Les épreuves du baccalauréat débutent cette semaine. À la fois pour les élèves de 1ère qui entament leur série d’épreuves anticipées et pour les Terminales qui plancheront sur la philosophie.

Le bac est en France une institution, mais depuis quelques années en Nouvelle-Calédonie, il a une résonance particulière liée à son système de correction. Il y a vingt ans, parce que la question avait été abordée frontalement, la correction du bac était un sujet de polémique. Les tentatives lancées par le vice-rectorat où les politiques avaient été vouées à l’échec, suscitant une levée de boucliers de la part des Fédérations de parents d’élèves. Et puis au fil du temps, par petites touches, la correction locale des épreuves du baccalauréat a fait son apparition et aujourd’hui les baccalauréats professionnels sont entièrement corrigés en Nouvelle-Calédonie tout comme les épreuves d’histoire-géographie des autres séries. Seules les copies des filières du bac général sont encore envoyées en métropole pour y être corrigées, mais pour combien de temps encore ?

Bac cocotier

La polémique sur la correction locale du bac est née de la crainte de la dévalorisation du bac calédonien et l’expression « bac cocotier » a fait flores. Les parents d’élèves estimaient qu’un bac calédonien, c’est-à-dire corrigé par des enseignants de Calédonie, n’aurait pas le même poids ni la même valeur qu’un bac métropolitain et pénaliserait les jeunes ayant fait le choix de suivre des études supérieures en France. La polémique semble s’éteindre peu à peu, car année après année, les faits ont montré qu’il n’en était rien. D’autant que la correction du bac en métropole à quelques inconvénients elle aussi et non des moindres.

La fermeture des lycées

Tous les parents de lycéens des filières générales (seconde, 1ère et Terminale) se plaignent que les cours s’arrêtent trop tôt dans l’année. En effet, pour les élèves de seconde notamment, les cours stoppent dès le début du mois de novembre. D’abord parce que certains lycées sont centres d’examen ensuite parce que l’envoi des copies en métropole et leur correction vont prendre du temps. Or, toutes les opérations du bac, séances de rattrapage comprises, doivent être achevées avant la date des grandes vacances, vers la mi-décembre. Il faut compter au moins 5 semaines, alors que la correction locale des épreuves en prendrait facilement deux de moins. Et durant ces cinq semaines, bien des jeunes se retrouvent dans la nature, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes de sécurité.

Déjà en 2002, l’ancien vice-recteur expliquait qu’il était « légitime de donner aux lycéens de Nouvelle-Calédonie autant de temps scolaire effectif que partout ailleurs, afin qu’ils puissent préparer le baccalauréat dans des conditions normales, en vue d’une plus grande réussite » A l’époque, l’opposition des parents d’élèves et des lycéens avait sonné la fin de la réforme. Aujourd’hui, comme aucun responsable politique ne semble vouloir toucher à cette sacro-sainte spécificité calédonienne, une bonne partie des lycéens calédoniens continue à profiter des grandes vacances après, seulement…huit mois de cours.

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Ancien journaliste, aujourd’hui à la retraite, JNC a été l’un des tous premiers contributeurs officiels du média. Curieux, travailleur, attentif aux soubresauts de l’actualité, il sait conserver une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Volontiers pédagogue, jamais caricatural, souvent indigné, il conserve intact sa capacité à remettre en question la société calédonienne qu’il connait et décrit au jour le jour. Son crédo : « c’est l’actualité qui décide, pas nous »
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7D

Rien à voir ! Mais ce site est pareil que celui du RUMP ( à quelques
points divergents ) mais avec toujours les mêmes mentalités qu’on
transplante dans un soit-disant “destin-commun” ou “Bêtise-commune” .On
retrouve belle et bien cette mentalité de protéger les privilèges acquis
sur le dos des autres ! L’histoire nous le rappelle avec la prise de la
bastille et encore aujourd’hui dans l’état Burkinabé !Et ça ils ne le
comprennent que lorsque les plus “faibles” ou “exploités” se révoltent !
Bon courage à vous les privilégiés !Va falloir vite déplacer l’argent !

Laurent

On pourrait penser que le temps d’enseignement perdu 5de la seconde à la terminale) en raison des délais d’acheminement des copies est plus préjudiciable pour les élèves, que le fait d’avoir un Bac estampillé NC si les épreuves étaient corrigées localement…

Floyd

La correction du Bac en métropole ne se justifie plus. On est la seule collectivité de l’outre-mer français à le faire et c’est une pure perte de temps et d’argent.

serpentar

pr une fois chui d’acc avec toi … à bas les préjuges zoreils … t’es d’accord avec moi sur ce coup là ou quoi ?

Beru

La seule à le faire, mais aussi peut être la seule à devoir expliquer et justifier son appartenance à la France…

Floyd

Non, le Bac tahitien est aussi côté que le notre et pourtant il est corrigé à Tahiti. On passe même son Bac français à Sydney et Melbourne, corrigés sur place, alors?

Beru

Décidément tu ne sais pas lire. Je t’explique que les métropolitains ne savent plus comment se situe la Calédonie par rapport à la France. Ils n’ont aucun doute sur le lien entre Tahiti et la mère patrie. Là est toute la nuance. Alors un bac corrigé sur place dans une île pas vraiment française, ça vaudra pas lourd dans l’esprit des recruteurs. Maintenant perso je m’en fous. c’est pas moi qui corrige ! Mwarf

gilbert
De mon temps, le discours était identique. Ensuite ceux qui passent leur Bac ici, corrigé en France vont à la fac d’ici, dont les examens sont corrigés par des profs d’ici. Vous voyez un peu le genre de blocage psychologique.                              Je pense que c’est un vestige colonial pour certains et un “cordon ombilical” persistant avec la France.                     Bref, aucun argument ne tient la route. Cette spécificité de correction en dehors du territoire n’a plus aucun sens… Read more »
Limmigre

Ca me semble logique que ce soit corrigé en local puisque les profs sont locaux, ne pas le faire reviendrait à dire que les profs locaux enseignent mal !

Beru

Vision étriquée et argument grottesque ! Mais en même temps, ça vaut plus peau de balle le bac ! C’est juste le grand cinéma… pour rien. Collez moi un bon ptit contrôle continu et on fera tous de grosses économies, puisque tout est question de fric ! Mwarf !

Eric

Sur ce point je suis en phase avec toi.Le BAC çà ne vaut plus rien…!!!Du coup je suis preneur de tout ce qui pourrait remplacer ce truc…En même temps je dis çà je dis rien…

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