Une stratégie n’a que pour seule raison d’être de permettre d’atteindre un objectif. C’est la recette qui permet d’y arriver. On parle beaucoup de stratégie nickel, sait-on vraiment seulement à quelles fins souhaite-t-on avoir une stratégie nickel ?
Certaine raisons sont annoncées, mais constituent-elles des objectifs ? Ces objectifs sont-ils cohérents ? Sont-ils suffisamment précis, pour donner à notre stratégie toute son efficacité ? On veut prendre le contrôle de la ressource. Sans doute pour en retirer le plus de revenus possibles ? Mais quel est le meilleur moyen de contrôler la ressource ? Faut-il pour cela contrôler les outils d’exploitation ? A-t-on les moyens financiers, pour contrôler le capital des sociétés dans lesquelles nous sommes majoritaires ? Détenir la majorité du capital d’une société que nous ne sommes pas capables de financer à la base, nous octroi-t-il un véritable contrôle, nous permettant d’optimiser les revenus de son exploitation ? A-t-on les moyens humains de piloter une exploitation industrielle de A à Z ? De l’extraction minière, en passant par la métallurgie, jusqu’au marketing de nos produits ?
La Nouvelle-Calédonie possède-t-elle la démographie nécessaire pour produire suffisamment de matière grise, pour former assez de géologues, de chimistes, d’ingénieurs en tous genres, de stratèges et de businessmen pour prendre véritablement le contrôle de ses outils d’exploitation ? Possède-t-elle les ressources financières suffisantes à investir, pour contrôler ses outils ? A-t-elle les reins suffisants pour supporter tous les risques liés à une exploitation industrielle d’envergure, avec toutes les conséquences financières que cela comporte ?
Que cherche-t-on véritablement à faire et mesurons-nous tous le tenants et aboutissants d’une stratégie nickel ? Optimiser nos recettes, mais pour faire quoi exactement ? S’agit-il d’optimiser les retombées locales ? Créer de l’emploi sur place, favoriser la sous-traitance locale ? Est-ce pour cela que l’on veut créer des usines sur place ? Mais cette stratégie permet-elle à la Nouvelle-Calédonie de préparer l’avenir ? Permet-elle au territoire de générer les recettes fiscales nécessaires pour préparer l’après nickel ? Le schéma actuel génère-t-il suffisamment de recettes pour couvrir les besoins présents et les besoins futurs du pays ?
Alors on veut prendre le contrôle pour augmenter la recette nickel calédonienne. Mais en-a-t-on les moyens humains, financiers ? Et en prenant le contrôle des outils de production, on prend également le contrôle de tous les risques liés.
Le risque financier lié à la cyclicité du marché du nickel et à l’extrême volatilité des prix, qui sera dans notre cas, particulièrement aggravé par la dépendance de l’économie calédonienne à son industrie nickel. Le risque technologique, dans une industrie en pleine mutation vers la technologie de l’hydrométallurgie, aujourd’hui maitrisée par certains industriels et qui contribuera à terme, à faire chuter le coût moyen d’extraction du nickel et donc des prix du nickel sur le marché. Cette mutation aura pour effet de peser lourdement sur la compétitivité des usines calédoniennes, qui évoluent dans un contexte économique peu favorable à la compétitivité des coûts de production et à la faible productivité de la main d’œuvre.
Le risque de l’arrivée de produits de substitution, capables de perturber défavorablement la demande et de mettre en danger toute notre industrie nickel. On a pu constater ce phénomène aux alentours de 2007, quand après que les cours du nickel eurent atteint des sommets vertigineux, les Chinois décidèrent de se lancer dans la production de Pig Iron, faisant chuter les prix du nickel de plus de 80% en l’espace de deux ans !!!
Il y a également d’autres risques dont on parle peu. Le risque environnemental, le risque santé. Faut-il assumer tous ces risques, y compris le risque potentiel de faillite totale de notre industrie nickel dans quelques années, par manque de compétitivité ?
Faut-il vouloir à tout prix prendre le contrôle des outils de production, alors que la Nouvelle-Calédonie possède tous les outils réglementaires nécessaires, pour gérer et se protéger contre tous ces risques ? A-t-on besoin de prendre le contrôle des outils de production, si tant est que nous en ayons la capacité financière nécessaire ? Est-ce la meilleure façon d’optimiser les retombées nickel et préparer l’avenir ?
IL y a d’autres solutions que celles envisagées. Des solutions qui nous permettraient de transférer une grande partie des risques précités, aux industriels dont c’est le métier de les assumer et de les gérer, tout en optimisant le bénéfice des retombées d’exploitation pour le pays. Il y a d’autres solutions pour convertir notre ressource naturelle nickel, en ressource monétaire et préparer ainsi notre avenir après nickel. Mais pour cela, il faut être capable de se départir des approches doctrinales et des usurpateurs en tous genres, dont notre paysage nickel n’est malheureusement pas dépourvu et il faut être capable de prendre du recul par rapport au bruit ambiant.
