Harold est comme Philae, il rebondit. Il tient une place à part dans le personnel politique calédonien, imposant sa faconde, ses coups de gueule et ses charges de buffle dans un congrès composé pour l’essentiel de personnalités qui n’auront en politique que le temps que durent les roses. Durer, voilà bien sa maxime quitte à transgresser tout ce qui peut l’être, à écorner son image, à susciter l’indignation ou le rejet, qu’importe puisque ce qui compte à ses yeux, c’est d’être là.

Né sous Lafleur dont il fût l’un des très proches, Harold passe les époques et les régimes sans sourciller, mais en ayant toujours grand soin de se trouver du bon côté du manche, Talleyrand n’est pas son cousin. Cette permanence à vouloir régner fait l’admiration de ceux qui passent et qui, au moindre coup de Trafalgar, disparaissent dans la géhenne de l’oubli ou de l’opprobre. Harold n’est pas de ceux qui se déballonnent. S’il fallait lui reconnaître une part de génie, elle résiderait dans cette capacité qu’il a, innée ou acquise, nul ne le sait, de considérer que tout est possible, surtout ce qui ne l’est pas. Cela le conduit à tout, même à ce à quoi on ne pense pas. Et ça, c’est très fort !

Mais le temps fait son œuvre et même les Duracel s’éteignent, Païta sera donc son dernier combat. Harold le sait, si la mairie lui échappe, sa chute sera inéluctable. Païta est le dernier donjon d’un château qui au fil des ans, n’a cessé de tomber et dont les ruines s’éparpillent et s’amoncellent comme autant d’étapes sur son parcours politique. Païta ne doit pas être perdu, alors Harold est à la manœuvre : ne pas faire appel, appeler à manifester contre l’état socialiste, rendre la parole au « peuple de Païta », dénoncer une justice administrative inique et aux ordres… Pour finalement faire appel. Quel tournis ! « Tu me fais tourner la tête », Piaf chante du Harold ! Le must est qu’il embarque dans ses slaloms ce pauvre Rump qui se cherche des têtes d’affiche et qu’il a à sa botte. Santa, Ruffenacht, Bernut, Gay, Naturel et consorts suivent comme un seul homme, défendant les positions alternées d’Harold avec la même conviction et changeant de discours de semaine en semaine en pensant qu’on les écoute encore.

Harold est un tout : il amuse, effraye, indispose, agace, entraîne, mais jamais n’indiffère. Il suscite d’étonnants enthousiasmes comme les pires désapprobations. Au bord de l’excommunication, il semble protégé et demeure donc en grâce… Les urnes ne lui sont pas favorables, il n’a plus de parti, il cumule les mises en examen… Un palmarès aussi lourd que divers qui fait dire à certains que la fin se rapproche. Car Harold est seul, il n’a plus l’entregent de son époque dorée, ses soutiens se carapateront sans doute au premier coup de canon et son emprise se délite jusqu’à ce qu’il lâche prise, direction les abîmes. Durer devient ardu lorsqu’on se fragilise et même si de la crédibilité Harold n’a jamais eu que faire, ses revirements, sans parler des affaires, lui ont fait perdre le peu qui lui restait encore.

À la réflexion, Harold n’est pas Philae. C’est la sonde Voyager, il s’éloigne de nous…

Caton

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Observateur attentif de la société, Caton n'est dans ses analyses ni obtus ni extrémiste. Appartenant à une génération calédonienne qui en a vu d'autres, féru d'histoire, ce contributeur tranche au scalpel d'une plume acerbe et aiguisée nos idées reçues sur la vie politique locale. Adepte du Old School, Caton transmet au blog, depuis la fin de l'année 2012, par courrier postal une contribution portant sur un thème d'actualité qui est mise en ligne chaque semaine. Cité par Elisabeth Nouar, dans une de ses chroniques, Caton est l'un des "Sept salopards du net"
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NITRAM

Votre commentaireComme une vieille tête de bétail récalcitrante à s’engager dans le couloir du stockyard qu’elle refuse depuis longtemps ,Harold MARTIN a du mal à admettre que s’est  ouverte devant lui la porte du corridor donnant sur les  poubelles de l’Histoire et que l’heure est désormais venue , bon gré mal gré de la franchir… 

apox

Ce que l’on peut dire au sujet HM c’est que les gens qui l’entourent ou qui gravitent autour de lui sont pour une grande part des magouilleurs. “qui se ressemble s’assemble”. C’est pour cela que les agriculteurs et autres tournent encore (un peu) dans son sillage. Mais plus pour longtemps…Par déontologie HM devrait démissionner!

gadjo
on aime ou on aime pas (moi j aime pas) mais on est bien obligé de constater qu harold martin a une energie et une tenacité hors du commun . fort en gueule et fin tacticien , il ne faut pas le sous estimer ou le reduire aux “affaires “c est un homme politique plein de ressources , qui beneficie d une grande sympathie dans le monde agricole et des soutiens un peu partout , il peux rebondir et revenir au premier plan de la politique caledonienne a tout moment  : futur presidence du rump par exemple , il en a… Read more »
gil

Un sacré briscard, on en fait plus des comme ça en province sud  maintenant on a des yanno, des lagarde, des naturel, les temps changent !

BOINEAU

Derniers sursauts de la bête qui se meurt !!!!Il ne fait plus rigoler du tout !

melchisedek

Talleyrand le diable boîteux ? le Marquis de Carabas ou Rodomont plutôt, à moins que ce ne soit Chéri-Bibi (“Fatalitas”) !!!

Melchisedek

Talleyrand le diable boîteux ? le Marquis de Carabas ou Rodomont plutôt, à moins que ce ne soit Chéri-Bibi (“Fatalitas” !!!)

Melchisedek

Plutôt entre le marquis de Carabas et Rodomont, à moins que ce ne soit Chéri-Bibi (“Fatalitas”!!)

Kaïou

AWA!! Harold TALLEYROND ??? Et? Caton ?? N’déconne ou quoi ??

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