Christophe de Margerie, 63 ans, le PDG de Total, est mort lundi soir dans un accident d’avion survenu à l’aéroport de Vnouko, près de Moscou. Son Jet aurait heurté au décollage un engin de déneigement. Un patron pas comme les autres.
Tant et tant de louanges…Vivant, Christophe de Margerie, le PDG de Total, aurait été quand même « vachement emmerdé » comme il disait par ce déferlement de bons sentiments à son égard, parfois de la part de personnes qu’il avait, pour certaines, beaucoup agacées. Car cet homme l’un des patrons les plus puissants de France, à la tête du plus grand groupe français, était à la fois d’une pudeur et d’une humanité extrême et un véritable agent provocateur. Il savait jouer bien sûr de ses provocations, et souvent avec délice : ses moustaches pouvaient alors en frémir, et ce n’est pas par hasard qu’on le surnommait « big moustache ».
Discuter avec tout le monde
Il aimait également avant tout avoir un bon contradicteur en face de lui. Et peu importe son statut social. Il était autant capable de s’enflammer avec sincérité et sans aucun enjeu. Le ministre des Finances, Michel Sapin, résume parfaitement le franc-parler et le style de Christophe de Margerie :
C’était vraiment un grand chef d’entreprise, mais, en même temps, c’était un grand personnage, je dirais presque une grande gueule, une capacité à dire fort, sans craindre de gêner, ce qu’il pensait à ceux à qui il parlait
L’essence du devoir
Christophe de Margerie était arrivé en 2006 à la tête de Total, en tant que directeur général, dans un contexte terni par les ennuis judiciaires. Peu après sa nomination, il passe ainsi plus de 24 heures en garde à vue, menotté, sans ceinture et sans ses lunettes, dans le cadre d’une affaire de corruption avec l’Iran dont il est ressorti blanchi. Il s’est fait le défenseur inlassable, auprès de l’opinion et des politiques d’une entreprise aussi puissante que contestée, et dont l’image a été assombrie au fil des ans par une succession de catastrophes et d’affaires : du naufrage de l’Erika en 1999 jusqu’aux investissements très controversés en Birmanie. Issu d’une grande famille, ce petit-fils de Pierre Tainttinger, fondateur de la maison éponyme, avait une certaine vision de la France :
Le patriotisme consiste à aimer son pays, à ne pas dire à tout bout de champ que la France est un pays de nuls, parce que ce n’est pas vrai
Proche de Hollande
On l’imaginait proche de Nicolas Sarkozy, c’est en fait François Hollande qu’il apprécie. Un président qu’il connait bien, grâce à sa cousine Brigitte Tainttinger, épouse de Jean-Pierre Jouyet, l’actuel secrétaire général de l’Elysée. Depuis la victoire de l’ancien président du conseil général de Corrèze, les deux hommes se voyaient régulièrement, autant d’opportunités pour faire passer des messages sur des sujets sensibles. Certains proches du pouvoir vont même à dire que c’est à cause de l’ancien PDG de Total, que Henri Proglio n’avait pas été reconduit à la tête de EDF. Reste maintenant à trouver un homme qui aura la même étoffe que Christophe de Margerie pour prendre les rênes du mastodonte Total.
La mort du PDG de Total est le énième accident tragique d’un grand patron français, récemment ce fut le président du conseil d’administration de la SLN, Pierre Alla qui a disparu dans un tragique accident de voiture. La succession risque aussi d’être là aussi très tendue à la tête du conseil d’administration de la SLN, qui pour la première fois depuis 2013 voyait un amoureux de la Calédonie accéder à cette fonction et non un homme du sérail d’Eramet.
Et si c’était un membre de votre famille, vous en diriez autant ?…. alors, respect et RIP.
… Son avion n’a pas pu décoller !
Les oiseaux mazoutés non plus…
Son parachute DORE n’ a pas décollé non plus !
Humour noir, sans doute ? Alors allons-y : çà vole bas……..
… pas du MEDEF = On s’en tape !