11 mai… Dimanche prochain… Un seul tour pour déterminer de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie… Quelle responsabilité ! Certes l’emploi, l’éducation, l’agriculture, l’environnement, la jeunesse… mais l’avenir ! Les hommes et les femmes que nous allons envoyer aux assemblées de province et au congrès vont avoir la charge de clore l’accord de Nouméa et d’engager un nouveau chapitre. Et force est de dire que nous devrons choisir des visionnaires plutôt que des gestionnaires.
11 mai… Fin d’une mandature… Elle s’achève sur l’éclatement du camp loyaliste et par la disparition du personnel politique post-Lafleur. Le drapeau du FLNKS aura servi de balai pour glisser sous le tapis de la politique calédonienne Frogier, Leroux, Loueckhote, Bretegnier, Briault et quelques avatars comme Vittori ou Robineau pour ne citer qu’eux. Ne doit-on pas s’en réjouir, même si demeure Harold qui a su profiter à la munichoise de la pusillanimité des dirigeants du Rump…
11 mai… Le terme d’une mandature chaotique entamée sur la base de l’Entente républicaine, poursuivie par une coalition entre le Rump-l’UC et le Parti travailliste et qui se termine en capilotade dans un sauve-qui-peut général où l’on a joué des coudes pour être sur les listes et sauver des prébendes et des postes. Une mandature et un gouvernement qui abandonnent la Nouvelle-Calédonie dans un triste état, exsangue, laminée. Une mandature au cours de laquelle, à cause de décisions fautives et d’une gestion à vue, les Calédoniens ont perdu confiance dans leurs hommes politiques. Redoutable… Mais c’est aussi pour cela que ce 11 mai doit amener aux affaires des politiques capables de rétablir la situation et de donner des directions et des orientations à des services en déshérence.
11 mai… L’heure du choix… Entre Calédonie Ensemble, appuyé sur la victoire de Sonia Lagarde à Nouméa, et qui rêve d’une majorité absolue à la province sud. Entre le FPU à la sauce Cynthia qui cherche à donner une contenance à une liste qui ne fait vibrer personne. Entre l’UCF, ce conglomérat d’ambitions, parti urbain et qui ambitionne de jouer les trouble-fêtes. Et ces confettis de partis et de mouvements dont la présence ne sert à rien…
11 mai… L’heure du choix et de cette interrogation hitchcockienne : les indépendantistes vont-ils faire basculer le congrès avec accès direct à la présidence du gouvernement ? Les calculettes fébriles ouvrent cette perspective et nous pourrions lundi prochain nous réveiller avec une sacrée gueule de bois !
11 mai… La mobilisation… Voter aux provinciales est un privilège plus qu’un droit et plus encore que pour toute autre élection, un devoir. Trop de nos concitoyens, par la force injuste de la loi, sont bloqués aux portes du scrutin et voient se jouer leur avenir sans être invités à le décider. Il en va donc de notre responsabilité, mais également quelque part de notre honneur, de nous précipiter en masse dans les bureaux de vote ce fameux dimanche. Et puis, notre mobilisation, en faveur de l’un ou l’autre des partis loyalistes, est la meilleure réponse à apporter aux « radieurs » du FLNKS.
Caton
On a quand même du mal à imaginer Caton l’Ancien, le rude plébéien du Latium, l’austère magistrat, le monstre d’intégrité, de rigueur et de morale romaine, l’intransigeant nationaliste patriote, l’âme indomptable et incorruptible, on a du mal à l’imaginer à faire de la propagande, au service d’un parti, assis ou couché entre les négociants de la cité, parmi des éphèbes amollis et des nymphes ahuries, aux ordres des opportunistes du Forum, scribe d’un Alcibiade tropicalisé.
Le vrai Caton n’aurait jamais prostitué sa plume pour un “Aut Cesar aut nihil” suicidaire et n’aurait jamais modifié ni renié son “Machoro delenda est”.
caton l’ancien ou carton Pauline?