Il est temps, je crois, de tordre le cou, à un certain nombre de préjugés, de croyances simplistes selon lesquelles ce qui manque à la NC, c’est un chef incontesté, une personnalité charismatique, capable d’imposer aux autres son autorité personnelle et utilisant pour cela tous les moyens de réduire au silence toutes les opinions divergentes. Il est temps de dire très clairement que cette “culture du chef” devient un obstacle à l’évolution et au progrès du pays. Que nous en avons assez du spectacle navrant des effets qu’elle produit, ces basses querelles qui n’intéressent plus qu’eux.
De quoi a souffert justement la NC, sinon de ces leaders providentiels, qui ne font pas preuve d’autorité mais d’autoritarisme, qui se croient détenteurs d’une vérité qui ne leur aurait été révélée qu’à eux, et qui confondent longévité avec légitimité?
D’où peut provenir la légitimité d’un leader politique? De l’adhésion du plus grand nombre à des choix, des réponses satisfaisantes, consensuelles, aux questions que tous se posent. Son autorité, par conséquent, ne devient naturelle que pour autant qu’elle ne se bâtit pas seulement sur l’exclusion, sur la critique des choix de ses adversaires, mais sur les mots d’ordre qu’ils prônent pourtant dans leurs sigles comme “ensemble” ou “rassemblement”
Cette légitimité fédère d’autant plus la population, qu’elle permet justement à tous d’exprimer la variété des opinions, des courants d’opinions différents, et qu’elle n’impose pas une pensée unique.
De quoi a souffert le Rump et qui explique son déclin actuel? De choix non seulement de plus en plus hasardeux, mais surtout de plus en plus personnels de son leader. Sa légitimité, il a oublié qu’elle ne pouvait provenir que de cette adhésion du plus grand nombre, mais qu’elle n’est jamais acquise si elle n’est pas bâtie sur un dialogue incessant avec ceux qui l’ont porté au pouvoir, les électeurs. Le problème vient du fait qu’ayant été légitimé par des élections à un moment donné, il finit par considérer de manière aberrante, que cela constitue une adhésion tacite à tout ce qu’il pourra faire pour la durée de son mandat.
Il doit donc constamment expliciter ses choix, les affiner par la confrontation aux critiques ou aux encouragements d’abord de ses propres électeurs puis de ceux de la population et de son opinion.
Le choix de lever le drapeau Kanaky par PF a été largement controversé. Il a été la première erreur de PF, non pas que ce choix était foncièrement mauvais, mais parce qu’il n’a pas cru nécessaire de le justifier auprès de la population et de confronter son opinion à celle du peuple. PF a perdu le contact et l’adhésion de la population parce que l’exercice solitaire du pouvoir porte tout naturellement à cette croyance, chez les leaders, à l’infaillibilité durable de leurs jugements. Des erreurs dues à cette dérive, il en a commis d’autres ensuite.
Et d’abord l’exclusion de tous ceux qui contestaient non pas sa légitimité mais cet exercice solitaire et de plus en plus autiste et autoritaire du pouvoir. Les dissidences successives survenues ces dernières années au Rump, ont montré qu’il n’était plus capable de remettre en jeu cette prétendue légitimité. Il semble avoir oublié que le pouvoir ne se gagne jamais sur la durée, mais en le remettant sans cesse en question et par celui-là même qui l’exerce. Il est probable, en effet, par exemple, que lors du congrès du Rump, s’il avait remis réellement en question son titre de leader du parti en question, il aurait été légitimé à nouveau par son parti. Le pouvoir comporte des risques inhérents à son exercice et il a sans doute manqué du courage et de la perspicacité nécessaires.
Il a oublié que l’opinion est sans cesse changeante, et que si on veut survivre en politique, il convient de rester assez modeste pour y coller au plus près. Nous avons besoin de chefs sans doute, pour nous débarrasser de problèmes pour lesquels nous n’avons pas de réponses précises mais générales, et pour les gérer avec le concours de spécialistes et de techniciens qui leur prêtent des connaissances qu’ils ne détiennent pas forcément, mais pas de petits chefs qui croient être grands. Sa légitimité a surtout été contestée pour ne pas avoir “senti” que l’opinion, était de plus en plus scandalisée par la montée des inégalités sociales, et par le fait que pendant que certains se “gobergeaient”, d’autres avaient de plus en plus de mal à s’assurer une existence décente.
