Pourquoi l’Etat et les indépendantistes ne nous laissent qu’un seul choix, celui de l’indépendance ?

Au risque de paraître décalé, je vous propose un raisonnement par l’absurde qui permettra de comprendre pourquoi le choix de l’indépendance est le seul choix qui reste à la Nouvelle Calédonie dans les conditions actuelles de son évolution.
Théoriquement, l’accord de Nouméa a posé les bases d’un futur partagé entre tous, ce que les calédoniens ont accepté à 72%. Et ces 72%, au fil du temps, sont bien devenus 90% compte tenu des évolutions de positions de ceux qui étaient contre l’accord de Nouméa en 1998. Cela prouve bien que le pari de l’intelligence et d’un partage respectueux des responsabilités a été gagné sur le papier.

Mais pratiquement, tout cela ne sont que des paillettes pour amuser la galerie. En effet, sitôt l’accord passé, les ultras et les jusqu’au-boutistes ont commencé un travail de sape pour revenir sur la parole donnée. Ils ont donc porté leur voix au plus niveau de l’Etat pour modifier l’accord de Nouméa et introduire la notion de gel du corps électoral. Et bien entendu, en bons démocrates, ils se sont passés de l’avis de la population qui avait pourtant son mot à dire sur la modification d’un des piliers de l’accord.
Ce premier cliquet étant obtenu, ils ont poursuivi leur œuvre pour arriver à ce que nous connaissons aujourd’hui : les demandes massives d’extermination des électeurs des listes spéciales. Et, il faut bien le reconnaître, ils s’appuient sur le droit conféré par la cour de cassation, ce qui leur permet de se faire passer pour des blanches colombes. Dont acte.

Au final, ils viennent de créer une situation inédite puisque, grâce à cette action, le choix de l’indépendance devient la seule issue possible. En écrivant cela, j’entrevois déjà les regards interrogatifs des lecteurs. Non, je n’ai pas pété un plomb et je vous explique pourquoi.
En préalable, il n’est pas inutile de préciser qu’il est maintenant clair que l’accord de Nouméa a été souillé par ces impies et qu’il ne représente plus rien. Il est également clair que l’affaire des radiations a laissé des traces indélébiles qui ne font qu’éloigner les communautés les unes des autres. Il est également aussi probant que le plus haut niveau de l’Etat laisse faire depuis des années. Dans les couloirs des ministères, la Calédonie est considérée comme un territoire sur la voie de la pleine souveraineté même si la majorité de ses habitants ne le souhaite pas. Qu’importe, il faut essayer de réussir cette indépendance à tous prix afin d’effacer les calamiteuses histoires passées. C’est un peu comme si l’Eta avait besoin de passer un examen pour prouver qu’il sait décoloniser.

Dans ces conditions, et au rythme des manipulations en cours, la voie royale est ouverte aux ultra qui ne rêvent que d’une chose : pourvoir proclamer l’avènement de Kanaky, même si la fête sera suivie par une gueule de bois perpétuelle. Dès lors, que nous reste-t-il comme alternative ?

Espérer un sursaut de l’Etat ? Non , on a de nombreux exemples où la France a baissé sa culotte pour satisfaire une minorité agissante.
Prendre un pari de l’intelligence ? Non, cela pourrait s’envisager au niveau de la population mais pas au niveau de leurs dirigeants et conseillers zélés

Faites le tour et vous verrez qu’il ne nous reste une solution et une seule si nous ne voulons pas subir une indépendance mono ethnique et raciste. Il s’agit tout simplement de prendre notre indépendance pour ensuite définir nos propres règles. Fini la clé de répartition. Fini la discrimination positive d’une seule ethnie, fini le corps électoral gelé… Le pouvoir sera donné à la majorité qui assurera un destin partagé.
Pour étayer mes propos, si vous faites des recherches, vous constaterez qu’aucune indépendance subie sur la base d’une revendication mono ethnique n’a donné le jour à une société pluri ethnique. L’Algérie en est le parfait exemple.

Dès lors, il nous reste un choix unique pour éviter cela : le choix de prendre notre indépendance en main, afin de ne pas la laisser aux ultra et autres conseiller bobos socialos, s’impose comme la seule et unique solution. En effet, vu ce que l’on vient de voir ces derniers temps, il est clair qu’ils ne respecteront pas le choix des électeurs (qu’ils méprisent au plus haut point). Ils nous ont même parlé du spectre de la violence (propos à peine voilés sur RRB lors du dernier débat).

Je conçois que cette vision soit dérangeante. Elle ouvre un océan d’incertitudes dont la première : le financement de l’indépendance et le maintien du bien-être des populations. Vous comprenez maintenant pourquoi je parlais de raisonnement par l’absurde en début d’article.
Mais si on nous pousse vers cette voie et que nous finissons par ne plus rien avoir à perdre, alors nous le feront et ils pleureront. Ils pleureront car ils n’auront pas ce pouvoir tant attendu. Ils pleureront car ils devront respecter les règles. Ils pleureront car ils ne pourront plus l’ouvrir et faire n’importe quoi comme aujourd’hui.

N’oubliez jamais que nous représentons la majorité silencieuse et que nous commençons à en avoir raz le bol de vos conneries messieurs les indépendantistes. Vous n’avez pas le monopole du discours sur l’avenir de la Nouvelle Calédonie et nous pourrions très bien vous couper l’herbe sous le pied avant de vous foutre un grand coup de pied dans le derrière.

Personnellement, même si cette perspective ne me réjouis pas, je prendrai ce chemin sans état d’âme. Je préfère cela à cette parodie mono ethnique qui se prépare et qui sera tout sauf une démocratie. A la différence de ces gagne petit, j’ai l’habitude de me battre pour gagner ma vie. Je ne vautre pas dans la soie ou les lambris comme certains qui passent leur temps en voyages avec mes impôts.
Au final, j’ai moins à perdre qu’eux dans l’histoire car je participe à la création de richesse touts les jours dans ce pays. Et en plus, j’aurai le plaisir d’admirer leurs mines déconfites le jour où ils verront l’avènement d’un pays qui ne sera pas du tout celui qu’ils avaient imaginé et où ils ne joueront aucun rôle.

Si tel est notre destin, alors il vaut mieux l’anticiper et le prendre en main.

Et pourtant, une fois que je finis d’écrire ces lignes et que je me suis fais plaisir, je ne peux m’empêcher de penser qu’il serait si facile de respecter les règles démocratiques et de reconnaître que la Calédonie ne veut pas de l’indépendance, qu’elle œuvre pour un futur partagé et respectueux de toutes les communautés et des kanaks en particulier, et que les valeurs d’égalité, d’égalité et de fraternité sont les piliers de notre avenir. Messieurs les indépendantistes, ne pensez-vous pas que la meilleure solution est là, dans une large autonomie partagée au sein de la France ?

Mais pour cela, il faudrait que la raison l’emporte sur les débats passionnés. Et comme disait le philosophe Pascal « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ».

Inch’ Alla
Salam Alikoum