Les Anglais disent « wishfull thinking » que l’on peut traduire en : vœux pieux !
Laurent Chatenay
https://smspblog.wordpress.com/2015/03/10/inauguration-de-la-2eme-ligne-de-production-de-snnc/
@inforetifoui vous avez raison il y a loin de la coupe aux lèvres.Par ailleurs,.quand on voit le résultat des campagnes d’exploration au large de la Guyane ou déjà les guyanais se rêvaient en nouvel eldorado pétrolier ….et ou finalement les candidats à l’exploration ont jeté l’éponge après 2 forages improductifs….. alors Calédonie , Wallis Futuna pas encore demain le vénézuela du pacifique sud Pour sourire ,le vénézuela sous la gestion communiste aussi efficace que d’habitude vient d’importer pour la première fois du pétrole…Salauds de capitalistes
@Clark je te préférais avec ton chapeau là tu ressembles à JC Legras quand il était jeune-:)
Ton raisonnement se tient; en revanche je ne suis pas convaincu que si la NC avait eu 51% elle aurait empêché la prise de bénéfices, surtout si c’était en période électorale…
La SLN = “Jamais fini cassé”. A la suite du boum nickel des années 60, la SLN a connu une période difficile dans son histoire, y’a eu des grèves, fermetures de centres, licenciements, départs à la retraite anticipés, de longs mois de chômage technique, etc… et pourtant le SLN n’a jamais perdu de l’argent, la preuve, elle est encore en Calédonie aujourd’hui. Alors il faut arrêter l’intox et de prendre les calédoniens pour des cons en disant que la “pauvre” SLN ressemble à Causette dans les Misérables.
Oui l’Etat a renfloué la SLN et ses actionnaires tout comme elle a renfloué nos “pauvres” banques françaises lors de la crise dite des sub-primes.
Je n’arriverais pas à te répondre en 10 pages. Mais disons juste que pour moi, alors que personne ne peut douter de mes orientations politiques, la Calédonie n’appartient pas à l’Etat. Je me fais une idée différente de ce qu’est une nation. Même appréciation sur les SEM cependant. Système symptomatique d’une puissance publique qui cherche sa place sans la trouver.
Magellan, faut pas dire des choses pareilles, vous risquez de bousculer les convictions de ceux persuadés que la métropole pille la Calédonie.
A l’époque la France avait même changé toutes ses pièces de monnaie pour essayer d’écouler le nickel Calédonien, trop cher et qu’aucun pays ne voulait plus acheter : des milliers de métros avaient chopé de graves allergies au nickel, bien trop présent dans ces foutues pièces.
La France est généreuse et pas rancunière, c’est la chance de la NC.
Même trop généreuse quand on y réfléchit. De ces décisions “cadeau” à la défiscalisation, elle a fait des calédoniens des enfants pourris-gâtés. Beaucoup d’entre nous sont convaincus qu’il suffit de pleurer assez fort pour obtenir quelque chose, et oublient au passage qu’on est parfaitement capables de faire énormément de choses par nous mêmes… Tout en pouvant compter sur la France en cas de coup dur.
Oui et non, la recherche peut nous permettre de trouver des solutions pour l’avenir. J’avais vu un projet de parc éolien maritime destiné uniquement à la production d’hydrogène. C’est ce genre de piste qu’il faut exploiter, même s’il faut bien reconnaître que la technologie nécessaire n’est pas encore prête. En même temps si on compare à l’argent et au temps nécessaire à la mise au point d’un EPR on peut, je pense, affirmer que les marges de manœuvres sont importantes.
Oui je suis d’accord sur la perte d’énergie lors de l’opération.Cependant le but du projet était de trouver un moyen de stocker l’énergie produite par les éoliennes pour compenser leur maigre production les jours sans vent. Hors on ne sait pas stocker efficacement de l’électricité. Ceci dit le dihydrogene n’est pas si simple à stocker non plus.
@inforétifvoir le lienhttps://www.lenergieenquestions.fr/hydrogene-le-petrole-du-futur/vous savez de quoi parle l’article en disant que l’hydrogéne existe à l’état naturel en nelle calédonie?
“campagne en 2001… ”
Elle, et les suivantes, confirment les susceptibilités de gisements exploitables. Mais localement on en est encore à synthétiser les résultats de ces campagnes de sismique réflexion de 2001 à 2012… http://www.zoneco.nc/resultats-thematiques/ressources-minerales/traitement-de-lensemble-des-donnees-sismiques-zoneco
Je viens d’écrire à l’une des deux adresses mels indiquées au bas pour savoir comment accéder au rapport si publié, je vous tiens au courant.
merci pour ces liens inforétif le dernier fait mention d’une campagne en 2001… savez vous si une publication a été faite sur ce sujet ?
je veux simplement dire que le futur n’est jamais le prolongement en ligne directe du présent .. et que personne ne le connaît .. tant les modifications scientifiques bougent les possibilités des fabrications .ou encore va t on mettre au point un aspirateur rentable des fameux nodules métalliques dont on nous ressort l’existence depuis 50ans ? dire qu’il faut garder le minerai à faible teneur est un pari ,juste un pari
Les minerais pauvres doivent être mis en réserve pour quand le nickel deviendra une ressource rare et que le prix à la tonne métal sera beaucoup plus élevé. Aujourd’hui, remuer et traiter en usine deux fois plus de terre est un non-sens économique pour un prix de nickel bas ou moyen. Trop énergivore.
