A l’heure ou je rédige ce billet,vous devez être nombreux en Nouvelle-Calédonie à regarder l’émission “Faites entrer l’accusé” consacrée à Mika Kusama, animée d’une main de maître par Frédérique Lantieri. Pour ma part j’ai pu la visionner hier soir et à vrai dire je n’ai pas appris grand chose de plus que je savais déjà. Cette affaire est un véritable fiasco juridique ou l’assassin voir les assassins de cette jeune japonaise courent toujours. Dans un mois, cela fera 10 ans que le corps de cette touriste japonaise de 29 ans a été retrouvé sur le rocher de Kanumera (Ile des Pins) calciné et en partie dénudé. Je vous propose de revoir cette émission si vous ne l’avez pas vue en espérant que cette dernière relancera une nouvelle fois cette bataille juridique sans fin. Une demande d’autorisation de retranscription sur Koodji est en cours pour que vous puissiez la regarder sans relâche et sans limite dans le temps car cette malheureuse histoire nous concerne tous au plus haut point…. Comment ne pas penser à la famille de cette victime ! (lien bonus)
Dimanche 8 avril 2012
A 22h25. Un document de Guillaume MauryLE ROCHER DE KANUMERA. L’ERREUR JUDICIAIRE
Elle était partie seule, à la découverte de l’une des plus belles baies du monde. Mika Kusama ne quittera jamais l’Ile des Pins, en Nouvelle-Calédonie. En mai 2002, le corps de cette touriste japonaise de 29 ans a été retrouvé sur le rocher de Kanumera. Calciné, en partie dénudé… Ce rocher était un lieu tabou. Personne ne pouvait y mettre les pieds, à l’exception de la famille Konhu. Alors quand la jeune Mika a été retrouvée brûlée, dans un cercle de pierres, tous les regards se sont portés vers les deux frères Konhu, des Kanaks au coup de poing facile… C’est la propriétaire du gîte qui donne l’alerte. Mika Kusama n’est pas rentrée dîner et elle n’a pas honoré sa balade en pirogue… La jeune Japonaise a beau être une baroudeuse, son absence est inquiétante. La gendarmerie organise des recherches. Le 6 mai 2002, son corps est retrouvé sur le rocher de Kanumera. La jeune femme est défigurée, calcinée, recouverte de pierres et de branchages. Crime rituel ? Le rocher de Kanumera n’est pas un endroit ordinaire. Il appartient aux Konhu, une très ancienne famille de l’Ile des Pins. Autrefois chef de tribu, elle ne règne plus aujourd’hui que sur son rocher, dont elle interdit formellement l’accès. Les gendarmes s’intéressent donc à ses gardiens, Didyme et Antoine, les seules personnes à pouvoir conduire des touristes sur le bloc de corail. Déjà connus des services de gendarmerie, les deux frères apparaissent vite comme des suspects idéaux. A l’Ile des Pins, tout le monde les montre d’ailleurs du doigt : ils n’ont pas participé aux recherches quand Mika a été portée disparue ; un témoin dit avoir vu Antoine en compagnie d’une Japonaise ; un autre affirme qu’il portait au doigt une bague identique à celle de Mika… Et l’on rapporte qu’il était constamment sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool ; il cherchait une femme ces derniers jours… Et puis, la pression est forte. Le tourisme, notamment japonais, est une des premières sources de richesse en Nouvelle-Calédonie. Alors, ce meurtre salit tout le monde ! Mais en garde à vue, les deux frères déstabilisent les enquêteurs. La culture kanak échappe aux rouages de l’instruction. Impossible, par exemple, de reconstituer l’emploi du temps des suspects, qui vivent au rythme du soleil, sans savoir précisément à quelle heure ils ont quitté les champs. Antoine et Didyme ne répondent pas clairement aux questions : l’un se mure dans le silence, l’autre raconte toute son histoire ancestrale, celle de son île et de son rocher. Les gendarmes n’obtiennent aucun aveu, mais restent convaincus qu’ils sont sur la bonne piste. D’ailleurs, toutes les autres s’effondrent au fil de l’instruction. Alors, les frères Konhu restent en détention provisoire. Comme les gendarmes, le juge d’instruction est persuadé de tenir les coupables, même si les analyses ADN ne décèlent aucune trace d’Antoine et de Didyme sur le corps de Mika ; même si les preuves matérielles manquent. Il renvoie les