El Niño en vue

Le centre Météo France de Nouméa l’a donc annoncé lors d’une conférence de presse, la Nouvelle-Calédonie va être tôt ou tard intéressée par un phénomène climatique El Niño. Faut-il prévoir une grande sécheresse ?

C’est bien là le problème. Tous les grands centres météorologiques mondiaux confirment que le Pacifique va vivre un tel épisode climatique, dont l’une des conséquences, avec celle d’un risque cyclonique accru, est celle de la sécheresse. Mais pour l’heure, les spécialistes sont encore dans l’impossibilité de prévoir quelle sera l’intensité du El Niño que nous allons vivre. En tout état de cause, il faut s’attendre à une raréfaction importante de la pluviométrie, propice à une sécheresse dont nous devrions sentir plus importants les effets au début de l’année prochaine. L’annonce de l’arrivée d’El Niño inquiète les éleveurs et on les comprend. L’El Niño des années 1997-1998 avait provoqué une vraie catastrophe par une mortalité conséquente du cheptel bovin.

Comment lutter ?

Les craintes des conséquences du phénomène annoncé sont d’autant plus grandes que l’élevage calédonien est déjà confronté à une sécheresse qui entame sérieusement les réserves de fourrage. Les pluies de ces derniers jours ont été les bienvenues, mais sont arrivées trop tard pour renouveler efficacement les pâtures. Comme chaque année les spécialistes recommandent aux éleveurs de s’armer en prévision de ces périodes, en consacrant des parcelles à la pousse de fourrage. Mais tous les éleveurs ne le font pas, parce que bien souvent dans l’incapacité de le faire. Des aides existent, via l’APICAN (Agence pour la Prévention et l’Indemnisation des Calamités Agricoles ou Naturelles), mais suffiront-elles à faire face en cas d’El Niño ? Déjà fragilisés, l’agriculture et élevage calédonien risquent encore de souffrir.