Qui est l’assassin de Mika Kusama ?

Dans moins de 3 mois, cela fera 10 ans que l’assassin de Mika Kusama court toujours, nous sommes bien ici face à un meurtre inexpliqué qui continue de nous interpeller au plus haut point. Parmi les indignés, on retrouve la Ligue des Droits de l’Homme qui a fait parvenir un courrier le 12 septembre dernier à la Procureure Générale, Mme Brunet-Fuster afin qu’elle ouvre une nouvelle instruction sur ce meurtre sordide.

De nombreux éléments concrets permettent en effet de penser qu’il serait possible de faire la lumière sur ce meurtre inexpliqué, ne serait-ce qu’en exploitant l’ADN retrouvé sur le maillot de la victime, ADN dont on n’a paradoxalement jamais recherché la provenance, sauf sur les frères Kohnu. La LDH-NC n’ayant pas reçu réponse de la part de la Procureure Générale s’attaque désormais à écrire sous forme de lettre ouverte au Ministre de la Justice Michel Mercier, je vous fais parvenir ce courrier. Cette lettre sera rendue publique dans quelques jours.

“Madame la procureure générale,

“Vous devez avoir eu à connaître des deux affaires criminelles qui ont malheureusement ravagé le paysage judiciaire de la Nouvelle-Calédonie il y a deux ans, à savoir l’affaire Konhu et l’affaire Vilabril Ferreira. Chacune des deux instructions a déshonoré le Tribunal de Nouméa par son manque de professionnalisme, ce que les jugements en appel et des mesures administratives, voire des sanctions, ont illustré.

“Nous espérions donc que de tels manquements au devoir de recherche de la vérité ne se reproduiraient plus. Nous n’en sommes plus certains depuis plus d’un an que nous demandons en vain l’ouverture d’une nouvelle information judiciaire en ce qui concerne le meurtre de la jeune japonaise Mika Kusama entre le 2 et le 4 mai 2002 à l’île des Pins.

“Nous appuyons cette suggestion sur un élément simple et objectif dont la prise en considération permettrait très probablement de faire la lumière sur ces faits. En effet, lors du procès en appel, le Dr Bertrand, éminent spécialiste de génétique du CODGEN près de Strasbourg, a révélé par visioconférence aux jurés et au public présent en salle d’audience que « sur la bretelle de maillot de bain , on a mis en évidence une molécule d’ADN comportant un mélange de deux individus de sexe différent mais qui n’ont pas été identifiés ». On dirait aujourd’hui que cette phrase n’a jamais été prononcée. Aucun prélèvement d’ADN n’a été effectué sur la dizaine de personnes susceptibles d’avoir joué un rôle, de près ou de loin, dans le maquillage reconnu de la scène du crime.

“Le 10 septembre 2010, nous avons écrit dans ce sens à Madame Lanet, Procureure de la République. Elle nous a demandé des détails et nous les lui avons fournis en avril 2011, au cours d’un total de 6 heures d’auditions (des procès-verbaux ont été dressés) curieusement réalisées par un officier de police judiciaire qui s’était illustré à plusieurs reprises d’une bien étrange manière, notamment dans cette phase cruciale des débuts de l’enquête. N’avait-il pas par exemple détruit une pellicule photo trouvée à quelques pas du cadavre plutôt que de l’adresser au juge d’instruction ? Il l’a admis à la barre.

“Le temps passe et nous constatons que nous ne sommes pas entendus. Pire, nous voyons que les carences du passé se prolongent dans celles du présent. Or cette affaire nous interpelle dans notre essence même et nous considérons que nous devons la poursuivre. Nous nous adressons donc à votre haute autorité pour obtenir du parquet l’ouverture d’une nouvelle information judiciaire dans l’affaire de la mort de mademoiselle Mika Kusama.

“Nous vous prions de croire, Madame la Procureure Générale, à l’expression de notre plus respectueuse considération.

Signé : le Président Elie Poigoune

COMPLEMENT D’INFORMATION: Télécharger le PDF “la tragédie du rocher” un récit complet qui relate l’affaire suite à une prise de notes au moment du procès de 2007 qui accusait à l’époque les frères Konhu aujourd’hui acquittés. Sur Google, les articles sont nombreux…