Les larmes de Pierre

Peut-on confier l’avenir de la Nouvelle-Calédonie à un homme politique qui pleure tout le temps ? Bien sûr que non…

À la levée de deuil de Charly Pidjot, Frogier a beaucoup pleuré. Je conviens que forte est la portée symbolique et émotionnelle d’une telle manifestation, mais quand même…
Certains d’entre nous ont un peu de mémoire et savent bien que Charly Pidjot, paix à son âme, n’a jamais été ce Mandela kanak que Frogier nous peint depuis 2010 ! Nous avons même encore suffisamment de neurones pour n’avoir pas oublié dans quelle piètre estime à l’époque, Frogier et les autres tenaient Charly Pidjot ! Et puis que voulez-vous, j’ai quelques haut-le-cœur à me dire que Frogier aura finalement plus pleuré pour Pidjot qu’il n’a versé de larmes pour Lafleur à qui pourtant il devait tout !

Bref…

Peut-être Pierre Frogier croit-il qu’en le voyant pleurer à gros bouillons, nous lui pardonnerons ses erreurs passées et jugerons que finalement, son idée de drapeaux n’était pas si mauvaise ? Mais la vie est cruelle et le pauvre Pierre en est bien conscient, désespéré qu’à la politique qu’il défend avec une obstination un peu molle, ne répondent que les lazzis et les rires… Mais j ne peux m’empêcher de penser que les larmes de Pierre font marrer les Calédoniens ! Et sans doute ont-ils tort, car derrière les propos sanglotants, les silences larmoyants et les pauses affligées, il y a le fait que le Rump ne renonce pas. La reconnaissance du drapeau du FLNKS comme étant le nôtre, demeure le credo politique indéfectible du Rump et de son chef ! Les Calédoniens ont eu beau s’exprimer massivement l’an dernier contre cette politique et les conséquences désastreuses qu’elle porte en germe, je confirme qu’ils n’ont pas été entendus !

Les larmes de Pierre n’émeuvent pas tout le monde dans son propre camp. Si le clan du Mont-Dore énamouré suit le leader dans ces turpitudes lacrymales, tout le monde ne semble pas d’accord pour mouiller les mouchoirs. Après Yanno, d’autres comme Cynthia Ligeard, se doutent que s’obstiner dans la voie de la coalition, du drapeau, de l’indépendance association, va coûter électoralement fort cher et ils se montrent ni enclins ni pressés à prendre encore une branlée bleue !

Alors oui, je crains que les lendemains ne chantent plus guère pour le Rump qui, pour d’obscures raisons, défend pleurnichard de bien mauvaises idées

Caton