Que l’on me pardonne de piquer pour le titre de ce carnet un terme inventé par Alexandre Dorna, prof de psychologie sociale et politique, qui a commis un ouvrage sur le populisme que je vous recommande : « Faut-il avoir peur de l’homme providentiel ? ». J’avoue que je ne suis pas un spécialiste du sujet, mais j’ai retenu un ou deux passages qui a m’ont éclairé sur notre pauvre situation politique actuelle.
En effet, si on se réfère aux différents articles publiés sur notre chère plate-forme d’expression participative, notre univers politique sent mauvais au point de se demander qui gouverne (Caton), se crispe et se cristallise (Mister Eric), nous pousse à en avoir marre des chefs (Diogène), et tourne au carnaval, à nous en rendre dingues avant les prochaines élections (votre serviteur), pour ne citer que quelques exemples.
Cette situation de faillite du politique est la plus propice qui soit à l’émergence d’un processus mythique : le populisme. Il peut naître lorsque trois sentiments populaires sont présents, qui décrivent admirablement bien notre situation actuelle : la déception, la frustration et l’attente. Le populisme naît toujours de ‘crises sociétales profondes’. Il ne s’en nourrit pas, mais il rend le peuple réceptif à, et même demandeur, d’un nouveau type de discours.
Mais savons-nous ce qu’est vraiment le populisme au sens politique ? Dans notre appréciation courante du terme, nous assimilons le populisme à la démagogie. Or si les leaders populistes sont nécessairement d’excellents orateurs, ils sont très rarement des démagogues. Et ils ne peuvent pas l’être : le peuple, dont la volonté est confisquée par le système en place, manque de confiance dans l’avenir et se trouve en perte de repères. Il a donc besoin de vérité, et de vérité bien dite. C’est la principale caractéristique du leader populiste : il parle bien, mais il ne triche pas. C’est la source de son charisme. Il ne dénigre pas le présent, il fournit une vision de l’avenir. Il ne peut pas jouer sur les peurs en travestissant la vérité, puisque son ascension politique est liée à un rejet absolu de ce genre de discours par le peuple, qui en a trop subi.
Le populisme, contrairement à ce qu’on pense, est un processus qui ne dure pas. Lorsque le peuple a besoin d’une rupture avec un présent trop flou, trop inquiétant, les discours populistes lui permettent de retrouver confiance dans l’avenir. C’est une sorte de remise à zéro. Mais lorsque c’est fait, les besoins se tournent vers plus de stabilité pour recommencer à construire l’avenir. Les leaders politiques que nous pensons populistes, ceux d’Amérique du Sud par exemple, sont en fait souvent des démagogues. Ils ont été populistes au départ, se sont construits sur les frustrations du peuple en affrontant le mensonge et l’iniquité du système politique en place, puis pour se maintenir au pouvoir ont rapidement sombré dans la démagogie, le culte de la personnalité et parfois le totalitarisme. Ça vous rappelle peut-être une ou deux personnes, un peu plus proches de nous ?
La qualité principale d’un leader populiste est le charisme. Mais le nombre de types de charisme différents analysés par Alexandre Dorna révèle que s’il existe un charisme lié à la personnalité du leader, l’essentiel de l’attirance qu’il génère vient d’ailleurs, principalement de trois grandes qualités : proximité, éloquence et vérité. Lorsqu’un homme politique est proche des gens, qu’il parle bien et qu’il leur dit la vérité, il a subitement un charisme fou !
Voilà donc ce que nous attendons dès maintenant dans la perspective de 2014. Des leaders francs, qui nous parlent directement, montrent une totale absence de calcul dans leur discours, ne dénigrent rien ni personne, nous sommes fatigués de cela, mais parlent de leur vision de l’avenir de la Nouvelle Calédonie, celui de l’après accord de Nouméa. Ils doivent nous rappeler les grands mythes fondateurs de notre société pour nous rassembler, même si chez nous c’est compliqué, et surtout, surtout, ils doivent être constants dans leur discours et nous dire la vérité. Le premier qui déconne sur ce sujet va se faire dégager rapidement, nous sommes déjà à bout de nerfs. En signe de grandeur, et pour nous convaincre de leur sincérité, ils doivent jouer l’ouverture dans leur camp pour se démarquer des leaders autoritaires que nous subissons depuis trop longtemps.
Plus la situation se dégrade, plus le peuple en aura ras-le-bol et va être réceptif à des discours différents. Donc, c’est la bonne nouvelle de la journée : plus on s’approche du point de rupture et plus on a de chance que la rupture ait lieu ! C’est ce que je nous souhaite : une bonne vieille explosion politique, qui soufflera tout ce fatras et fera place nette.
Autant pour nos HOMMES PROVIDENTIELS…
c’est pourtant simple le Peuple qui vote ” bien “c’est à dire pour les gens au pouvoir est souverain ,le même Peuple qui vote contre la caste est populiste et dangereux-:)
Un homme providentiel (l’un des rares sous nos tropiques), ecarté des responsabilites parce que trop intelligent, trop honnete (encore un):
Bonjour,
par “trop intelligent, trop honnête” vous faites allusion à sa récente inéligibilité ?
Cordialement,
REPONSE A TA QUESTION (CELLE DE DORNA): NON, si il est vraiment PROVIDENTIEL, ton homme (ta femme)… Peu d’hommes (de femmes) en NC repondent a la definition de ce mot (La definition de PROVIDENTIEL est: Qui est à la fois heureux et inespéré)…
En meme temps, celui qui s’en rapprocherait le plus de cette definition, c’est Michel Jorda, mais l’electorat l’a ecarte, trop honnete, surement !
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“Les particules complexes du populisme”
Et comme on dit en langage famillier, vaut mieux avoir un complexe de la particule que de la partie face.
Qui dit populisme dit populistes.
A gauche, on a déjà notre populiste vedette et multi-carte, c’est LKU.
Mais à droite c’est qui?
Est-ce un mec d’ici? Pour un populisme communautaire et raciale?
Est-ce une championne de Soduku? Pour un populisme économique (version pauvre) avec la suppression des péages?
Est-ce une lobbyiste? Pour un populisme économique (version Happy Few) avec la réforme bling bling sur les impôts?
Est-ce un chef de famille forever? Pour un populisme politique avec l’instrumentalisation du drapeau du FLNKS à des fins politiciennes?
Franchement, mystère et boule de gomme.
Beppe Grillo où est tu?
En écrivant mystère et boule de gomme, tu as presque répondu à ta propre questions mon Floyd. Gageons que tu ne l’as pas fait exprès !
Gomès n’était pas du tout convaincant, hier soir au JT. Allez faire croire aux gens que le référendum prévu n’est pas une bonne chose, c’est populiste.
Oui !
“Oui !” QUOI?
“Oui ! Monsieur Magellan”, ont dit.
Faut tout lui apprendre à ce petit jeune. ;>).