Au PS aussi ils ne pensent qu’à 2017. Il faudra départager les candidats potentiels et cette idée de primaire est une nouvelle étincelle dans l’édifice socialiste déjà bien fragilisé. Piège ?
C’était déjà la foire d’empoigne en 2011 rue de Solferino pour désigner le candidat devant affronter Nicolas Sarkozy. Durant cette primaire l’électorat de gauche avait pu voir ses éléphants se déchirer et se donner de magnifiques surnoms (fraise des bois, le Sarko de gauche, la fille Delors, …) Le corrézien Hollande l’avait finalement emporté et dans la foulée fut élu au poste suprême de la République. Mais 2017 arrive à grands pas et François Hollande n’est pas Mitterrand. La logique de la Vème République veut que le président sortant se représente et qu’il soit le candidat naturel de son camp à sa propre réélection.
Formalité ?
Un président au plus bas dans les sondages et une absence de résultat plus tard : la désillusion est dorénavant là. De plus, Marine Le Pen est en embuscade. Chez les socialistes et surtout l’aile gauche de la rose, certains veulent tout remettre à plat et revoir la politique économique de François Hollande. Chez les frondeurs les municipales et les européennes furent des avertissements et en 2015 une probable claque aux cantonales et régionales est dans tous les esprits. Le futur congrès du parti de la rue de Solférino risquera de laisser place à un véritable pugilat entre les hollandais et les frondeurs. Pour le chef de l’Etat, sa probable « candidature à la candidature suprême » est liée aux résultats de sa politique et comme il l’a déclaré dans ses dernières interventions, il remet son sort entre les chiffres du chômage qui détermineront son destin.
Dans son parti certains, tels Thierry Mandon le Secrétaire d’Etat à la simplification, veulent suivre l’exemple anglo-saxon et repasser par la case primaire. Remettre ainsi, comme en 2011, les clés de l’élection présidentielle entre les mains des sympathisants et des adhérents tout comme de l’autre côté de l’Atlantique.
Un vote ?
Lors des dernières primaires socialistes, 3 millions de personnes s’étaient déplacées et pas uniquement des électeurs de gauche. 2011 fut donc une bonne initiative pour la démocratie, un souffle nouveau dans cette Vème République tant malmenée. Les échanges furent constructifs portant sur le fond, même si quelques piques ont parfois fusé entre camarades. Aujourd’hui, la notion de primaire est à la mode, on le voit même à droite pour la présidence de l’UMP, ou encore pour préparer 2017. Mais certains à gauche ont l’impression d’avoir accouché d’un monstre et ont peur que le bébé se retourne ensuite contre eux. Car le locataire de l’Elysée a vu sa légitimité remise en cause, une perte qui va brouiller le message du chef de l’Etat et qui pourrait, in fine, diminuer d’autant les capacités de la gauche à se maintenir au second tour de l’élection présidentielle.
La réponse est simple…