Etre un électeur UMP en Nouvelle-Calédonie

L’électeur calédonien avec une tendance UMP n’est pas rancunier. Comme un agneau qu’on mène à l’abattoir, il se laisse facilement tondre par les ténors qui revendiquent la légitimité d’un parti à la dérive (RUMP & MPC). Ils parlent tous la main sur le cœur de la France et des valeurs et aussitôt élus, il se rebiffent et se détruisent avec un cynisme sans égal. En fait, je crois qu’il faudrait que Sarkozy revienne tel le Comte de Monte-Cristo ou Napoléon au bout des cent jours, qu’il soit accueilli comme le Messie par ces braves gens de la droite calédonienne pour qu’ils oublient instantanément leurs “différences”. Il est évident de constater que depuis son départ, ce parti tangue sur des flots houleux aussi bien au niveau national qu’au niveau ultra-marin.

Ce mouvement avait encore un sens quand il était tenu d’une main de fer par Sarkozy mais aujourd’hui, mis à part 3 lettres emblématiques, il ne représente plus rien ou presque, alors imaginez au niveau calédonien. Ouf, quel chance j’ai, je ne suis pas un électeur de l’UMP même si de mon coté je reste le cul entre deux chaises tellement il est complexe d’accorder son suffrage à la peste ou au choléra. Bien oui, j’ai quoi comme autre choix: Calédonie Ensemble, un parti indépendantiste ou un “petit parti”. Voilà en gros le choix cornélien que vous avez à faire quand l’UMP ne vous inspire plus confiance.

Je vais m’attarder ici sur le role des petits partis et pour commencer on va parler pognon. Je crois que l’aspect financier reste plus qu’important car même si le temps de parole pour tous les candidats doit être identique pendant une campagne électorale, il me semble que les subventions accordés aux mouvements politiques sont proportionnelles à leurs importances. Dans un système démocratique, les petits partis d’aujourd’hui peuvent devenir les grands de demain je vous l’accorde mais sans pépéttes, et bien: les gros d’aujourd’hui resteront les gros de demain et les petits resteront petits, à moins qu’un riche financier vienne mettre son grain de sel dans la soupe. Pourtant, le système démocratique veut que les idées évoluent et soient en adéquation avec la volonté de la population. Le danger actuel, c’est que les petits partis soient inhibés et n’aient pas la chance de se développer pour exprimer pleinement leurs idées. Je ne pense pas que l’on puisse ignorer l’influence de l’argent et de la technicité sur la politique. Manifestement, avec le système actuel, sans argent il est très difficile de communiquer ses idées et c’est pour ceci que j’aimerais savoir comment font Stéphane Hénocque ou encore Philippe Blaise pour survivre politiquement parlant aux cotés de ces mastodontes financiers…

Pour l’électeur décu de l’UMP qui n’ose pas faire le pas du “petit parti”, il lui reste le choix indépendantiste ou le choix Calédonie Ensemble mais là, j’ai un problème de conscience pour lui, car j’ai l’impression qu’il devra faire confiance à deux visions de l’indépendance pensées et vues différemment. Ne me demandez pas pourquoi je dis çà, c’est juste une réflexion que j’aimerais partager avec vous dans les jours à venir…

Il y a un enfin l’électeur déçu de l’UMP qui va quand même voter pour Ligeard, Gay, Backès ou encore Yanno. Pour lui, on ne peut plus rien faire, il est né et mourra UMP, peu importe les personnes, il est aveuglé par ses certitudes et obnubilé par le mouvement, c’est en général un amoureux de Nicolas Sarkozy.

RÉFLEXION: N’oublions pas enfin que le souverain en démocratie, c’est le peuple, encore faut-il qu’il aille voter. Une loi de Pays permettant le vote obligatoire est tout à fait possible en Nouvelle-Calédonie (c’est le cas en Australie, en Belgique ou encore au Brésil pour ne citer que ces grandes nations). Je pense qu’il faut y réfléchir car c’est bien de l’avenir du Pays dont nous parlons… Et c’est bien trop important pour se permettre de boycotter un tel rendez-vous avec le peuple face à son destin.