1 Calédonien sur 3 victime

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insécurité

Les autorités administratives et judiciaires ont donc rendu publics les chiffres 2013 de la délinquance. Leur publication suscite un profond malaise dans l’opinion.

Consternation la semaine dernière pour des milliers de calédoniens devant le journal télévisé : les chiffres officiels montrent une forte augmentation de la délinquance dans le Grand Nouméa et en brousse et une quasi-stabilité, à des niveaux toujours très élevés, à Nouméa. Dans le détail, les atteintes volontaires à l’intégrité physique ont progressé de manière générale de +15,74%. Elles sont en baisse à Nouméa intra-muros de seulement -2,31%, mais en hausse de +36,24% partout ailleurs. Les vols et cambriolages n’ont pratiquement pas évolué à Nouméa avec -0,87%, mais ont explosé de +24,37% dans le reste de la Calédonie.

La délinquance des mineurs

Elle est en forte hausse, et ça, c’est très inquiétant, car c’est le symptôme de la faillite de toute une société qui n’a plus de réponse à apporter à une partie de sa jeunesse. École, famille, coutume, justice sont prises en défaut. À Nouméa, 53,8% des mineurs sont en cause dans les cambriolages et des vols et 49% dans les vols de voiture ! Dans les différents quartiers de la ville, la part des mineurs mis en cause dans des faits de délinquance a encore augmenté de 10,34% entre 2012 et 2013. D’autre part, malgré les restrictions de vente d’alcool en vigueur, sa consommation entraine une part toujours plus importante de méfaits et d’actes délictueux.

Porter plainte

La différence incroyablement forte entre la hausse exponentielle de la délinquance en zone gendarmerie et la baisse relative en zone police pose problème, les deux services n’utilisant pas les mêmes logiciels d’analyse. Où est la vérité ? À cela s’ajoute le fait que l’on s’interroge toujours sur les modes de calculs. Les chiffres peuvent montrer une baisse ou une stabilité d’une certaine forme de délinquance, mais, pour les habitants, il suffit d’interroger ses proches, ses amis, ses collègues pour constater qu’au moins une fois l’an dernier, on a dû faire face à des faits de délinquance, parfois minimes comme des incivilités, mais bien réels. Le chiffre décliné par le présentateur du journal est en lui-même effrayant : un tiers des habitants du Grand Nouméa se déclare avoir été victime de l’insécurité durant l’année écoulée. Sachant que pour les faits qualifiés de « mineurs » la grande majorité des victimes ne porte pas plainte, la réalité pourrait être encore plus problématique.

Reportage NC1ère :