Bon sang, mais qui gouverne ?

Il y a des soirs en effet où j’en viens à regretter que les élections n’aient pas lieu demain. Chaque jour qui passe, chaque fait d’actualité et chaque événement même infime, nous confirment avec une désespérante régularité que notre gouvernement sombre plus que jamais. Il ne fait d’ailleurs même plus illusion ! Il me tarde de lire l’éventuel sondage d’opinion dans lequel les Calédoniens auraient à répondre à cette simple question : « faites-vous confiance au gouvernement Martin-Backes-Tyuiénon ? ». Nous en connaissons tous la réponse, n’est-ce pas ?

Les exemples sont légion, mais ne serait-ce que très récemment, l’affaire de la caution d’Harold Martin ou bien sa tentative de fuite à Papeete pendant la grève, la crise de nerf de Sonia Backes à l’encontre d’un haut-fonctionnaire, l’incapacité de Gilbert Tyuiènon à résoudre la problématique du transport, auxquelles il faut ajouter le hiatus que représentent pour l’UC les déclarations et prises de position d’Antony Lecren sur la réforme des impôts, font que l’on comprend que rien de sérieux pour la Nouvelle-Calédonie, ne pourra jamais sortir de cet attelage. L’attitude des membres Palika et Calédonie Ensemble du gouvernement, comme le parcours solitaire de Gaby Briault, n’y change pas grand-chose.

Mais une fois que l’on a dit ça, que se passe-t-il ? Les Calédoniens, qui eux aussi ont fait ce même navrant constat, savent pertinemment que rien ne changera d’ici un an et les prochaines provinciales. Il faut qu’ils se fassent à cette réalité politique qui fait que le Rump et ses partis croupions, l’UC et le Parti Travailliste s’arc-boutent depuis des mois pour prolonger le coma politique dans lequel est plongé depuis des lustres l’équipe qui nous gouverne. Et cela ne va pas s’arrêter ! Il faut dire que la coalition, dont il ne faut pas oublier qu’elle s’est mobilisée en décembre dernier pour voter contre la motion de censure, a peut-être intérêt à ce que Martin, Backes, Lecren ou Tyuiénon se démonétisent, et que sur le grand marché électoral qui se prépare, ils finissent par ne valoir plus rien, ce qui ne saurait tarder ! Vous comme moi avez entendu ce qui se dit, à savoir que Martin est si plombé que pas même le Rump n’en voudra sur ses listes aux provinciales ou que Backes, par son activisme gouvernemental et autoritaire, est en train de dégommer le MPC.

On peut certainement le regretter, mais il y a donc fort à parier que notre bon gouvernement, en dépit de ses nombreuses insuffisances, de son absence de projet, d’idée, d’ambition, et de perspective, va poursuivre son « œuvre ». Croyez-moi, la Nouvelle-Calédonie n’a pas fini de souffrir !

Caton