article publié sur ces colonnes ont eu pour conséquence de placer le responsable politique au cœur du problème de Saint-Louis.

« En danger de mort », Roch Wamytan envisage de porter plainte

Dans une longue intervention, l’élu s’explique :

En citant le nom que je partage avec ces deux jeunes, le représentant de l’Etat me désignait comme l’homme à abattre dans le droit fil du mot d’ordre de certains extrémistes : « éliminez le et il n’y aura plus de problème sur St Louis ». (…) J’ai eu l’occasion de lui dire qu’avec ce comportement, et les réactions qui s’y réfèrent il me mettait dans la ligne de mire des jusqu’au- boulistes du tout sécuritaire et donc en danger de mort (RW)

Ciblant particulièrement certains internautes qui ont sur les réseaux sociaux ou sur notre article évoqué le rôle supposé du Grand Chef dans les troubles de St-Louis, Roch Wamytan s’est emporté contre eux :

Ces commentaires affirmaient que le seul et unique responsable de la situation était le grand chef indépendantiste Roch WAMYTAN et la seule sanction qu’il méritait était le lynchage ou une balle dans la tête (RW)

Rappelant le rôle et l’implication de sa famille depuis près d’un siècle et la place que ses ancêtres ont joué au cours des deux guerres mondiales, l’élu a mis en cause le positionnement de l’Etat :

Il n’est pas très fair-play de venir nous chercher quand la liberté du monde français ou européen est en danger et de nous laisser tomber ou nous livrer en pâture à l’opinion quand cela dérange les bienpensants (RW)

En tout état de cause, Roch Wamytan ne souhaite pas en rester là. En effet, sa « chefferie se réserve le droit de déposer plainte au pénal contre le commissaire délégué de la province sud car ses propos tendaient définitivement à nuire à la famille WAMYTAN ». De plus, le Grand Chef prévient qu’il compte bien donner à cette affaire un retentissement international, par le biais de l’assemblée générale des Nations-Unies devant laquelle il a désormais l’habitude de se rendre :

Sur le plan politique ce qui s’est passé ce 11 septembre sera porté à la connaissance des autorités nationales françaises et de l’ONU (Roch Wamytan)