deux suspects devant la cour d’assises, pour meurtre. Le procès, doit avoir lieu en septembre 2005. En attendant, le clan Konhu s’organise et la défense prépare son dossier. Un comité de soutien se met en place, assisté par la Ligue des Droits de l’homme. Les avocats multiplient les demandes de remise en liberté pour Antoine, qui est maintenu en détention provisoire plus de trois ans. Et surtout, ils recherchent de nouveaux témoins, épluchent l’enquête, traquent ses failles… pour découvrir que des scellés n’ont jamais été expertisés ! Le président de la cour d’assises lance alors un complément d’enquête et reprend lui-même l’instruction. En avril 2007, cinq ans après le meurtre de Mika Kusama, le procès des frères Konhu s’ouvre enfin devant la cour d’assises de Nouméa. Antoine et Didyme comparaissent libres, devant une salle comble. Dans une ambiance électrique, leur défense revient sur les lacunes du dossier, et dénonce une instruction qui aurait été menée à charge. Les gendarmes sont violemment mis en cause par les avocats. Mais cela ne fait que partiellement basculer la cour. Antoine écope de 15 ans de prison et Didyme… est acquitté ! Aussitôt, le parquet et Antoine font appel. L’un de l’acquittement, l’autre de sa condamnation. Le second procès s’ouvre le 14 avril 2009. Après une heure et demie de délibération, le verdict tombe : cette fois, Antoine et Didyme Konhu sont tous les deux acquittés. Le clan Konhu pleure de joie. Les parents de Mika Kusama ne savent toujours pas qui a tué leur fille…
Intervenants
Capitaine Alain Carmona, brigade de recherches de Nouméa
Maître Jean-Yves Moyart, avocat d’Antoine
Maître Frédéric de Greslan, avocat de la famille de Mika Kusama
Adjudant Francesco Biedma, brigade territoriale de Kuto, Île des Pins
Philippe Frédière, journaliste, Les Nouvelles Calédoniennes
Lieutenant Soane Asi, Brigade de recherches de Nouméa
Abo, frère de Didyme et Antoine
Ambroise “Didyme”
Antoine
Docteur Jean-Luc Lehericy, expert psychiatre
Maître Jean-Jacques Deswarte, avocat d’Antoine
Maître Marie-Laure Fauché, avocate d’Ambroise “Didyme”
Christian Mésière, président de la cour d’Assises de Nouméa
Adjudant Eric Soustelle, brigade de recherches de Nouméa
Pierrick Chatel, journaliste, Les Nouvelles Calédoniennes
Jean- Paul Rufet, enquêteur de personnalité
Estelle Lavigne, ex-compagne d’Antoine
Jean- Michel Stoltz, président de la cour d’Assises de Nouméa
Dominique Rizet, journaliste.
VIDEO A NOUVEAU DISPONIBLE
kikou franck…
les lecteurs de caledosphere peuvent retrouver ce doc la :
Les frères Konhu, le rocher de Kanumera :
http://www.gigasize.com/get/0zq6vcj22of
http://dl.free.fr/ipOGoDtjD
http://rapidshare.com/files/1177035496/ … 4-2012.avi
biz…..
Marine
IL A ETE TRES TOUCHE PAR QUOI???LE MEURTRE D’UNE TOURISTE JAPONAISE OU L’ACCUSATION SANS REELLE PREUVE DE DEUX KUNIE….DES HISTOIRES DU MEME STYLE, IL Y EN A PLUS D’UNE EN FRANCE, POURQUOI SERAIT IL PLUS TOUCHE PAR CELLE-CI???
quelle affaire putin
La honte n’est pas du côté de la justice.
La honte est du côté de ceux qui lui dissimulent la vérité alors que les habitants de l’Ile des Pins “connaissent” (sans jeux de mots!) très bien les responsables.
Konhu ou pas, j’espère juste que la ou les déjections humaines qui ont fait ça crèveront de la pire manière qui soit.
Et un meurtre sans assassin ???
En fait il n’y a pas d’erreur judiciaire, puisque’il n’y a , au final, pas de condamné. La justice a suivi son cours, même s’il y a eu des ratées: personne n’est actuellement en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. le frères Kohnu sont acquittés et dédommagés.
Il y a une anomalie, un fatras de problèmes, liés à la complexité de l’environnement humain et géographique de cette île.
4 gendarmes pour un crime, avec tout le folklore des clochemerle à la sauce Kunié: pas si simple!
Au moins un des deux dit savoir (Antoine) en effet, il a répondu (même si c’est à la manière océanienne) à cette question lors de sa première audition.
Maintenant les deux frères ayant fait la fête ce soir là, un ennemi de la famille aurait aussi pu en profiter pour squatter le rocher et mettre en scène le meurtre.