Chassez Georges Naturel, il revient au galop !

Georges Naturel n’avait pas souhaité figurer sur la liste pour les provinciales pour se consacrer à sa commune. Huit mois après, celui qui est désormais le maire de la seconde ville de Calédonie peut savourer son triomphe : Dumbéa connait un développement sans précédent.

 « Il est partout » nous glisse l’un de ses conseillers municipaux. Sept réunions de quartier rien que ce mois-ci, distribution de centaines de prix à des élèves méritants, inaugurations à la chaîne, lobbying auprès des élus et on ne compte plus les nouvelles installations sur ses terres qu’il irait chercher « avec les dents ». Entre la nouvelle gendarmerie attendue pour 2016, le FSH, la SECAL et la Sem Agglo qui vont y installer leur siège social, Dumbéa attire comme un aimant. Arbé et la Calédonienne de Service Bancaire ont ainsi choisi Dumbéa-sur-mer pour se développer et – depuis les déboires du Carré Alma – Georges Naturel « fait du gringue » à la CAFAT pour qu’elle y installe l’ensemble de ses services. Bien évidemment, ce développement accompagne l’impressionnant taux de croissance démographique de la ville. « Par rapport à 1970, les Dumbéens sont 60 fois plus nombreux ! » Avec 32.000 habitants, la commune est la seconde du territoire et quand Nouméa voit certaines de ses écoles se fermer dans les quartiers sud, la mairie de Dumbéa en fait construire une nouvelle à chaque rentrée scolaire.

« L’opposition ? quelle opposition ? »

Incontesté dans sa ville Georges Naturel ? En tous les cas, à écouter l’un de ses conseillers municipaux on pourrait le croire. Ainsi « l’ensemble des délibérations sont maintenant votées à l’unanimité » nous assure-t-on. Quant à l’opposition, la réponse fuse « Mais quelle opposition ? » Et si certains sujets sont au centre des polémiques dans les autres conseils municipaux de l’agglomération, à Dumbéa « ça glisse tout seul » nous déclare ce conseiller visiblement ravi. Ainsi en est-il de la rénovation du ramassage des déchets, de la mise en place de nouveaux quais d’apports volontaires ou du dernier emprunt d’un demi-milliard à l’Agence française de développement (AFD) qui n’ont chacun valu aucune contestation ou débat d’aucune sorte. Ré-élu au second tour des municipales à la suite d’une « quadrangulaire » avec moins de 47% des voix, Georges Naturel a depuis choisi le consensus et surtout de s’éloigner des thèmes trop politiques. S’il a dernièrement été reçu à Paris par Nicolas Sarkozy, comme les autres maires du RUMP, il a ensuite laissé à Eric Gay et à Harold Martin le soin de répondre aux médias.

C’est peut-être cette volonté d’éviter les polémiques et les « petites phrases » qui lui a permis de conserver la présidence du SIGN (Syndicat Intercommunal du Grand Nouméa). En effet, alors que Nouméa détient trois fois plus de délégués que Dumbéa au sein de l’organisme, il a réussi à convaincre Sonia Lagarde de le maintenir à sa tête pour un mandat de six ans. Une position qui devrait lui permettre de défendre les intérêts de sa commune quant à la politique de l’habitat, de la gestion de l’eau et des transports au niveau intercommunal. Autant de secteurs que Dumbéa – qui accroit sa population de 5 à 6% par an – devra développer dans les années qui viennent. Finalement, en choisissant – contre l’avis de certains de son propre camp – de ne pas se présenter aux provinciales, Georges Naturel aura peut-être réussi là où tant de ses collègues-élus ont échoué : assoir sa popularité tout en servant ses administrés.