Le problème qu’a rencontré PF est en train de devenir celui de PG, convaincu de ce que la population l’ayant porté à la députation, il en acquis une légitimité durable. La population l’a peut-être élu parce qu’ayant perçu sa tentation à l’autoritarisme, elle a voulu ainsi l’écarter par le haut, des fonctions de gouvernement qu’il avait déjà si mal exercées, mais aussi et surtout pour marquer son rejet de la politique de PF.
Le souvenir cuisant de cette période complètement absurde où le gouvernement ne pouvait plus gérer quoi que ce soit, suite aux démissions successives des conseillers CE, a dû rester dans la mémoire collective.
Sa stratégie actuelle de diversion, d’affaires insignifiantes montées en politique spectacle, pour détourner l’attention du public des vrais problèmes urgents du pays commence en effet à montrer ses limites. Ses contradictions répétées aussi.
Entre autres, sur les rapports que les élus doivent entretenir avec l’administration, d’abord, ayant prôné de fait une autorité totale des élus sur celle-ci, en interdisant aux directeurs des services d’intervenir sans son autorisation dans les commissions, mais proposant à l’inverse une commission d’enquête pour condamner un ministre d’avoir fait ce qu’il avait érigé en système.
Sur ses prétentions à proposer une politique extérieure cohérente, proposant l’intégration de la NC dans le groupe des pays du fer de lance mais refusant l’entrée en NC d’un de ses représentants.
Tout cela montre à l’évidence les effets néfastes de l’usure du pouvoir. De ce principe de Peter hélas toujours vrai, selon lequel on monte dans l’échelle sociale jusqu’à son niveau d’incompétence.
Il parait donc probable que les prochaines élections ne soient l’occasion de surprises aussi étonnantes que celles des dernières législatives, tant la mutation de notre pays s’accélère.
Nul doute que la NC ne souffre donc pas d’une absence de chefs, mais d’un excès de chefs, de leur autoritarisme qui est tout le contraire de l’autorité. Nul doute qu’elle aspire davantage à des relations apaisées entre ses représentants et à un rajeunissement de la classe politique, l’expérience des vieux chefs, ne semblant plus leur servir qu’à essayer de se maintenir au pouvoir et leurs ambitions non plus à gérer les affaires du pays mais à se combattre. Sa population, très jeune, aspire aussi sans doute à retrouver le reflet chez ses leaders de ce qu’elle est. Elle aspire, je crois, à un exercice du pouvoir moins opaque, moins hiérarchisé, et donc plus serein, plus décomplexé et plus proche.
“Sur ses prétentions à proposer une politique extérieure cohérente,
proposant l’intégration de la NC dans le groupe des pays du fer de lance
mais refusant l’entrée en NC d’un de ses représentants.”
J’ignore si c’était l’intention de PG mais il aurait été préférable que la NC, plutôt que le seul FLNKS, soit partie prenante du “fer de lance”, ne serait-ce que pour peser dessus en d’autres termes qu’exclusivement indépendantistes.
Eh bien recevez-les les dictateurs puisque vous êtes incapables de voir un nez au milieu d’un visage, en espérant que vous n’aurez pas à le regrettez mais vous aurez été prévenu au moins.
P.S. : La France et son président ont probablement regretté d’avoir reçu Kadhafi.
Bah, on a pas besoin de ton avis d’incompétent notoire, effectivement. Merci de t’être exprimé néanmoins, ça montre qu’il y a des progrès à faire auprès de certains en terme d’instruction et de connaissance des enjeux régionaux – et internationaux. Fini le temps ou la Calédonie était dans son coin au milieu d’un océan dont tout le monde se fichait, on est en plein milieu du centre d’intérêt du monde maintenant: va falloir se mettre au niveau.
Le Groupe Fer de Lance a à l’origine été créé pour peser dans le processus qui devait mener la Nouvelle-Calédonie à l’indépendance. Je ne saurais dire en quoi une intégration de la Nouvelle-Calédonie à ce groupe sera d’un bienfait particulier.
