Le 25 novembre était la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. Et les institutions en ont profité pour lancer des initiatives : y aurait-il enfin une prise de conscience ?

Il faut dire qu’il est plus que temps ! Il est temps en effet de considérer que les violences faites aux femmes en Nouvelle-Calédonie sont un vrai fléau social, bien plus grave sans doute que ceux qui gangrènent notre société comme l’insécurité routière, l’alcool et le cannabis. Pourtant que fait-on pour lutter contre ces violences ? Pas grand-chose si l’on excepte l’action de quelques associations spécialisées et actives que financent les institutions qui de la sorte, semblent se dédouaner de toute action plus coercitive. Or la situation est dramatique puisqu’une Calédonienne sur quatre est confrontée à ce problème et toutes les couches sociales et professionnelles sont concernées.

Plus que temps d’agir

Aucun plan d’action digne de ce nom n’a jamais été lancé pour lutter contre les violences faites aux femmes, même si des dispositifs ont été instaurés. Un seul exemple souligne cette inaction : les statistiques sur lesquelles on s’appuie pour dresser les constats datent de 2004, aucune enquête INSERM n’a été menée en Calédonie depuis dix ans ! On ne sait donc pas vraiment de quoi l’on parle, alors même que les acteurs de ce dossier assurent qu’en dix ans la situation s’est aggravée. Cette inaction a conduit certainement à une banalisation du phénomène dans l’opinion publique qui se protège du fait qu’elle ne se mobilise pas en expliquant ne pas être informée.

Des actions

Cela étant, ce 25 novembre les provinces Nord et Sud ont annoncé des mesures confirmant une volonté d’agir, ce qu’il faut donc souligner. C’est ainsi que la province Nord vient d’ouvrir à Voh un Centre d’aide pour les femmes en difficulté, avec le soutien de la commune et des coutumiers. La province Sud pour sa part a lancé l’opération ruban blanc qui va déboucher sur l’instauration d’une politique sur le long terme avec déjà quelques mesures phares comme la création d’un centre d’accueil pour les agresseurs ou la mise en place du dispositif téléphone d’urgence. Des premiers pas majeurs, même si une action concertée au niveau pays aurait bien plus de poids et d’efficacité.

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Ancien journaliste, aujourd’hui à la retraite, JNC a été l’un des tous premiers contributeurs officiels du média. Curieux, travailleur, attentif aux soubresauts de l’actualité, il sait conserver une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Volontiers pédagogue, jamais caricatural, souvent indigné, il conserve intact sa capacité à remettre en question la société calédonienne qu’il connait et décrit au jour le jour. Son crédo : « c’est l’actualité qui décide, pas nous »