+1, comme quoi tout arrive 😀
Tu as déjà exprimé ce point de vue, et je suis entièrement d’accord.
Il faut envisager l’exploitation de la ressource dans le temps en prenant en compte ces paramètres.
“…….la SLN perd de l’argent…” ??????? Euh Edou, avec son dernier redressement fiscal spectaculaire de plusieurs milliards (qui a fait la une des médias) je ne vois pas comment la SLN perd de l’argent. En plus avec un prix à la tonne élevé faudrait nous dire de combien est le seuil de rentabilité de cette boutique. La SLN n’est pas une association caritative.
Depuis quand la SLN perd de l’argent ? Pas en N.calédonie en tous cas, elle qui vit sur nos ressources minières depuis des décennies, elle qui réinvestit ses bénéfices, réalisés en Calédonie dans le tronc commun SLN/ERAMET.Qu’est ce que laurent Chatenay connaît en mines ?Nautile
CQFD???? …Nautile n’a rien démontré, juste asséné des idées reçues!!!
CQFD. Merci
La SLN a perdu 24 milliards en 2013 après avoir perdu 4 milliards en 2012. Et ces infos sont PUBLIQUES : http://www.sln.nc/rapport-dactivite-2013-de-la-sln#/-1/
Pour ce qui est de son coût de production, il se calcule facilement à partir de ses comptes. C’est environ 9 dollars par livre. Sur les 5 dernières années, le cours du nickel nickel au LME a passé près de 60% de son temps à un prix… inférieur ($8,3 en moyenne). Et ça aussi c’est facile à savoir : http://www.isee.nc/economie-entreprises/entreprises-secteurs-d-activites/secteur-du-nickel
Faire acheter ça à la Calédonie c’est totalement irresponsable.
Combien Eramet a pompé durant les années pendant lesquelles la SLN était bénéficiaire ? Combien Eramet a pompé à la SLN en tout ?
La SLN a perdu plusieurs milliards CFP en 2013 (2,5 par mois environ) que la Maison Mère (Eramet) a du compenser… Nous sommes vraiment chanceux qu’elle ait pu le faire sinon combien y aurait-il eut de licenciements économiques au Caillou ??!!Comment les contribuables du Territoire pourraient-ils autant être mis à contribution si celle-ci passait totalement sous pavillon Calédonien en cas, par exemple, de mauvaise passe prolongée de son cours de bourse ?Il existe pas mal de dépêches sur la mauvaise santé actuelle de la SLN que je te laisse apprécier Floyd:http://www.lnc.nc/article/pays/perte-abyssale-a-la-slnhttp://nouvellecaledonie.blog.lemonde.fr/2013/11/25/nickel-la-centrale-a-charbon-qui-assombrit-encore-le-bilan-carbone-de-la-nouvelle-caledonie/http://www.la1ere.fr/2014/02/27/crise-du-nickel-peut-sauver-la-sln-127565.htmlhttp://leveilhebdo.wordpress.com/2014/02/21/les-pertes-confirmees-deramet/
En fait il y a 4 liens fusionnés comme d’hab par le système utilisé par calédosphère…
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http://www.lnc.nc/article/pays/perte-abyssale-a-la-slnet
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http://www.lnc.nc/article/pays/perte-abyssale-a-la-slnet
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http://www.la1ere.fr/2014/02/27/crise-du-nickel-peut-sauver-la-sln-127565.html
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http://leveilhebdo.wordpress.com/2014/02/21/les-pertes-confirmees-deramet/
Si elle perd des ronds, et risque de continuer a en perdre, faut la fermer cette usine. On y gagnera en qualité de vie…
Euh….. ton lien ne marche pas. Puis les pertes sont conjoncturelles. Et tu n’as pas répondu à mes questions. A savoir : Redressement fiscal record puis le seuil de rentabilité càd prix/tonne métal. On le sait, y’a des années fastes et d’autres moins. Ne me dites pas que la SLN est un tocard, je n’y crois pas et puis ça saurait.
Ben y doivent pas gagner grand chose, vu qu’on les laisse défiscaliser a tours de bras… A quand le SLNthon?? Ah bah oui, c’est vrai, on va payer une bonne partie de la centrale charbon, via la defisc’… Des parasites et des vampires, j’vous dis…
“…les Chinois décidèrent de se lancer dans la production de Pig Iron, faisant chuter les prix du nickel de plus de 80% en l’espace de deux ans !!!…”Comme le projet de Maï & friends au Vanuatu.