Des blocages, des manifs, des barrages filtrants… Il n’y a longtemps que nous n’avions plus connu telle agitation syndicale. N’ayant rien obtenu sinon que de très vagues promesses, l’Intersyndicale vie chère était bien contrainte de faire descendre ses ouailles dans la rue pour montrer sa détermination et rappeler la justesse de son combat. Ils étaient quoi ? 8 000 ? 10 000 ? On aurait pu en espérer bien plus, sans doute. Comme quoi, le problème des fins de mois difficiles ne concerne définitivement pas tout le monde en Nouvelle-Calédonie. Si les patrons, le gouvernement et certains groupes politiques le savent d’ailleurs bien, cette mobilisation contre la vie chère nous a également donné l’occasion de faire le point sur tous les conservatismes qui restent prégnants sur le caillou. L’économie de comptoir dont certains réclament le renversement, continue de satisfaire bien des appétits et alimenter bien des politiques économiques et sociales, et nombreux sont ceux qui voudraient que rien ne change. Mais cela se peut-il ? Je crains fort pour eux que non.
La question n’est pas de savoir en effet si se battre contre la vie chère est justifié ou logique. Elle n’est pas non plus de savoir si l’on ne peut pas se contenter du pouvoir d’achat dont on bénéficie en Nouvelle-Calédonie. Le débat est ailleurs. La crise dont on entend parler est à nos portes… Sans doute même, telle la rouille des myrtacées, a-t-elle déjà investi le lagon et nos rives. Cela se ressent à quelques signes. J’en veux pour preuve que pour la première fois depuis bien longtemps, nous enregistrons un déficit d’emploi : il y a plus de demandes que d’offres, prémices à l’installation d’un vrai chômage durable. Dans certains secteurs, et de manière réelle et non ressentie, comme le commerce ou le BTP, les chiffres ne sont pas bons. Les instituts comme l’IEOM, qui nous avaient habitués à publier des rapports souvent lénifiants, ne cachent plus que les tableaux de l’économie calédonienne prennent un mauvais tour.
Face à cela, il nous faudrait anticiper et se mettre en branle. Je crains mes amis, que nous n’ayons pas dans nos exécutifs les hommes et les femmes en capacité de faire face. On le voit bien à la manière dont le gouvernement gère ce remous social autour de la vie chère, et ce n’est ni mentir ni diffamer que de constater sa paralysie, son manque de dynamisme et d’imagination, son incapacité à proposer des mesures efficaces et volontaires. Le président du gouvernement a d’ailleurs prévenu lui-même les importateurs et les distributeurs qu’ils ne devaient pas s’attendre à quoi que ce soit en matière de réforme, avant les élections de mars et de mai prochain ! Nous voilà bien…
Attendons donc. Quoi ? Nul ne le sait. Des jours meilleurs ? Je crains qu’il ne faille pas trop compter là-dessus. Ne reste qu’un peu d’espoir…
Caton
En politique anglo-saxone, on appelle ça des “bread & butter issues” et croyez-moi c’est porteur pour ceux qui se lancent dans une carrière politique.
Au Rump, on a jamais compris l’importance de ces “bread & butter issues”.
Aujourd’hui, on voit le résultat de cette “incompréhension”.
D’accord sur “la vie chère” qui précèderait d’autres convulsions à venir.
D’accord sur l’attentisme par incompétence (depuis des années)
D’accord sur l’inquiétude pour un futur pays plus z’autonome – ou plus indépendant.
(… pour faire court)))
qu’elle décroise les jambes?
Mesdames, Messieurs, les élus de Nouvelle Calédonie.
L’heure est grave et les échéances de 2014 terriblement cruciales pour notre avenir commun. Assumez vos fonctions et vos responsabilités! Redevenez de véritables acteurs politiques ! Il est temps de grandir sinon la société civile reprendra le pouvoir !