Vale : à l’aube d’un scandale ?

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Les suites de l’incident survenu à l’usine du Sud ont continué à occuper la une de l’actualité. Mais que sait-on vraiment des causes de l’incident ?

Prévenus par les pouvoirs publics d’un risque de fortes pluies, les responsables de Vale, par précaution, ont décidé de transvaser une partie du contenu d’un bassin de rétention dans un second. Le problème est que d’une part ce second bassin n’avait jamais été utilisé et que d’autre part, toutes les procédures sur cette manœuvre n’avaient pas été vérifiées. Au bout de plusieurs heures, le ou les agents chargés du transvasement se rendent compte que malgré le gros débit des pompes, le second bassin ne se remplit pas vite. Il y a donc un problème et peut-être une fuite. Il s’avèrera qu’il n’y a pas fuite à proprement parler, mais que tous les circuits de raccordement n’auraient pas été branchés. Une partie du contenu du bassin n°1 se déverse donc dans la nature. Les responsables de Vale sont prévenus, mais plutôt que de faire stopper le transvasement, ils dépêchent vers la rivière une équipe chargée de l’environnement afin de constater s’il y a ou non pollution. Et il y a pollution. Évidemment le temps d’aller puis de revenir du creek, les heures passent et l’eau polluée du premier bassin se sera déversée dix heures durant dans la nature.

Une enquête Ineris

L’enquête interne à Vale a conclu à une « erreur humaine », le terme est vague et nombreux sont ceux qui pensent qu’il y a d’abord eu une ou des erreurs de management. Tout au long de la chaine de décision sur cette affaire, ce sont les mauvaises décisions qui semblent avoir été prises. La situation a été jugée suffisamment sérieuse pour que Peter Poppinga, ancien patron de l’usine du sud devenu membre du conseil exécutif de Vale, directeur exécutif « métaux de base » pour l’Asie-Pacifique, fasse le déplacement jusqu’à Nouméa. De la même manière, l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) va mener une enquête à l’issue de laquelle les pouvoirs publics auront les moyens de se prononcer sur la réouverture du site ou non.

Des sanctions ?

Le contexte demeure particulièrement tendu. Rappelons que les coutumiers du sud ont accordé un délai de deux mois à l’industriel, avant de décider de leur position future. Deux mois pour faire des propositions, prendre en compte les revendications des coutumiers et changer les manières de faire. Sur ce dernier point, il ne serait pas impossible que le management de l’usine du Sud connaisse des changements, c’est en tout cas ce qui se dit dans le cercle très restreint de ceux qui depuis deux semaines maintenant, gèrent cette question.

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Ancien journaliste, aujourd’hui à la retraite, JNC a été l’un des tous premiers contributeurs officiels du média. Curieux, travailleur, attentif aux soubresauts de l’actualité, il sait conserver une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Volontiers pédagogue, jamais caricatural, souvent indigné, il conserve intact sa capacité à remettre en question la société calédonienne qu’il connait et décrit au jour le jour. Son crédo : « c’est l’actualité qui décide, pas nous »
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piedsurter

Il est bien tard maintenant pour fermer l’usine,on dirait que l’usine est sortie de terre comme ça par enchantement .RHEBUNU a fait beaucoup de mal ,il faut qu’il assume auprès de la jeunesse de ce pays.

Paul

Très intéressant cette précision. Bravo pour l’info. A+

Clark

C’est dommage quand même! une si belle usine, un si beau projet, des industriels si compétents, qui “n’investissent pas sans savoir” comme on ma répété depuis des années…J’ai toujours pas trouvé les autobus “NBC” pour organiser les visites sur site Seveso à des touristes post-catastrophe comme à Tchernobyl.. Mais à mon avis: y’a de la thune à gagner… 

Freeman

Des pertes dans l’ordre des milliards et pas une coulée vendable entre temps, le Groupe partira et la revendra à qui le veut. Stratagème ou pas, les mecs perdent pas le nord pour rafler un peu de millions avant…et St Louis veut sa part de gâteau, c’est mieux que de bosser des années pour avoir juste une voiture.

Damien

Ben ils vont bien pleurer quant ils partiront !!!! je sais plus combien d’emploi là bas , plus de 14 000 je crois , et ils vont quoi après ces gens ? pfff c’est vraiment pathétique ce qui ce passe

Tema

Vas y et pourquoi pas 100 000 aussi. Ils sont moins qu’à la SLN pour l’exploitation de l’usine.

Clark

Moins qu’à la SLN pour l’exploitation de l’usine.. mais tous les emplois induits, et les familles qui vivent dessus: ça fait pas mal de monde…… En même temps, moi, j’aurais honte de travailler pour un chancre pareil… Même s’il “faut bien vivre”… Des fois, ça fait pas de mal de ne pas vendre sa force de travail à n’importe qui, d’avoir une éthique… C’est un luxe que certains ne peuvent pas se permettre, j’en conviens aisément, mais il y en a beaucoup qui ne s’embarrassent pas de préjugés alors qu’ils ont le choix. Mais : “y’a bon le pognon!”

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