Pour faire entendre la voix du Pays et non seulement celle du FLNKS.
Je cite :
“Dès 1985, soit moins d’un an après sa création, le gouvernement provisoire FLNKS, en la personne de Yann Céléné Uregei participa à Port-Vila en juin 1985 à la réunion de préfiguration du Groupe du Fer de Lance, qui sera officiellement créé en mars 1988 dans la capital du Vanuatu. A l’origine de ce regroupement des États mélanésiens, il y avait la décision de “REGROUPER LEUR FORCES POUR PESER LOURD DANS LA BALANCE RÉGIONALE ET INTERNATIONALE EN FAVEUR DE L’INDÉPENDANCE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.””
http://www.oceanistes.org/fr/journal/117/JSO117Presentation.pdf – page 141.
Oui, Doris, et alors ?
Le marché commun européen, créé pour contrebalancer les puissances américaine et soviétique, ne comprenait pas la Grande-Bretagne au départ. Et on aurait dû s’en tenir là, hélas les Britanniques sont géographiquement des Européens et on a donc dû les accepter, bien qu’il était évident que ce peuple allait faire évoluer cette communauté naissante dans le sens le plus libéral et atlantique possible. Alors que de l’extérieur ils n’auraient rien pu faire.
Voilà, Doris, vous n’avez plus qu’à transposer.
Vous confirmez que, à l’instar de Rigoberto, ce qui compte pour vous dans cette histoire de fer de lance est juste d’y trouver argument pour descendre Gomes en l’accusant de se contredire, voire de trahir.
Si vous étiez un tant soit peu objective et soucieuse du sort de la NC, vous conviendriez que l’intérêt de la NC est de ne pas laisser le seul FLNKS intervenir de droit dans cette association de pays mélanésiens, si corrompue soit-elle et justement parce qu’elle est corrompue. Les absents ont toujours tort, notamment en politique internationale.
“Ne mélange pas tout dans ta petite tête Inforétif, c’est un peu compliqué pour toi tout ça.”
Rigo, vous devriez cesser de traiter tous vos contradicteurs de cons, c’est stupide, justement…
“Personnellement je suis pour l’intégration de la NC dans le fer de lance et pour recevoir Bainimarama,”
Cela aussi est stupide, moi je suis pour l’intégration de la NC dans le fer de lance dans le but de n’avoir pas à recevoir ce dictateur qui aurait peut-être pu, avec cette intégration et les arguments que la NC aurait soumis, être exclu comme il l’a été du forum des îles du Pacifique.
Mais, vous attendez quoi pour prendre la place des petits chefs. Sur caledosphere c’est toujours la même chose, des critiques, toujours des critiques et rien que des critiques. Je serais très curieux de vous voir tous à l’oeuvre, en clair au travail, assumer des responsabilités. Faites un petit effort et vous serez considérez.
Liberal, ou “le mec qu’a rien compris”:
On ne veut pas prendre la place des chefs: on ne veut plus de chefs… on ne veut plus que des partis soient dominés par des”guides suprêmes”… On ne veut plus que la mentalité des membre de ces partis ne soit qu’une mentalité de suiveurs.
Mais dis-moi, des gens comme Frogier ou Gomès assument-ils vraiment les responsabilités? Non: ils passent leur temps à se les rejeter.
Marre des ”petits chefailons” inconpetants qui se la petent…un homme, une voix, un bulletin, une lessive….
un chef qui est un con pétant, oui, ça, il y en a 🙂
SI nous devenions une collectivite regionale d’outre-mer les chefs seraient:
– de notre region (la NC dans son entier): le président du conseil regional de Nouvelle-Caledonie
– de nos 3 départements (Anciennement ‘provinces’): les 3 présidents des conseils generaux de ces departements
– de chaque commune: le/la maire/esse, la, rien ne changerait !
Pas d’accord sur la totalité de tes arguments… Mais sur le fond: tout à fait en phase: Marre des chefs!
oui chef
Opine du chef !
arrête l’auto célébration-:)