Hervé Mariton, candidat à la présidence de l’UMP sur Calédosphère

(NDLR : Député-maire de Crest dans la Drôme, ancien ministre de l’outre-mer dans le gouvernement Villepin, Hervé Mariton est aujourd’hui au cœur de l’actualité politique. Il est en effet candidat à la présidence de l’UMP face à Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire. C’est d’ailleurs à ce titre et à la suite de la visite de François Hollande en Nouvelle-Calédonie qu’Hervé Mariton nous a adressé cette contribution.)

Beaucoup de bruit pour (presque) rien

Au lendemain du départ du Président de la République, il est temps de faire le bilan. A l’image des 36h passées sur le territoire par François Hollande, ce sera bref.

En effet, jamais la visite d’un Président de la République n’avait été si courte. Coincé entre deux visites en Australie, ce « crochet présidentiel », a été à l’image du quinquennat de François Hollande : bâclé.

Certes, la qualité d’un déplacement ne se mesure pas à sa durée, mais la Nouvelle-Calédonie n’est pas un territoire de la République comme les autres. Pour le comprendre, il faut y passer du temps. C’est une question de respect pour ses habitants et d’efficacité dans les réponses que l’Etat doit apporter aux enjeux qui se posent à la Nouvelle-Calédonie.

Nickel, formation, logement, sécurité, agriculture, environnement : l’heure n’est plus aux phrases généreuses, il faut des actes. Comme en métropole, le Président de la République a préféré « faire de la com’ » plutôt que prendre des décisions concrètes.

Bien sûr, je me réjouis des symboles mis en avant par François Hollande. Qui ne défend pas le dialogue, la paix, le développement économique de l’ensemble du territoire et l’avenir de la jeunesse? Mais on attendait autre chose de cette visite. On attendait des réponses concrètes sur ce qui se passe à Saint-Louis, sur la création d’un centre éducatif fermé et d’une nouvelle prison, sur le développement de l’université, sur le logement. Ces sujets ont été survolés, mais maintenant que l’avion présidentiel a quitté le tarmac de Tontouta, ils restent entiers.

Sur l’avenir institutionnel, le Président de la République a indiqué que la France serait aux cotés de la Nouvelle Calédonie. Encore heureux! Mais, là encore, c’est un peu court. Si l’Etat doit rester neutre, il ne doit pas rester les bras croisés. Le respect de l’Accord de Nouméa ne dispense pas les partenaires de se mettre autour de la table sans attendre 2018 pour proposer une solution de sortie apaisée et loyale. François Hollande s’est réjoui du développement de la Nouvelle-Calédonie, mais a t-il conscience que ce développement est menacé par l’incertitude qui plane sur l’avenir? Que la situation budgétaire se tend? Que l’emploi recule? Que les investisseurs hésitent? Que les crédits sont plus durs à obtenir?

A l’UMP, contrairement aux socialistes, nous sommes constants dans nos convictions : favorables à une Nouvelle-Calédonie dans la France, nous disons que c’est aux Calédoniens de décider de leur avenir. Pour les accompagner sur le chemin de leur destin, j’ai la conviction que l’Etat doit s’engager. Pas pour une solution contre une autre, mais pour un dialogue actif. L’engagement n’est pas un gros mot. C’est même un honneur quand la cause est juste, quand les convictions sont sincères.

A ce titre, je tiens à saluer chaleureusement les 10 000 Calédoniens qui se sont retrouvés Baie de la Moselle pour témoigner de leur attachement à la France. Cette marche, pacifique et familiale, fera date. Dans 10 ans, vous pourrez dire fièrement à vos enfants et vos petit-enfants : « j’y étais ».

Et n’écoutez pas ceux qui cherchent à minorer le succès de cette marche : ce sont les mêmes qui regretteront peut être un jour de s’être réveillés trop tard.

En tant que membre de la commission spéciale chargée de la Nouvelle-Caledonie à l’assemblée nationale, les calédoniens peuvent compter plus que jamais dans mon attachement à la Nouvelle-Caledonie, et plus particulièrement à la Nouvelle-Caledonie Française!

Hervé Mariton
Député UMP
Ancien ministre de l’Outre-Mer