Le projet de création d’une usine de nickel au Vanuatu en partenariat avec un groupe chinois, lancée par la société minière Maï, a du plomb dans l’aile. Il n’est plus certain du tout qu’il puisse se faire, en raison des positions des partis indépendantistes.

Le projet, qui consistait en substance à faire exploiter au Vanuatu du minerai calédonien au profit d’un groupe alliant MKM et une société chinoise, a été l’objet de controverses dès son annonce par Wilfrid Maï. Et tout d’abord au Vanuatu, où l’un des membres du gouvernement et plusieurs députés, ont déclaré n’être informés en rien de ce projet et s’y opposer. En Nouvelle-Calédonie ensuite où des voix, politiques et industrielles, se sont élevées contre cette exploitation du nickel calédonien au seul profit d’un groupe privé. Cette levée de boucliers a fait douter d’entrée de jeu de la viabilité de ce projet. Mais ce sont les indépendantistes eux-mêmes qui ont sans doute porté le coup de grâce.

Opposition du FLNKS

Dès l’annonce du lancement du projet, le Palika et Paul Néaoutyine, ont exprimé leur opposition. Ils y ont vu un pillage des richesses calédoniennes, sans véritable contrepartie pour le pays. De fait, en termes de création d’emploi, les spécialistes s’accordaient sur le chiffre d’à peine 2 à 300, rien à voir avec ce qu’ont pu créer les projets Goro ou Vavouto. Sans parler des retombées économiques pour les entreprises locales exclues du projet Maï. Et c’est cette stratégie nickel qu’à son tour l’UC de Daniel Goa a dénoncée. Après son dernier congrès, l’Union Calédonienne a adopté une résolution qui réclame tout d’abord :

L’arrêt total des exportations de minerais bruts non générateurs de plus values pour le Pays, dans un processus progressif à achever d’ici 2019

Et l’UC qui précise son soutien à l’action du groupe SMSP/Sofinor précise que

La valorisation métallurgique de la Ressource doit être portée et s’effectuer par le biais d’entités publiques de niveau Pays

Dès lors, le positionnement nouveau de l’UC semble condamner à la fois le projet Maï au Vanuatu, mais également les velléités des petits mineurs calédoniens d’exporter le minerai brut vers la Chine, certains projets en ce sens étaient en effet annoncés.

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Ancien journaliste, aujourd’hui à la retraite, JNC a été l’un des tous premiers contributeurs officiels du média. Curieux, travailleur, attentif aux soubresauts de l’actualité, il sait conserver une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Volontiers pédagogue, jamais caricatural, souvent indigné, il conserve intact sa capacité à remettre en question la société calédonienne qu’il connait et décrit au jour le jour. Son crédo : « c’est l’actualité qui décide, pas nous »